«Io Parto», Je pars : Première Partie – Adapter l’Eglise au monde moderne

Ce jeudi 28 février 2013, le Pape Benoit XVI va tirer sa révérence, laissant derrière lui une «Eglise agonisante» dont il est bien conscient des nombreux problèmes, notamment sa difficulté à faire face aux mutations d’un monde qui bouge trop vite.

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Et le Pape l’a si bien affirmé lors de l’annonce de sa renonciation : «Je suis conscient de la gravité de ma décision»… Malgré le caractère préoccupant des problèmes de l’Eglise, il a préféré quitter ses charges pour mieux contribuer à y apporter des solutions et y faire face, sereinement mais autrement : «Io Parto… Je pars», même si après moi, l’Eglise devra faire face à une situation inédite de cohabitation, entre un Pape en exercice et un ancien pape, une Ex-Sainteté!

Une Belle Erreur… Ou le «Péché originel» de l’Eglise!

Une des erreurs majeures de l’Eglise est la suivante, et personne n’est assez bien placé pour en parler, même si cela relève d’une évidence irréfutable : Comment peut-on allumer une belle lumière (sans aucune référence à la Vraie Lumière du Salut) et vouloir la cacher à tout prix? C’est ce «péché originel» de l’Eglise qui est la source de toutes les difficultés que traverse l’institution aujourd’hui.

D’abord, une précision sur la lumière dont il est question dans notre questionnement. Il s’agit, en termes simplifiés, de la notion d’Espérance, avec ses quatre déclinaisons que sont:

1) L’Espoir d’une vie meilleure : la rédemption qui permet aux criminels de se rénover et se reconstruire pour participer pleinement, à nouveau, à la vie sociale ;

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2) L’Espoir du Salut : la résurrection et la Vie Eternelle au Paradis par une victoire sur la Mort ;

3) L’Espoir d’un monde meilleur : la Morale, la Vertu et les valeurs pour améliorer la nature humaine, transcender la condition de mortel et atteindre la Perfection ;

4) Enfin l’Amour comme exigence cardinale du Chrétien avec la nécessité du Partage (d’où les célébrations communes de la Foi, la liturgie et l’eucharistie comme garantie de la promesse du Paradis, avec le sacrifice du Christ).

Un nouvel élan eucharistique pour s’adapter au monde moderne…

Les deux implications de l’eucharistie (sacrement par lequel se reconnaît le sacrifice du Christ), Consubstantiation (le fils est inséparable du Père) et Transsubstantiation (mutation du matériel mortel en perpétuel et éternel), posent les fondements de la solidarité chrétienne, car nous sommes une communauté, nous sommes un, participant à la même destinée humaine, au même héritage du Christ, puisque partageant la même substance, le Pain (transsubstantiation du Corps) et le Vin (Transsubstantiation du Sang) réunis dans la célébration de la Cène.

Ce principe ainsi posé, il ne devrait jamais être question de poussées individualistes, de marginalisme, de violence entre membres de l’Eglise, et partant entre citoyens. Or, que constate-t-on aujourd’hui? C’est plutôt dans des pays dits chrétiens que l’individualisme et le matérialisme ont atteint leur paroxysme ; c’est au nom de l’Eglise que beaucoup de violences ont été commises par le passé et continuent d’être perpétrées (peut-être moins au nom de l’Eglise chrétienne qui s’est faite détrônée dans ce rôle par l’Islam, heureusement).

Il est donc clair, désormais, que l’un des fondements de l’édifice est à renforcer pour consolider les acquis qui demeurent : la Voie du Salut dont elle détient encore les secrets, la Sagesse qu’elle permet d’obtenir, au même titre que d’autres spiritualités.

Par conséquent, ce n’est point par une célébration mécanique du Pain et du Vin, que l’Eglise pourra encore rassembler ses brebis égarées et les amener au Salut, après les avoir abreuvé par la Parole. Il faut nécessairement une rénovation profonde de la Liturgie elle-même, sans pour autant dénaturer le message fondamental qui demeure le même.

Il urge d’associer les technologies modernes pour propager la Parole qui reste le canal principal de l’évangile (télévision avec l’exemple du Jour du Seigneur – Internet pour diffuser les Ecritures Saintes et leur explication)…

L’Eglise, la violence et la Paix !

Ce triptyque est le nouveau défi que les mutations du monde moderne lancent à l’Eglise : Réussir à construire une Paix Universelle Durable grâce à un dialogue entre toutes les Religions et l’acceptation de certaines évolutions de la société moderne ; par exemple les nouvelles formes de famille (recomposition, monoparentalité), le port du préservatif…

Toutes les grandes religions prêchent l’Amour et la Paix. Et pourtant, si on observe le monde actuel en ce début de millénaire, on s’entretue au nom de Dieu. Il est donc impérieux que toutes les religions se concertent, harmonisent leur message, qui reste fondamentalement le même, pour que cessent ces tueries au nom d’un Islam mal compris (principalement, sans parti pris).

Le dialogue entre les religions est donc plus que nécessaire pour l’avènement d’un monde nouveau et l’Equilibre tant souhaité entre les questions temporelles (politique en tête) et les questions spirituelles (le Salut). C’est ce que défendent un certain nombre d’intellectuels laïcs, comme le Professeur Hans Küng initiateur du Parlement des Religions du monde, pour une Nouvelle Ethique Planétaire.

Musulmans, Bouddhistes et Hindous doivent s’entendre. Juifs, Chrétiens, Protestants, Orthodoxes et Coptes doivent se rassembler dans une nouveau creuset, une sorte d’Union Sacrée et non une fusion, comme le craignent beaucoup d’acteurs, au risque de dénaturer chacune de ses constructions religieuses et de leur faire perdre leur spécificité profonde qui participe des richesses spirituelles du monde, un patrimoine à conserver.

Ce nouvel équilibre recherché par le Dialogue entre les religions doit promouvoir de nouvelles règles communes, éthiques et vitales, en adéquation avec les réalités du monde actuel, un monde qui sait (nous en sommes tous conscients) qu’il cours vers sa perdition, si rien n’est fait pour renverser les tendances lourdes observées de nos jours où la vie n’est plus aussi bien respectée, où la violence tend à devenir la voie la plus rapide pour régler les conflits (interhumains comme interétatiques) alors, que chacun de nous détient une puissance phénoménale de destruction. A suivre…

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