L’école, le coton, le Pvi, les procès et la gestion des scandales. En politique, en société comme en économie, d’importants dossiers, aussi sensibles les uns que les autres vont marquer le quotidien des Béninois cette année. 2012 : année noire pour le Bénin.
Telle a été la manchette du dernier numéro, celui du 31 décembre, de votre quotidien La Nouvelle Tribune. Une année noire au regard de ce qui a marqué l’actualité béninoise, sur tous les plans : économique, politique, sociale,… La bonne nouvelle de l’année est venue en culture au soir de l’année, avec trois prix remportés par des artistes béninois à l’édition 2012 du prestigieux Kora music Awards, édition 2012. Il s’agit de Sessimè, Yvan et les frères Guèdèhounguè. Cette nouvelle venue des berges de la lagune Ebrié, à Abidjan, a permis aux Béninois d’entrer dans la nouvelle année avec une bonne humeur. Néanmoins la tension socio-politique qui a régné toute l’année durant n’est pas passée aux oubliettes. Et pour 2013, l’on souhaite une année plus normale. Mais tout dépendra de la manière dont certains dossiers seront gérés.
Dans son traditionnel discours sur l’état de la nation le 28 décembre 2012 à l’Assemblée Nationale, le Président de la République a tablé pour l’année 2013 sur une croissance de 6%. Ce vœu a des préalables qui constituent les événements qui vont marquer l’attention des Béninois les douze prochains mois. Sans compter avec les surprises.
Une Lépi fiable pour des municipales paisibles
Sur le plan politique, l’événement majeur de 2013 sera les élections municipales et communales. Constitutionnellement, elles sont prévues pour le 1er trimestre de l’année. Vont-elles se tenir à bonne date ? Et quelles en seront les issues. C’est ce que l’on se demande au regard de tout ce qui entoure l’apurement, la correction et l’actualisation de la Liste permanente informatisée (Lépi). Après plusieurs mois de tergiversations et de débats, les députés ont, fin décembre, créé l’organe qui se chargera de superviser la correction de la Lépi, avec le vote de la loi abrogatoire de l’ancienne. Il reste 90 jours. Bien qu’une nouvelle loi ait été votée, l’on redoute que la correction du fichier électoral soit terminée avant les trois prochains mois. L’enjeu étant d’aller aux élections avec une liste fiable non contestée. Les élections étant locales, la fiabilité de la liste et son acceptation par toutes les parties sont déterminantes. Il faudra donc prouver qu’elle existe réellement, et la corriger dans une démarche consensuelle pour des élections municipales et locales paisibles. Pour ce dernier cas, nous attendrons de voir.
Le coton et le Pvi toujours dans le débat
Ils étaient au cœur de la polémique en 2012 ; on espère que cette année ils seront, non pas le problème mais la solution. L’an dernier, le gouvernement a pris sur lui la résolution de gérer à titre transitoire la campagne cotonnière 2012-2013. Succès ou échec ? La fin de la campagne de commercialisation permettra de le savoir sans doute. Le Programme de vérification des importations de nouvelle génération (Pvi-ng) est une réforme initiée par le gouvernement pour accroître les recettes fiscales du pays et mettre fin, a-t-on dit, à la corruption dans les opérations douanières au port et aux frontières terrestres. Quelques mois après son lancement, le programme a été suspendu par le régime pour non atteinte des résultats escomptés. Son histoire…on le sait. Le gouvernement a promis la poursuite du Pvi, avec de nouvelles donnes, en 2013.
Du coton et du Pvi dépend la croissance économique du Bénin. Dans l’opinion, l’on attend beaucoup du retour du coton au privé, la reprise du Pvi, les nouveautés prévues dans ces deux secteurs et leur gestion.
Une école sans grève…et les gros dossiers
Les enseignants de la maternelle, du primaire et du secondaire n’ont pas encore dit leur dernier mot. Après l’échec des négociations dans le cadre du dialogue public, ils tiennent toujours à la rétrocession des fonds défalqués sur les salaires lors de la longue grève de début 2012, et la revalorisation de la fonction enseignante. Sur ce point, le gouvernement joue la prudence et se fait plus ferme : plus d’engagement financier sur le plan salarial avant 2015. Les enseignants parlent eux d’un droit acquis. Les classes resteront-elles ouvertes sans perturbations jusqu’aux vacances scolaires. C’est la grande question. Sur le front socio-syndical, le gouvernement est attendu sur ce sujet. Sans oublier la question des magistrats, la lutte contre l’essence frelatée et surtout la reconversion et la réinsertion des gens de la filière.
Les affaires de la construction du nouveau siège de l’Assemblée Nationale, le projet du port sec de Tori, la supposée tentative d’empoisonnement du Président de la République, la turbine à gaz de Maria Gléta, le procès Lionel Agbo, eux ne cesseront pas de faire les gros titres dans la presse.