La lutte contre le vih/sida est une lutte multisectorielle et multi dimensionnelle. Au bénin, 1,2% de la population générale sont séropositives et 1,5% de femmes sont infectées au sein de cette population. Or, chaque fois, de nombreuses femmes séropositives et séronégatives tombent enceinte.
L’etme est un instrument pour protéger les enfants nés de mères séropositives et garantir une meilleure santé à ces femmes séropositives devenues mères.
Par définition, l’Etme est l’Elimination de la Transmission du Vih de la Mère infectée à son Enfant. L’etme est un objectif, elle ne remplace pas la ptme qui est une stratégie. Cet objectif vise principalement l’élimination des nouvelles infections chez le nourrisson et l’amélioration de la survie et la santé de la mère, du nouveau-né et de l’enfant dans le contexte du Vih d’ici 2015.
La transmission mère-enfant du vih/sida représente la première voie de contamination avant celles sexuelle et sanguine. D’une part, des études épidémiologiques menées en 1999 au Bénin ont montré que par an environ 11 500 enfants naissent de mères séropositives et le tiers de ces enfants sont malheureusement contaminés. D’autre part, selon une étude réalisée en octobre 2008, le taux de transmission résiduelle du Vih de la mère à l’enfant (Tme) au Bénin est de 17,02%. Devant ces statistiques à la fois alarmantes et inquiétantes, la ptme est une stratégie qui s’impose. Elle est simplement définie comme la Prévention de la Transmission du Vih de la Mère infectée à son Enfant. Avec cette stratégie, le Bénin entend réduire considérablement le risque de contamination de l’enfant. Ceci d’autant qu’il est prouvé que, mise correctement en œuvre, la Ptme permet de réduire de manière significative le risque de transmission du Vih de la mère à l’enfant de 35% à moins de 1%. Ainsi, les activités de Ptme ont démarré en 2000 au Bénin par une phase pilote menée dans 33 centres de consultation prénatale de Cotonou. Elle s’est progressivement étendue sur le territoire et couvre aujourd’hui 60% des sites offrant les services de consultation prénatale. En 2011, Le nombre de femmes enceintes reçues au niveau de ces sites constituaient 61% des femmes reçues en nouvelle consultation prénatale dans toutes les maternités du pays. Le test de dépistage Vih a été systématiquement proposé à ces femmes et le taux d’acceptabilité de la réalisation du test est de 81,39%.
En 2010, vu les résultats époustouflants obtenus, le Bénin a adopté la trithérapie et la tri-prophylaxie puis a élaboré et démarré la mise en œuvre d’un plan stratégique national de passage à l’échelle de la ptme et de la prise en charge pédiatrique.
En juin 2011, les nations unies ont adopté une politique sur le vih/sida et un plan mondial pour éliminer les nouvelles infections à vih chez les enfants à l’horizon 2015 et maintenir leurs mères en vie. Pour suivre les stratégies au plan mondial, le Bénin s’est alors engagé à transformer son plan de passage à l’échelle de la ptme en un plan d’élimination de la transmission du vih de la mère à l’enfant (Etme). Aussi, en priorisant l’etme, le Bénin l’a érigé en axe stratégique dans le plan stratégique national de lutte contre le vih et les ist 2012-2016. Si les actions envisagées dans le cadre de l’etme sont bien exécutées, il est attendu que les nouvelles infections chez les jeunes de 15 à 24 ans et les femmes en âge de procréer soient réduites de 50% d’ici 2015; 50% des femmes séropositives utilisent au moins un moyen efficace pour prévenir les grossesses non désirées d’ici 2015; la transmission du vih de la mère à l’enfant durant la grossesse, l’accouchement et l’allaitement soit réduite de 14% à moins 5% d’ici 2015; les décès attribués au vih des femmes séropositives dans les 12 mois du post-partum soient réduits de 50% d’ici 2015; les décès attribuées au vih chez les enfants de moins de 5 ans soient réduits de 90% d’ici 2015. Au-delà de ces résultats attendus, l’etme contribuera également à la réalisation des objectifs du millénaire pour le développement (Omd) concernant la santé, à savoir : la réduction de deux tiers (2/3) du taux de mortalité des enfants de moins de cinq ans, la réduction de trois quart (3/4) du taux de mortalité maternelle et l’arrêt de la propagation du vih d’ici 2015.
