«Le médiocre fait école au quart d’heure d’Andy Warhol» dit l’artiste. Ce n’est point pour défendre la médiocrité, ni le fait de rompre le processus de formation en sortant du système éducatif.
Cette citation nous invite plutôt à nous pencher sur des voies alternatives d’acquisition de connaissances, plus en phase avec les réalités du monde moderne : l’éducation à distance (E-Learning), la formation continue pour les professionnels déjà en activité (pour le renforcement de leurs capacités) et la formation en alternance ou les contrats d’apprentissage (acquérir des compétences à l’école tout en gardant une porte ouverte sur le monde du travail, tout en s’insérant dans une entreprise). C’est sur ces formes alternatives que nous allons nous pencher, tout en précisant les critères d’efficacité et d’équité liés à l’éducation.
Investir dans l’éducation, c’est investir dans la qualité de la ressource humaine, c’est investir dans des lendemains meilleurs, parce qu’il faut former des professionnels capables d’accomplir les actions nécessaires au développement tout en conduisant les projets citoyens.
Il convient, avant d’aller plus loin, de proposer une définition consensuelle de la notion d’éducation, ce que nous n’avons pas encore fait, la première partie s’étant beaucoup plus appesantie sur les objectifs de l’école et la question du diplôme.
Commençons par définir le concept d’éducation…
Du latin «ducere», conduire, l’éducation est l’action de former un enfant et de le «diriger» vers l’état adulte. On notera que ce terme, par son étymologie même, recouvre à la fois l’aspect intellectuel et l’aspect psychologique ou moral, alors que l’instruction se limite à l’intellectuel et élude le moral.
Les principes de l’éducation varient selon la conception que l’on se fait de l’homme et de sa destination. De Rabelais qui voulait une «tête bien pleine », à Montaigne qui préférait une «tête bien faite»… de Rousseau qui insistait sur l’apport de la nature (le spectacle de la nature devant inspirer à l’âme humaine les principes élémentaires de la morale), à Auguste Comte qui soulignait au contraire le rôle de la société pour former et reformer l’esprit dans le bon sens… l’éducation a toujours occupé une place capitale dans toute société.
Bien qu’aujourd’hui la société moderne requiert des spécialistes et donne une instruction de plus en plus technique constituée de blocs d’expertises pointues à acquérir, seule une éducation générale et humaniste peut former des techniciens aptes à se «reconvertir» perpétuellement, au fur et à mesure des progrès incessants de la technique et des transformations du monde moderne.
Le but de l’éducation est d’abord d’instruire (1), ensuite d’adapter socialement (2), enfin de former un jugement libre (3).
Le E-Learning, une forme alternative de formation!
Pour diverses raisons liées principalement au coût de la formation, certains apprenants sont obligés de sortir du système éducatif, sans avoir validé leurs curricula, ni obtenu leurs diplômes.
Dans ce cas, faut-il priver ces «bons élèves démunis» d’une formation de qualité, alors que nous continuons de prôner l’universalité de l’école?
D’un autre côté, surtout dans les contrées africaines, l’apprenant n’a pas souvent accès à une formation de qualité, capable de lui faire acquérir les expertises exigées pourtant par les mutations d’un monde qui ne connaît plus de frontières.
Ce sont là deux questions majeures auxquelles répond l’E-Learning, une application des nouvelles technologies de l’information et de la communication pour les mettre au service de la transmission des connaissances. On parle donc de TICE (Technologies de l’Information et de la Communication pour l’Education).
Le développement du E-Learning constitue une réponse adaptée à l’inadéquation entre les effectifs d’étudiants et les capacités d’accueil des universités, notamment africaines, tout en apportant une solution pertinente aux deux questions soulevées précédemment : la poursuite de la formation malgré le coût élevé ou la distance.
Mais, il ne faudrait pas comprendre le système du E-Learning comme une réponse «Low Cost» qui ferait baisser la qualité de la formation. Au contraire, l’utilisation des TICE facilite l’accès à des contenus plus riches et plus diversifiés, avec une facilité et une interactivité, impossibles à obtenir dans les systèmes traditionnels.
Néanmoins, il nécessite une adaptation des apprenants et des formateurs. En termes de déploiement, il faut :
1) D’abord, une certaine logistique, assez lourde et parfois coûteuse. Mais, l’investissement est assez rapidement rentabilisé par la qualité atteinte et l’efficacité de la formation.
2) Ensuite, il faut que les intervenants, formateurs comme apprenants, dispose du savoir-faire technologique pour utiliser le système : Se rencontrer sur des Campus Virtuels grâce à des ordinateurs interconnectés par des inforoutes.
Questions d’équité et d’efficacité
Le défi de la politique d’éducation ne se situe pas seulement au niveau de la qualité. Il y aussi des implications en termes d’équité et d’égalité des chances : chacun devant avoir la chance d’apprendre, d’acquérir de nouvelles connaissances, de se former et d’évoluer dans la société.
Le concept d’égalité a évolué dans le temps. Après l’égalité d’accès s’est posée la question de l’égalité des chances impliquant d’offrir les mêmes conditions d’enseignement et d’apprentissage à tous les élèves.
Le concept encore plus ambitieux d’égalité des résultats mesurés par la réussite scolaire est le reflet des préoccupations soulevées par le concept d’Education Pour Tous.
Mais le désir de voir les apprenants maîtriser les connaissances et les compétences spécifiées dans les programmes, est encore plus contraignant.
Il y a donc quatre concepts d’égalité : Egalité d’accès, égalité des chances, égalité de la réussite scolaire et égalité de la maîtrise des compétences.
Les deux premières perspectives mettent l’accent sur les ressources éducatives offertes aux élèves. Quant aux troisième et quatrième concepts, ils visent l’égalité des résultats obtenus, dans le sens où il faut assurer à tous les élèves un accès équitable à la formation, et une chance égale d’évoluer. Parce que l’éducation est un droit et la formation un devoir pour la société…
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