Gouvernance Nationale: pour une Communication Politique moins opaque!

Comment comprendre que pour des informations officielles hautement importantes, toute la presse ne puisse pas y avoir accès en même temps, selon les règles d’équité et de justice? Et les exemples foisonnent dans notre pays.

Publicité

 Le dernier en date est celui de la diffusion du communiqué de la Présidence de la République concernant la «grâce présidentielle». Pour une information aussi importante, toute la presse aurait dû y avoir accès en même temps, au lieu d’en réserver la primeur à certains organes de presse, tard dans la nuit. Cet état de choses pose deux problèmes: celui de l’équité dans la diffusion des informations officielles, d’une part, et celui du professionnalisme dans le traitement de celles-ci, d’autre part! Dans les deux cas, il s’agit pour nous de plaider pour une communication politique transparente, afin que tout un chacun puisse remplir son rôle: rendre compte au peuple (décideurs politiques) et informer l’opinion publique (organes de presse), avec honnêteté et sans parti-pris…

De la nécessité de communiquer…

Il n’est pas facile de gérer les affaires publiques, en ce sens qu’on est obligé de contenter plusieurs groupes aux intérêts parfois divergents. En outre, il est encore plus difficile d’être au centre de l’action et de satisfaire à la nécessité d’informer régulièrement ceux qui bénéficient de ces actions (les donneurs d’ordre comme les citoyens) : «Lorsqu’on est en train de faire, on oublie parfois de dire qu’on fait, de parler avec ceux pour qui on le fait»! C’est une grande difficulté de la communication politique.

C’est pour surmonter cette difficulté que les cellules de communication sont créées au niveau de chaque ministère, au niveau de chaque institution, avec une «batterie» de chargés de communication dont le rôle est de remplir la deuxième partie du cahier des charges du décideur, à savoir d’informer régulièrement les médias sur son action, d’informer les usagers de ses politiques et décisions, de rendre compte à l’opinion citoyenne de la bonne conduite des affaires publiques.

Des cellules de communication… aux réseaux mafieux!

Mais le plus souvent, et c’est là que se trouve le cœur du problème, ces chargés de communication préfèrent s’inscrire dans des réseaux opaques et choisissent de ne diffuser l’information, pourtant libre et publique, qu’à un groupe restreint d’organes de presse qui leur sont inféodés, qui  leur sont favorables, portant un discrédit majeur sur la qualité et la validité de l’information officielle, sensée être impartiale!

Publicité

Où est l’impartialité et l’indépendance qui en découle, s’il faut s’insérer dans des réseaux mafieux juste pour faire le travail pour lequel on est investi, pour lequel on s’est engagé vis-à-vis de l’opinion publique : Informer avec honnêteté, sans parti-pris ni arrière-pensée mercantile, avec professionnalisme, avec des informations dignes de foi et des analyses objectives?

Une presse devenue caisse de résonnance des politiques?

A l’origine du problème, de cette entorse à l’éthique, il y a la pauvreté ambiante dans le milieu journalistique. Evidemment, comment fustiger le comportement manifestement sélectif des chargés de communication, contre espèces sonnantes bien entendu, quand de l’autre côté, du côté de certains journalistes, la demande existe et ne souhaite qu’à être satisfaite : «je suis à votre disposition, si vous pouvez y mettre le prix…»

Mais, cela ne doit pas dédouaner les cellules de communication dans ce manquement grave à leur mission, celle de faire large diffusion des informations dont ils sont les sources. 

Cependant, et fort heureusement, certains organes de presse continuent de marquer leur indépendance en se démarquant par un traitement objectif de l’information, sans parti-pris ni arrière-pensée mercantile, donc avec professionnalisme et conformément à la déontologie. Ils ne sont pas très nombreux, mais ils existent et continuent d’accomplir la noble mission pour laquelle ils se sont engagés, avec honnêteté : informer l’opinion publique!

Quelques irréductibles journalistes continuent de sauver le métier!

Nous ne citerons aucun organe, d’un côté comme de l’autre, chacun étant libre de se faire son opinion en lisant les articles des uns et des autres, en prenant connaissance des lignes éditoriales qu’on comprend à travers les analyses et autres commentaires… Quant aux critiques acerbes, il vaudrait mieux les laisser au «Canard Enchaîné» et aux autres journaux satiriques dont le seul digne représentant dans le paysage médiatique national était le «Canard du Golfe».

Pour une dépersonnalisation du débat politique

Pour mieux traiter l’information, il faut réussir à la dépersonnaliser. Même si c’est un «frère» qui est auteur de tel ou tel autre fait politique, le journaliste doit pouvoir se garder de ne pas travestir l’information en l’orientant d’un côté, par amplification et accentuation, ou d’un autre, par dénaturation et critique malveillante. Chaque organe de presse a, bien sûr, ses sympathies. Mais, le professionnel de la presse politique n’a pas d’amis ! Il n’a que des informations à traiter.

Ayons donc à cœur l’utilité de l’information en ayant le courage de dire la vérité, malgré les nombreuses voix discordantes qui s’élèveront pour refuser la vérité, dans une vaine démarche (la vérité est toujours vraie). Une devise pour la presse : Vérité et Justice.

Quand la presse abandonne son indépendance pour les expédients des politiques, alors qu’elle constitue un contre-pouvoir…

Les organes de presse doivent intégrer dans leur esprit qu’ils constituent un grand pouvoir dans tout régime démocratique, et qu’ils n’ont point besoin de s’inscrire dans des réseaux mafieux avant de réussir leur mission, de bien faire leur métier.

Aussi vrai que les décideurs politiques font l’information, le fait politique, celui-ci n’aurait aucun impact, aucune retombée, si l’organe de presse ne relaie pas l’information, ne lui accorde pas la place qu’elle mérite, sans être obligé de l’amplifier, contre espèces sonnantes et trébuchantes!

Pour une communication politique transparente! En guise de plaidoyer pour un changement d’attitude face à l’information!

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Publicité