Bilan de l’année 2012 (partie 4) : Tumultueuse 2012 pour l’école béninoise

Grèves perlées, défalcations sur salaire, spectre d’une année blanche ou bâclée,  menace de radiation, échec des négociations gouvernement/centrales syndicales, échauffourées élèves/forces de l’ordre, l’année 2012 a été marquée par plusieurs crises dans le secteur de l’éducation.

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Le tableau de l’école béninoise au cours de l’année 2012 est sombre. Les 365 jours qui viennent de s’écouler sont faits d’évènements aussi déplorables que regrettables pour l’école du Bénin et même inoubliables pour les acteurs de l’éducation nationale. A l’origine de ces crises qui ont maculé l’année 2012, une décision  gouvernementale.

Le décret «2011-505 du 05 août 2011» à Polémique et grèves perlées

Les nombreuses crises qui ont secoué l’école au cours de l’année 2012 ont une source commune et unique, le décret 2011-505 du 05 août 2011. Pris le 05 août 2011 par le gouvernement suite aux négociations gouvernement/centrales et confédérations syndicales pour mettre fin à la longue grève des travailleurs de l’administration des Finances, le décret n’est pas précis et laisse libre cours à des interprétations. Le décret dispose, en effet en son article 1 qu’ «il est institué un coefficient de revalorisation de 1,25 de l’indice de traitement au profit des agents de l’Etat» et stipule en son article 3 que  l’application de ce coefficient de revalorisation s’étendra progressivement sur une période de 04 ans aux personnels agents permanents de l’Etat et agents contractuels de l’Etat des autres ministères et institutions de l’Etat. La généralité du mot «agent de l’Etat» et l’absence de disposition excluant les enseignants qui veulent bénéficier de ces avantages, créent la polémique entre gouvernement et enseignants des trois ordres de l’enseignement. Le 24 janvier, le Front lance une grève de 72 heures pour réclamer la  jouissance de ce décret. La rencontre initiée le même jour par le Premier ministre pour trouver un terrain d’entente, a accouché d’une «petite souris», et bonjour les grèves perlées. Les mouvements de débrayage qui viennent ainsi de voir le jour vont être reconduits toutes les semaines jusqu’à une convocation d’une rencontre par le Chef de l’Etat. La rencontre qui a eu lieu en présence des maires et préfets, de l’armée, des  populations, des enseignants, des parents d’élèves et même des élèves, s’est soldée par une injonction et des menaces du président Yayi.

Défalcation et grève sur le «tas»

Après la «fameuse rencontre» initiée par le Chef de l’Etat, les mouvements de grève se sont poursuivis et le gouvernement a entamé une tournée de «dénigrement et livraison des enseignants» aux populations. Malgré cela, toujours pas de dénouement. Le gouvernement durcit le ton et décide d’opérer des défalcations sur salaire des enseignants grévistes et même de les radier de la fonction publique. La menace de défalcation est mise en application à la fin du mois de février. Des enseignants ont vu leur salaire défalquer de plus de la moitié, d’autres n’ont perçu que 21 F. La réaction est immédiate, les enseignants changent de stratégie. Désormais «on est en classe, mais on ne fait pas cours». Le bras de fer sera ainsi tendu pendant plus de deux mois. Durée au cours de laquelle, au Ceg l’Entente d’Agla une bagarre éclate entre élèves et forces de l’ordre, à Akpakpa, c’est un couple enseignant qui est mis aux arrêts. Mais le 27 mars 2012, le Front à la faveur d’une conférence, appelle à la reprise «citoyenne» des cours pour «sauver» l’école du spectre de l’année blanche. Cette décision assortie d’ultimatum, loin d’être respectée par le gouvernement, permettra de sauver l’année scolaire 2011-2012. Mais on ne sait ce qu’elle aura comme conséquence sur celle en cours.

L’année scolaire 2012-2013 pas épargnée aussi…

La non-satisfaction de la principale revendication des enseignants continue de mettre en péril l’école au Bénin. Après l’échec des négociations gouvernement/centrales syndicales, les enseignants ont encore repris avec les mouvements de grève. Les 11 et 12 décembre dernier, le Front a de nouveau paralysé l’école et menace de passer à la vitesse supérieure en boycottant la reprise prévue pour le 03 janvier 2013. C’est dire que le spectre de 2012 plane toujours et il urge qu’enseignants et autorités dialoguent franchement.

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