Nucléaire : la course vers la terreur!

La République Démocratique et Populaire de la Corée du Nord vient, une fois encore, de s’illustrer par un essai nucléaire «réussi», provoquant de manière «intolérable» (selon les mots des pays occidentaux et de l’Onu) le concert des Nations, notamment ses voisins, la Corée du Sud, la Chine et le Japon.

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Qu’est-ce qui pousse ce petit pays à adopter une attitude aussi belliqueuse? Qu’en est-il de la course vers la terreur qui est au cœur de notre préoccupation, en ce qui concerne la prolifération des armes nucléaires? Précisions et analyses…

Du paradoxe des Relations Internationales…

Un paradoxe très bien connu des relations internationales : «Les pays les plus petits sont souvent les plus belliqueux». Ceci nous amène à considérer le fait que nombre de petits Etats aspirent à jouer de grands rôles sur la scène internationale, ou tout au moins régional. C’est le cas, par exemple de la Corée du Nord qui n’a toujours pas digéré le fait que «son territoire» soit divisé en deux Etats souverains, depuis l’historique guerre de Corée, sous l’égide des Etats-Unis.

Ainsi, en guise de protestation contre cet état de choses, la Corée du Nord ne rate aucune occasion pour rappeler aux pays occidentaux, Etats-Unis en tête, qu’elle existe et qu’elle aspire, plus que tout, à exercer la souveraineté sur les deux Corées!

Aux dernières nouvelles, le pays aurait réussi un essai nucléaire, ce qui le place désormais dans le cercle très fermé des pays détenteurs de la bombe atomique. C’est ce qui nous interpelle et nous amène à analyser cette course vers la terreur : Comment une chose aussi destructrice peut être également au centre de toutes ces ambitions?

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…Au paradoxe de la puissance nucléaire!

Pour parler de la course vers la terreur, nous débuterons par le paradoxe de ce qui la motive, le nucléaire : «La source d’énergie la plus formidable que le monde ait jamais connue, est, paradoxalement, la puissance la plus destructrice, capable d’anéantir toute l’humanité»! Cette affirmation devrait nous faire réfléchir sur la dualité du nucléaire.

D’une part, c’est une grande source d’énergie, l’énergie produite par les centrales nucléaires dans un usage civil. D’autre part, c’est la capacité de détruire plusieurs fois toute vie sur terre, avec la bombe atomique que détiennent nombre de pays, selon un usage militaire.

A l’origine, les Etats-Unis!

Si aujourd’hui les Etats-Unis sont les chantres de la non-prolifération nucléaire, il ne faut oublier que ce sont eux qui ont été à l’origine de la course vers la terreur. En 1945, c’est avec deux bombes atomiques qu’ils ont clôturé la Seconde Guerre mondiale, en lâchant la désolation sur Hiroshima et Nagasaki.

Depuis, le monde a pris conscience de la force éminemment destructrice de l’atome et a compris qu’il était plus que nécessaire d’éviter de mettre cette capacité de destruction dans d’autres mains.

Hélas, juste après les Etats-Unis, d’autres pays se sont empressés de se doter de l’arme nucléaire. En pleine période de Guerre Froide, ce fut l’Union Soviétique qui, la première en 1949, fit exploser sa bombe nucléaire. Le Royaume-Uni prendra la suite en 1952, puis la France en 1960, et la Chine en 1964. A eux cinq, ces pays détiennent une capacité de détruire plusieurs fois la planète.

De l’Equilibre de la Terreur à la Non-prolifération!

Pendant la guerre froide, l’arme s’était découvert un rôle de balance entre les deux blocs, Ouest et Est. On parlait d’Equilibre de la Terreur : Tu peux me détruire, je peux te détruire ; mais ensemble nous pouvons détruire toute vie sur cette planète… Alors, aucun de nous n’a intérêt à vouloir détruire l’autre!

Et cela marchait ! Car la Guerre Froide ne s’est jamais vraiment réchauffée. Mieux, la Détente a favorisé le rapprochement des deux adversaires historiques qui ont fini par s’entendre sur une réduction des armements et une non-prolifération du nucléaire.

Quand les «grands» s’entendirent, les «petits» entrèrent dans la danse.

C’était beaucoup plus facile de s’entendre à cinq pour contrôler la prolifération de la force destructrice du nucléaire. Mais, lorsque le cercle finit par s’agrandir, il est devenu plus difficile d’imposer une discipline collective. Tel était l’objectif assigné au Traité de Non-prolifération nucléaire.

Et la donne changea!

Oui, la donne a changé lorsque des pays non-signataires du TNP (Traité de Non-prolifération) se sont dotés de l’arme nucléaire, bravant tous les interdits instaurés. L’Inde en 1974, le Pakistan en 1998 (probablement plus tôt), Israël (une certitude sans date officielle), et même l’Afrique du Sud…

Au lieu d’un concert à cinq où les rôles étaient plus clairs, nous voilà désormais dans un ménage à neuf, avec la course vers la terreur qui fait rage. S’il faut encore élargir le cercle à un dixième prétendant, cela devient carrément de l’anarchie pour une arme à prendre avec toutes les pincettes.

Néanmoins, on se demande quelle autorité est habilitée à choisir qui a le droit de détenir l’arme atomique et qui n’en a pas. C’est réellement le problème que pose la Corée du Nord, depuis qu’elle est sortie en 2003 du Traité de Non-prolifération, considéré comme un traité discriminatoire entre les Edan (ceux qui détiennent l’arme) et les Endan.

Et c’est la même revendication qui pousse l’Iran à jouer aux «Bad Boys», en voulant se doter d’un programme nucléaire dit civil. Où est la frontière entre la destruction et l’énergie bénéfique. Cela reste du domaine du Clair-Obscur, et seul un Esprit très avancé pourrait nous éclairer dans cette vergogne qui risque de nous emporter tous, si jamais un quidam décide d’appuyer sur la gâchette, d’utiliser son code nucléaire… Riposte des autres et c’en est fini du monde libre!

Arrêtons de courir vers la terreur, même si le nucléaire est la source d’énergie la plus formidable que la Terre ait jamais connue.

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