Lutte contre le kpayo à Sèmè-Kpodji : Affrontement sanglant entre populations et forces de l’ordre

(Bilan : 1 mort, un Akm arraché et de nombreux dégâts matériels) Dans la matinée du vendredi dernier, la voie inter-états Cotonou-Porto-Novo a été barricadée par les populations à hauteur de Djrègbé. Ce qui a conduit à la paralysie totale de la circulation avec à la clé un embouteillage monstre qui a duré pratiquement la demi journée.

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Aucune voiture, aucun engin ne pouvait passer à cet instant là. Pour cause, les vendeurs et trafiquants d’essence frelatée communément appelée « kpayo » appuyés par les populations de cette localité de Djrègbé se sont soulevés contre les forces de l’ordre qui avaient fait irruption à Djrègbé et dans d’autres localités tels que Sèmè-kraké, Agblangandan, Owodé et autres, suite à une opération commanditée depuis le début de la semaine par la hiérarchie militaire dans le but d’opérer des saisies de bidons d’essence kpayo dans cette commune de Sèmè-kpodji. Ce qui a tourné au vinaigre. Selon les informations recueillies sur place, cette opération menée par des éléments spécialisés de la police et la gendarmerie a permis de saisir des centaines de bidons de kpayo à Sèmè-Kpodji. Ce qui a n’aurait pas plu aux trafiquants de l’essence kpayo de cette localité qui ont mobilisé autour d’eux les populations environnantes afin de riposter contre ces forces de sécurité. Ainsi, dans la nuit du jeudi au vendredi matin, des trafiquants de kpayo qui sont également des adeptes du fétiche « zangbéto » ont bloqué la voie principale menant de Cotonou à Porto-Novo avec ces fétiches « zangbéto » et ont allumé des feux sur cette voie. Au passage des voitures, les populations surexcitées se liguaient contre tout passager. C’est ainsi qu’elles se sont heurtées dans leur furie à deux agents de la police qui auraient riposté à leur attaque. Malheureusement pour eux, la balle tirée aurait atteint de plein fouet un individu meneur du mouvement dénommé « zangan », c’est à dire chef de « zangbéto » dans leur jargon habituel. Il en mourrut sur le champ, ce qui a mis en déroute ces protestataires. N’ayant pas approuvé ce qui s’est passé dans la nuit de la veille, les populations ont barré très tôt le lendemain matin, c’est à dire le vendredi dernier, la grande voie principale menant de Cotonou à Porto-Novo.

La riposte des forces de l’ordre

Alertées, les éléments de la police conduits par le commissaire central de Porto-Novo Prince Mohamed Alédji, appuyés par ceux de la gendarmerie sont descendues en force avec des renforts sur les lieux pour disperser ces  individus mal intentionnés. C’est de là qu’est né l’affrontement qui a suivi entre populations et forces de l’ordre. Ne pouvant pas contenir la révolte de ces trafiquaénts d’essence frelatée, les forces de l’ordre ont dû faire usage de gaz lacrymogènes et ont tiré des coups de feux en l’air pour disperser les manifestants. Cette opération a duré presque toute la journée au moment où la circulation était paralysée. Bilan de l’opération, de nombreux dégâts matériels, une arme Akm aurait été même saisie par les populations à la suite de la bastonnade d’un policier sur le terrain. Le maire de la commune de Sèmè-Kpodji Mathias Gbèdan, les responsables de la police et de la gendarmerie de Sèmè-Kraké, les autorités locales de Djrègbé sans oublier le chef d’arrondissement de Djrègbé Omer Avala, le chef village de Djrègbé sont descendues après sur le terrain pour constater de visu les faits. Signalons que jusqu’à hier, les populations de cette localité sont encore sous la tension et le choc. Mais les éléments de la sécurité veillent également au grain, en attendant de faire la lumière sur les vraies raisons et l’origine de cette insurrection des populations. Autrement dit, la traque des trafiquants de kpayo n’est pas du tout facile dans le département de l’Ouémé et surtout dans certaines communes réputées très favorables à ce commerce illicite, telles que Sèmè-Kpodji à cause de sa proximité avec le grand Nigéria voisin, Akpro-Missérété, Porto-Novo, Adjarra, pour ne citer que celles-là. On se rappelle le drame survenu il y a quelques années à Porto-Novo entre forces et trafiquants de kpayo où même des stations service de la Sonacop ont été incendiées, des morts ont été enregistrés, des blessés graves aussi bien dans le rang des populations que des forces de l’ordre. (Affaire à suivre )!

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