L’Education, pour atteindre les objectifs du développement !

« Nous sommes qui nous sommes et non ce que nos diplômes nous font paraître… » Cette vérité sentencieuse n’a pas pour objectif de dénigrer l’école, mais plutôt de recentrer le débat sur la question de l’éducation, en se focalisant sur ses objectifs ultimes : favoriser le développement de l’Homme et, partant, celui de toute la nation.

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Il s’agit donc de préciser une approche novatrice de la transmission des connaissances, tout en nous questionnant sur le rôle de l’éducation dans un monde de plus en plus exigeant, avec les mutations actuelles dans l’école elle-même, qui semble ne plus être en phase avec les réalités d’un monde qui change, qui bouge trop vite, vraiment trop vite… Et l’école peine à suivre ces changements.

Précisions sur les objectifs de l’Education

Aujourd’hui, il existe un large consensus sur les grandes finalités de l’éducation :

  1. La transmission des connaissances et d’une culture ;
  2. L’épanouissement de l’individu et la formation du citoyen ;
  3. La préparation à la vie professionnelle ;
  4. L’égalité des chances et la mobilité sociale (objectif d’équité).

Mais le poids à donner à chacun de ces quatre objectifs fait l’objet de vifs débats. Ces quatre objectifs sont plutôt complémentaires et non concurrents, et ils doivent être poursuivis simultanément. Cependant, l’accomplissement de chacun de ces objectifs pose des difficultés d’évaluation.

Concernant le premier objectif, (la transmission de connaissances), l’évaluation des connaissances acquises par les élèves est faite traditionnellement à travers les examens. Cette évaluation des acquis cognitifs des apprenants repose sur l’élaboration de tests normalisés utilisés au niveau national et international.

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Malgré leur relative qualité, ces tests font l’objet de multiples critiques, parce qu’ils n’arrivent plus à rendre compte du niveau réel de l’apprenant, ni de ses capacités intrinsèques, bref de son véritable potentiel.

Or, si l’école n’arrive pas évaluer avec précision l’individu et à lui accorder la place qui est la sienne dans la Cité, il se pose un problème de société, parce qu’à part l’école, la République ne dispose aujourd’hui d’aucun autre système pour sélectionner les citoyens tout en leur transmettant les valeurs républicaines.

Au niveau du deuxième objectif, l’épanouissement de l’individu et la formation du citoyen, des difficultés plus grandes encore apparaissent, car la définition et la mesure des acquis non cognitifs font face à des problèmes de méthodologie et d’échelle d’appréciation. Dans ce deuxième objectif, il s’agit de développer chez l’individu des attitudes et à des aptitudes qui lui sont utiles dans tous les aspects de sa vie, vis à vis de lui-même ou de la société où il évolue.

Le principal problème à ce niveau est le suivant : Comment mesurer l’épanouissement de l’apprenant et son niveau de formation générale et spécifique ?

Le troisième objectif, la préparation à la vie professionnelle, peut se mesurer à la fin de la formation, à travers certains indicateurs qui rendent compte de l’insertion professionnelle des élèves sortis du système éducatif, mais également de leur capacité à transformer en "métier" les "compétences" acquises. Toutefois, à ce niveau également, d’autres problèmes se posent, tels que la conjoncture macro-économique, la réglementation sociale ou le fonctionnement du marché du travail.

Déterminer les objectifs à fixer au système éducatif supposerait une avancée conceptuelle et méthodologique en matière de définition et de mesure des compétences professionnelles attendues par les employeurs.

Enfin, l’objectif d’équité pose des problèmes de mesure encore plus redoutables, car les inégalités sont multiples et multidimensionnelles.

D’une nouvelle perception du diplôme…

Un problème majeur que rencontrent la plupart des systèmes éducatifs aujourd’hui, c’est de rompre le lien séculaire entre la formation et le diplôme.

En somme, il s’agit d’adopter une nouvelle perception du diplôme qui doit désormais être pris dans sa plus simple expression : c’est juste une validation des qualifications obtenues, des connaissances acquises.

Cela aurait l’avantage, pour l’apprenant surtout, de se détacher de ce parchemin et de se concentrer plus sur la formation. Il suffit de poser la question à un groupe d’étudiants pour comprendre à quel point le diplôme focalise toutes leurs attentions en restant au cœur de toute leur stratégie d’apprentissage : « J’étudie pour obtenir mon diplôme de fin de formation » !

Pourquoi ne comprennent-ils pas qu’ils étudient en réalité pour acquérir les bases de la vie active, pour se développer personnellement et pour évoluer dans la société ?

Parce que tout le système est basé sur le diplôme, le paraître, pendant que l’être est totalement vide. Le diplôme étant devenu comme un « sésame » qui permet d’ouvrir toutes les portes de la vie active.

On le saurait si c’était le cas ! Les milliers de diplômés sans emploi qui sortent des universités chaque année à la recherche d’un hypothétique premier job, n’existeraient plus, si le diplôme, qu’ils détiennent, était un sésame pour l’emploi.

D’un autre côté, il y a toujours la question de l’adéquation entre la formation et les réalités de la vie active. Mais, c’est un autre débat et un problème que les réformes successives des systèmes éducatifs n’ont toujours pas solutionné.

…A la formation par l’action !

Une manière novatrice d’aborder la formation des apprenants, serait de les « jeter » dans l’action, évidemment avec quelques pré-requis.

A notre avis, le Baccalauréat constitue valablement ce pré-requis, car c’est le diplôme le plus complet de tout le cursus. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’il sanctionne les années d’études générales. A d’autres époques, c’était le passeport du Chevalier pour entrer pleinement dans la Cité et prendre une active à la vie sociale, comme le démontre l’étymologie du mot : « Bachelor, bachelier » !

Pourquoi ne pas créer un « magazine d’application » pour former en temps réel (In Real Life) des étudiants en communication, au lieu de les rassembler, à coups de millions de francs, sur des campus où ils n’apprendront que ce qui est déjà disponible gratuitement sur Wikipedia ? Il suffirait de leur joindre un "tuteur", pour jouer le rôle du professeur et surveiller la bonne-marche des épreuves. Et l’Etat aurait fait de substantielles économies pour atteindre le même résultat !

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