Avec le départ, ce jour-dit, du Pape Benoit XVI qui redevient Cardinal Ratzinger, mais avec le privilège et les honneurs dus à Sa Sainteté, c’est donc le moment de procéder à une sorte de bilan, tout en s’interrogeant sur le devenir de l’Eglise après Benoit XVI, une Eglise qui devra gérer un certain nombre de nouveautés
, à commencer par le statut d’une Ex-Sainteté, une Eglise qui devra se rénover si elle veut continuer de drainer les foules, et rester en phase avec les réalités actuelles… Il y a donc nécessité d’une réforme en profondeur, pour un renouveau aussi bien de l’Eglise que de la question religieuse.
«Une grande Espérance déçue»!?
C’est en ces termes que le Professeur Hans Küng, éminent théologien et ami du Cardinal Ratzinger, apprécie les nouvelles réalités d’une Eglise confrontée à nombre de scandales et non des moindres, celui des prêtres pédophiles en tête de liste.
Ce n’est qu’au sein de l’Eglise elle-même que viendra la solution à ses nombreux problèmes, avait déjà reconnu les dignitaires du Vatican, notamment le Pape lui-même. Une telle démarche d’introspection doit pouvoir, après avoir accepté la Vérité des faits, comme tardent encore à le faire une certaine frange de l’Eglise de Rome, redonner un nouveau souffle à la Foi chrétienne.
Le Professeur Hans Küng annonçait déjà en 2005 : «La situation de l’Eglise catholique est sérieuse. Le Pape agonise et mérite toute notre pitié (en référence au Pape Jean-Paul II décédé en 2005, Ndla) mais l’Eglise doit vivre… Elle a besoin pour cela d’un diagnostic, d’une analyse faite de l’intérieur sans enjoliver les choses. Il sera temps de discuter plus tard de la thérapie.» Avant d’ajouter : « De l’enthousiasme de l’époque du concile Vatican II (1962-1965), peu de choses demeurent. L’horizon du renouvellement conciliaire, le rapprochement œcuménique et l’ouverture au monde semblent compromis et l’avenir assombri. Beaucoup se sont résignés ou, désespérés, se sont détournés de cette hiérarchie centrée sur elle-même. Beaucoup de gens se trouvent face à cette folle alternative : «collaborer – ou s’en aller». L’espérance ne pourra renaître que si, à Rome et dans l’épiscopat, on utilise de manière neuve l’Evangile comme boussole.»
Voici le diagnostic bien posé par celui qui sait bien de quoi il parle, puisqu’il est surnommé, l’Enfant Terrible de l’Eglise, un Cardinal en puissance s’il avait adopté le pourpre, comme son ami le Cardinal Ratzinger qui s’en va, mais qui n’abandonne pas l’Eglise, selon ses propres mots : «Le Seigneur m’invite à gravir la Montagne, pour encore mieux prier et méditer… Si Dieu me demande ceci, c’est justement pour que je puisse continuer à le servir avec l’application et l’amour que j’ai essayé jusqu’ici de lui offrir, d’une manière plus adaptée à mon âge et à mes forces… dans la Prière et la Charité.»
Prière (Sagesse et Discernement) et Charité (Solidarité), les clés du Changement pour une Eglise rénovée
Prier de manière nouvelle, devrions-nous préciser, car l’Eglise ne doit pas rester impavide face au spectacle de sa propre destruction. En outre, Ainsi, son Bras Agissant, l’Etat de la Cité du Vatican a de lourdes exigences à satisfaire pour ce faire. Le Vatican doit commencer par rénover sa «politique extérieure», en incitant le monde à la conversion, à la réforme et au dialogue.
Et le chantier est immense, les défis seront nombreux, multiformes et multisectoriels. Un bref aperçu de ceux-ci pour terminer cette longue contribution au renforcement de notre édifice commun, pour un renouveau de l’Eglise et de la Foi Chrétienne :
1) Les Droits humains : Naguère ennemi déclaré des droits humains, mais de nos jours désireux de s’impliquer dans la politique européenne, le Vatican n’a toujours pas signé la déclaration des droits humains du Conseil de l’Europe. Trop d’articles du droit canon, de type médiéval et absolutiste, devraient être changés. La séparation des pouvoirs n’est pas reconnue au sein de l’Eglise catholique romaine. Pas de trace de procédure équitable : en cas de litige, une unique instance vaticane fait office de législateur, d’accusateur et de juge.
2) Le statut et le rôle des femmes : Ce grand dévot de la Vierge prêche de sublimes idéaux féminins mais interdit en même temps aux femmes la pilule et leur refuse l’ordination. Sans parler de parité, l’Eglise devrait se rendre justice en accordant un peu plus de place à «celles qui donnent la vie», qui semblent désormais être majoritaires sur la planète. Il se produit comme un divorce entre un conformisme extérieur et une autonomie de conscience intérieure.
3) La morale sexuelle : En refusant le port du préservatif, l’Eglise ne se rend-elle pas complice de la misère, par ses positions sur la régulation des naissances et l’explosion démographique?
4) Le célibat des prêtres : En défendant l’image traditionnelle du prêtre masculin et célibataire, l’Eglise porte la responsabilité principale du manque catastrophique de prêtres, de l’effondrement de la Pastorale. On continue de refuser le mariage à des hommes qui se déclarent prêts au service sacerdotal, en contradiction avec les enseignements de la Bible et la grande tradition catholique du premier millénaire qui ne connaissait pas l’obligation du célibat pour les prêtres. Chez une personne forcée, en raison du sacerdoce, à vivre sans femme et sans enfants, le risque est grand d’une intégration sexuelle ratée, ce qui peut conduire, par exemple, à des actes de pédophilie.
Le chantier est immense, mais nous osons espérer que la Foi nous accordera la réussite, tout en permettant à une institution nécessaire, mais aujourd’hui en rupture avec les réalités d’un monde en mutations, de se transformer et de se remettre dans le sens de l’évolution.
Notre contribution pour une nouvelle dimension de la Foi et du Sacerdoce… Io Parto, je pars…
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