Lettre ouverte de Célestine Zanou à Boni Yayi : «Le pays est en alerte rouge»

A propos de l’affaire d’irrégularités et de fraudes dans le concours de recrutement au profit du ministère de l’Economie et des Finances, on attendait la réaction de la classe politique (opposition), on vient d’en avoir.

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Cet autre scandale du régime Yayi vient de faire sortir de son silence,  l’une des rares femmes politiques engagées du Bénin, Célestine Zanou. En lieu et place d’une conférence de presse, d’un entretien télévisé ou encore d’un communiqué de presse, la présidente de la Dynamique du Changement pour un Bénin débout choisit de s’adresser directement au président Boni Yayi qui est, en réalité resté inactif depuis l’éclatement de cette affaire, qui devient le second scandale de son règne, qui touche directement le peuple après l’affaire Icc Service et Consorts. Dans sa lettre ouverte dont nous publions ci-dessous l’intégralité, avec renvoi en page 12, Célestine Zanou espère que Boni Yayi prendra « les mesures idoines », «dans le seul but de redorer le blason de la Fonction Publique, redonner espoir à la jeunesse qui, avec ce concours ne croit plus en l’égalité des chances dans leur pays.» Lisez plutôt.

Cotonou, le 26 Février 2013

Objet : A/S Concours recrutement au profit MEF

Monsieur le Président de la République,

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Lettre ouverte à Monsieur Boni YAYI, Président de la République, Chef de l’Etat, Chef du Gouvernement

Cotonou

Une fois encore le Devoir m’appelle et à mon habitude, il m’est impossible de lui résister malgré mes sérieuses préoccupations du moment. C’est dire que je suis définitivement convaincue que pour des combats qui engagent l’avenir de mon pays, du peuple béninois et de sa jeunesse déboussolée et humiliée (car devant se contenter de ballons à défaut d’emplois), aucun sacrifice n’est de trop. Je m’y plie avec l’espoir d’être enfin entendue de vous sinon d’avoir eu le mérite de tirer sur la sonnette d’alarme face à ces maux qui rongent sous votre règne le peuple béninois dans sa majorité numérique.

Du  mémorable  KO électoral,  notre  pays  s’installe  inexorablement  dans  un  chaos  social,  économique, moral  et politique que même les partisans de votre régime et pas des moindres reconnaissent en aparté. C’est l’alerte rouge partout et pour cause :

• le traitement social inégalitaire que j’ai dénoncé en 2009 dans une plaquette intitulée « Les 10 RECULS du Changement » et que je vous ai fait parvenir en son temps, s’est amplifié sur un fond de népotisme, de favoritisme et surtout de régionalisme jamais vécu, un régionalisme criard et hors norme à vous couper le souffle et qui est au cœur de ce fameux concours devenu le scandale administratif de l’année!!!

• Une gouvernance au hasard sur fond de dictature qui détruit à grand feu notre démocratie chèrement

acquise avec une mise entre parenthèse du sens de l’Etat et du sens des valeurs confirmés par des erreurs étatiques monumentales indignes de notre pays et de son peuple dont l’élite vivante et même ad patres remue la tête.

• une gestion des Hommes faite de mépris, de manque de respect aux ainés et qui par surcroit distille la peur dans les cœurs oubliant ce principe naturel qui veut que lorsqu’elle (la peur) change de camp plus rien n’arrête l’opprimé.

Monsieur le Président de la République, ce pays a une âme. Arrêtez de continuer à la torturer pour épargner à ce paisible peuple ce que je n’ai nullement envie de nommer ici et maintenant.

Engagée, je le suis pour la cause du Bénin, du Bénin tout entier, un et indivisible. Je pense l’être au même titre que vous, en tout cas au même titre que d’autres compatriotes qui ont en ce moment la gorge nouée et serrée à l’image d’un cancer qui ronge son porteur. Mais à la différence de mes frères et sœurs à gorge serrée et face à ces nombreux

scandales qui avilissent notre pays et ternissent son image au-delà de nos frontières, j’ai fait le choix responsable

d’extérioriser ma souffrance morale en m’adressant directement à votre Haute Personne.

Oui Monsieur le Président de la République, j’ai mal et nous sommes nombreux dans cet état depuis quelques années et davantage depuis deux mois devant cette nébuleuse qu’est devenu le concours de recrutement d’Agents Permanents de l’Etat au profit du Ministère de l’Economie et des Finances (MEF).

Monsieur le Président de la République, permettez-moi de vous rappeler quelques extraits de mon adresse du 31 Mars

2011 dont la compréhension dans le fond a échappé à nombre de béninois et il me semble à vous-même. Il s’agit des

passages ci-après:

• « Monsieur  le Président  de  la  République,  si  votre premier mandat est  perfectible,  le  second doit  se rapprocher du parfait car vous n’aurez plus l’excuse de ne pas bien connaitre la maison »

• « Le  mandat  qui  commence  sera  celui  de  tous  les  challenges.  Je  l’entrevois  difficile  pour  plusieurs raisons…..La délicate élection dont nous sortons impose une démarche permanente de préservation de la concorde. En interne déjà les défis sont énormes et les sous-estimer pourrait être grave et irréversible car il est aujourd’hui question d’avoir à tous les niveaux une démarche de sincérité vis-à-vis du peuple. Il s’agit fondamentalement de rechercher un accord parfait entre la parole et les actes. Soyez comme vous le clamez, le Président de tous les Béninois..»

• «  Ainsi pour mieux réussir votre quinquennat, je vous conseille de faire attention aux incompétents et aux rongeurs de temps qui n’ont rien fait pour faire luire votre premier mandat. Vous devriez  aussi vous méfier des arrogants de votre entourage qui ne font rien pour projeter une nouvelle image de votre personne encore moins pour apaiser les cœurs. De l’épreuve, tirons les ressources pour grandir… »

Avec ce concours des APE au profit du MEF, sommes-nous réellement dans cette logique que je vous ai conseillée ce

31 mars 2011? Je ne me refugierai derrière aucune fausse modestie pour ne pas affirmer ici que n’eut été mon message, vous auriez sans doute eu du mal à  prêter serment en 2011, tant la tension était forte !!! Nos principales

villes du sud militarisées, des opposants politiques prêts à tout, estimant que leur victoire a été volée. Que l’amnésie

ne vous gagne point du fait des nouvelles évolutions politiques et ralliements contre nature «favorables» à votre camp ou à votre personne.

Monsieur le Président de la République, se taire face à ce concours scandaleux est suicidaire et l’histoire le rappellera

à tous dans un avenir bien proche.

C’est pourquoi, je me suis résolue à rompre mon silence à moi pour vous interpeller respectueusement sur les tenants

et les aboutissants de ce dossier dont la puanteur a franchi non seulement nos frontières mais aussi et surtout les limites  de  l’acceptable,  dépeignant  notre  pays  dans une  couleur  qui  ne l’honore  guère.  Oui, je  vous interpelle Monsieur le Président parce que vous n’avez pas le droit de continuer à rester indifférent comme c’est le cas actuellement.  Avez-vous  réellement  besoin  de  cette  curieuse  commission  d’enquête  présidée  par  votre  célèbre Conseiller Spécial aux Affaires Politiques pour comprendre ce dossier qui coule de source avec des aveux aussi importants que ceux de votre Ministre qui a écrit noir sur blanc que ses collaborateurs ont falsifié à son insu un communiqué après sa signature ? Non, non et non !!! Votre silence déjà trop lourd pourrait être taxé de complice s’il perdurait, et donnerait ainsi raison à tous ces commentateurs et autres victimes que j’ai eu l’occasion d’écouter. Monsieur le Président de le République, qu’il me soit permis de rappeler quelques faits pour votre éclairage au cas où les comptes rendus que vous recevez de vos collaborateurs étaient tronqués à dessein.

Votre Ministre du Travail et de la Fonction Publique, Madame Mêmouna Kora Zaki  a délibérément fait la sourde oreille à toutes les propositions visant à prémunir notre pays de ce scandale comme si elle tenait coûte que coûte à dérouler un plan orchestré, et sa sérénité face à toutes les dénonciations laisse libre cours à des interprétations dangereuses  car destructrices de la cohésion et de la paix sociales. Ainsi a-t-elle :

– royalement banalisé et ignoré l’alerte des responsables de la FESYNTRA-FINANCES qui, ayant appris que les résultats de ce concours sont connus d’avance, avaient fait des propositions concrètes visant à garantir une certaine transparence dudit concours ; (cf. en annexe 1 le Communiqué du 16 juillet 2012 de la FESYNTRA- FINANCES à propos des concours de recrutement et en annexe 2, copie de la lettre n° 020/FESYNTRA- FINANCES/SG du 17 juillet 2012 au Premier Ministre) ;

– catégoriquement refusé d’accéder aux propositions de transparence de la FESYNTRA-FINANCES ;

– participé activement à la violation flagrante des dispositions de l’article 23 de la loi 86-013 par la prise, conjointement avec  le Ministre  de l’Economie et des  finances,  d’un  Arrêté  interministériel la veille du concours, Arrêté censé être pris quatre mois avant le déroulement des concours; (cf. en annexe 3, copies des deux arrêtés signés le 27 juillet 2012 pour des concours qui vont démarrer le 28 juillet 2012)

Cette attitude de votre Ministre a amené la FESYNTRA-FINANCES à s’abstenir de toute participation aux travaux des différentes commissions, enlevant toute crédibilité à tout le processus (cf. en annexe 4, la position de la FESYNTRA-FINANCES face à l’organisation des concours de recrutement pour le 28 juillet 2012, position rendue publique le 27 juillet 2012).

Malgré cela, le concours a été organisé envers et contre tout dans un amateurisme à nulle autre pareille et avec des irrégularités indignes d’un Etat de droit au 21ième siècle et qui illustrent à merveilles la déstructuration avancée de notre Administration fortement politisée. La FESYNTRA-FINANCES vous avait en son temps sollicité pour l’annulation pure et simple dudit concours (cf. en annexe 5, copie de la lettre n° 023/FESYNTRA-FINANCES/SG que la FESYNTRA-FINANCES avait adressée à votre Autorité le 14 août 2012).

Tenez :

– Le  Ministre  du  Travail  et  de  la  Fonction  Publique  s’est  permis  de  violer  l’Arrêté  interministériel  n°

577/MTFP/MEF/DC/SGMDGFP/DRAESTCD/SA  du 27 juillet 2012 conjointement pris avec son collègue des Finances en nommant dans les différents jurys plus de personnes que prévues (cf. en annexe 6, copie de l’arrêté interministériel n° 577/MTFP/MEF/DC/SGM/ DGFP/DRAESTCD/SA du 27 juillet 2012  et en annexe 7, copie de la Décision n° 929/MTFP/DC/SGM/DGFP/DRAE/STCD/SA du 31 décembre 2012 portant constitution du jury chargé de la délibération des concours de recrutement d’Agents Permanents de l’Etat au profit de l’Administration des Impôts, du Trésor, de la Douane et des Droits Indirects, session du 28 juillet et du 25 août 2012)

– Le Directeur Général de la Fonction Publique s’est permis de prendre une note de service pour compléter impunément la Décision n° 672/MTFP/DC/SGM/DGFP/DRAE/STCD/SA du 7 septembre 2012 portant constitution du jury d’anonymat dans le cadre des concours de recrutement d’Agents Permanents de l’Etat au profit de l’Administration des Impôts, du Trésor, de la Douane et des Droits Indirects, session du 28 juillet et du 25 août 2012, violant ainsi les règles élémentaires de l’Administration ; et tout ceci sans aucune réaction de sa hiérarchie (cf. en annexe 8, copie de la Décision n° 672/MTFP/DC/SGM/DGFP/DRAE/STCD/SA du 7 septembre 2012 et en annexe 9, copie de la note de service n° 216/MTFP/DGFP/SA du 02 octobre

2012).

– les  organisateurs  du  concours,  notamment  le  DRAE  (un  agent  contractuel  élevé  à  terme  au  rang  de responsable de recrutement des agents de l’Etat) n’auraient pas hésité à associer des candidats à l’organisation des concours, candidats privilégiés naturellement admis !!! Dans quel pays sommes-nous ? Le cas le plus illustratif serait celui du sieur Garba Asso Aziz, parent direct du DRAE. Quelle audace ? Quelle insulte ? Quelle outrecuidance ? Mon pays ne peut en arriver là et j’en appelle à votre  honneur pour rétablir le sens de l’Etat, le sens du savoir être et le sens de l’équité.

– des erreurs inadmissibles dans certaines épreuves, notamment en comptabilité ont rendu leur traitement impossible par les candidats « normaux » pendant que les autres ont pu traiter l’épreuve avec l’erreur ; ceux-ci ont-ils eu un privilège quelque part ? La question reste posée.

– Le transport non sécurisé des copies des candidats vers des destinations secrètes;

– Concours passé les 25 juillet et 28 Août 2012 et le jury de correction mis en place le 25 octobre 2012 ; à quoi répond ce dilatoire ? Où étaient les copies et qu’en faisait-on ? (cf. en annexe 10, copie de la Décision n°

824/MTFP/DC/SGM/ DGFP/DRAE/STCD/SA du 25 octobre 2012  portant constitution du jury de correction dans le cadre des concours de recrutement d’agents permanents de l’Etat au profit des administrations du trésor, des impôts et des domaines, session du 28 juillet et du 25 août 2012) ;

– Par quelle alchimie la délibération du concours a pu avoir lieu le 31 décembre 2012, date de prise de l’Arrêté

interministériel mettant en place les membres du jury de délibération ? (voir annexe 11=annexe 7)

– Comment un communiqué signé du même Ministre, le même jour avec le même N° d’enregistrement peut il avoir des contenus et des paraphes différents ? Soit l’amateurisme est à son comble, soit l’embrouillamini a fini par embrouiller ses auteurs et ce sont des signes évidents d’incompétence administrative caractérisée. (cf.  en  annexe 12, copie la première version du communiqué  n°49/MTFP/DC/SGM/DGFP/DRAE/STCD/SA du 31décembre 2012 et en annexe 13, copie de la deuxième version du communiqué n° 49/MTFP/DC/SGM/DGFP/DRAE/STCD/SA du 31 décembre 2012). Quoiqu’il en soit c’est grâce à ce communiqué que la boîte de pandore fut ouverte et le peuple tout entier de l’intérieur comme de l’extérieur fut informé de ce qui s’est tramé.

En effet, grâce au fameux communiqué et à la plainte de dame Idjouola Agbèkè Yémangnissè Lydie, le monde entier est au courant de la supercherie, des irrégularités graves, des manœuvres frauduleuses, du favoritisme et de la discrimination qui ont entaché  ce concours depuis sa préparation jusqu’à la proclamation des pseudos résultats. Ainsi a-t-il été révélé au grand jour que :

– Le  DGFP  et  le  DRAE  ont  eu  (selon  les  propos  du  Ministre  elle-même)  à  falsifier  subrepticement  le communiqué pour introduire frauduleusement un autre nom à la place de dame Idjouola (cf. en annexe 14, copie de la lettre n° 012/MTFP/SP-C du 14 janvier 2013 du MTFP au Président de l’OLC) ;

– les admis à ce concours sont nombreux à être de la lignée des organisateurs du concours comme l’attestent les différents tableaux publiés par la FESYNTRA-FINANCES sans le moindre démenti à ce jour (cf. en annexe

15, copie de la publication de la FESYNTRA-FINANCES en date du 29 janvier 2013 et en annexe 16, copie de la publication de la FESYNTRA-FINANCES en date du 31 janvier 2013);

– des candidats ont pu rendre une copie conforme au corrigé type erroné, ce qui a justifié une réaction

responsable d’un Président de jury ;

– le Directeur Général de la Fonction Publique et le Directeur du Recrutement des Agents de l’Etat ne sont pas unanimes sur le lieu de correction des copies des candidats. Pour le premier, la correction s’est déroulée au Ministère du Travail et de la Fonction Publique et pour le second, elle s’est déroulée au Lycée Technique (sans précision) pour les grands corps et à la Direction (sans précision) pour certains corps à effectifs réduits(cf. en annexe 17, copie du questionnaire de l’OLC rempli par le DGFP le 16 janvier 2013, en annexe 18, copie du même questionnaire rempli par le DRAE le même jour et en annexe 19, un tableau récapitulatif élaboré par mes soins et présentant côte à côte les réponses respectives du DGFP et du DRAE à chaque question de l’OLC) ;

– Le Ministre du Travail et de la Fonction Publique qui prétend ne rien se reprocher personnellement dans ce

dossier a quand même refusé à l’OLC l’accès  aux copies des candidats, violant ainsi le décret n° 2008-180 du 08 avril 2008 portant création, attributions, organisation et fonctionnement de l’Observatoire de Lutte contre la Corruption (cf. en annexe 20, copie de la lettre n° 052/OLC/PT/SP/SA/2013 du 17 janvier 2013 du Président de l’OLC et en annexe 21, copie de la lettre 25/MTFP/SP-C en date du 17 janvier 2013 du Ministre du Travail et la Fonction Publique)

Autant d’irrégularités relevées par la FESYNTRA-FINANCES, l’OLC, la Presse et relayées sur les réseaux sociaux ne sauraient vous emmurer dans un silence pour attendre les résultats d’une commission d’enquête. Votre silence à ce jour m’inquiète Monsieur le Président de la République !!!

– Vous qui avez une charte de gouvernement où responsabilité et transparence sont clairement affichées !!!

– Vous qui avez dans l’après midi du 17 juillet 2007, organisé une marche verte contre la corruption pour

signifier votre détermination à lutter contre la corruption, la mal gouvernance, la gabegie et l’impunité !!!

– Vous qui avez fait de l’obligation de résultats (je suppose de bons résultats) et de la reddition de compte vos crédo de gouvernance !!!

Monsieur le Président de la République, qu’il vous souvienne que pour moins que ça dans ce pays, vous avez eu à limoger des responsables à des niveaux divers, même des membres du gouvernement sans qu’il vous y ait été nécessaire de créer une commission d’enquête. Je veux nommer :

– Monsieur Gaston Dossouhoui, votre Ministre de l’agriculture de 2006

– Monsieur Alexandre Dossou Kpèdétin, votre Ministre des TP de 2006 ;

– Madame Colette HOUETO, votre Ministre des Enseignements Primaire et secondaire de 2006 ;

– Monsieur Armand ZINZINDOHOUE, votre Ministre de l’Intérieur de 2010 ;

– Monsieur Soulé Mana LAWANI , votre Ministre des Finances de 2010 ;

– Monsieur Célestin EZIN, le Directeur régional de la SBEE Littoral en 2006 ;

– Madame Martine AHOUNOU GOMEZ, ancienne Directrice du Palais des Congrès de Cotonou;

– Monsieur Moudachirou BACHABI, ancien Directeur des Travaux Neufs au Ministère des Travaux Publics en 2006 ;

– Monsieur Paul Dassi HOUNHOUI, ancien Directeur Général des Travaux Publics en 2006 ;

-Monsieur Sévérin EBLOHOUE, ancien Directeur Général du Centre National des essais et des recherches en Travaux Publics ;

– Monsieur Epiphane NOMBIME, ancien Secrétaire Général du Gouvernement ;

– Monsieur Constant AMOUSSOU, ancien Procureur Général ;

– Monsieur Honorat HESSOU, ancien Préfet de l’Atlantique et du Littoral ;

– Monsieur Joseph AHANHANZO GLELE, ancien Directeur Général du Port Autonome de Cotonou ;

– Monsieur Edouard OUIN OURO, ancien Secrétaire Général de la Présidence de la République ;

-Etc…..

La liste est longue et renforce mon interrogation quant à la gestion des Hommes sous votre Présidence. J’ai été aux affaires au plus haut niveau et en connaissance de cause, je me demande si le Bénin est désormais géré à double vitesse. Y aurait-il des privilégiés à qui tout est permis y compris le délit et des non privilégiés lourdement sanctionnés pour moins que rien et sans commission d’enquête ?

Je refuse de croire à cette hypothèse et surtout de l’admettre car dans une Nation qui plus est en édification, la justice et l’équité dans le traitement des Hommes doivent être de mise, sens de l’Etat et souci de préservation de la paix obligent.

Monsieur le Président de la république, j’ose espérer que ma présente lettre ouverte que je vous envoie en désespoir de cause, retiendra votre haute attention de Chef de l’Etat afin que les mesures idoines soient prises par votre Haute Autorité dans le seul but de redorer le blason de la Fonction Publique, redonner espoir à la jeunesse qui, avec ce concours ne croit plus en l’égalité des chances dans leur pays. Il vous revient de

rehausser l’image de notre pays ternie par tant de scandales et décisions au plus haut niveau et qui laissent pantois.

Ce concours, en raison des germes de frustrations qu’il a semés dans les cœurs, doit être annulé sans aucune forme de procédure  et  les  différents  auteurs  des  magouilles  orchestrées,  sanctionnés  avec  la  dernière  rigueur  et  ce conformément à la loi N°2011-20 portant lutte contre la corruption et autres infractions connexes en République du Bénin que vous avez promulguée le 12 octobre 2011 suite à son vote par l’Assemblée Nationale le 30 août 2011 et à la Décision DCC 11-064 du 30 septembre 2011 de la Cour Constitutionnelle relative à sa conformité à la Constitution.  Ne pas le faire, c’est faire le lit à l’incertitude, tant pour le pays que pour tous ceux qui ont été retenus à ce concours car le dossier sera tôt ou tard rouvert.

Je voudrais donc compter sur votre sens élevé de responsabilité, cette valeur qui m’est chère, sur votre détermination à marquer positivement votre dernier mandat,  pour prendre les décisions idoines afin d’envoyer un signal fort au peuple béninois ainsi qu’aux Organisations Internationales qui recevront copie de cette lettre avec les annexes.

In fine, tout cela n’est il pas monté pour nous occuper et faire oublier les défis du moment qui ont noms, LEPI et élections communales ? Cette question vous est personnellement et fraternellement posée.

Très haute Considération

AMPLIATIONS :

– Bureau International du Travail (BIT)

– Union Africaine (UA)

– CEDEAO/Abuja

– ONU/New York

– Union Européenne (Bruxelles et Cotonou)

– Organisation Internationale de la Francophonie

– Millénium Challenge Corporation (MCC)

– Ambassade de France près le

   Bénin

– Ambassade des Etats-Unis  près le Bénin

– Ambassade d’Allemagne près le Bénin

– USAID

– Cour Constitutionnelle du Bénin

– Droits de l’Homme, Paix et Développement (DHPD-ONG)

– Centre Afrika Obota

– Nouvelle Ethique

– WANEP-Bénin

– Amnesty International Bénin

– Transparency International Bénin

-Rencontre Africaine pour la  Défense des Droits de l’Homme (RADDHO)

– Observatoire de Lutte contre la  Corruption

– FESYNTRA-FINANCES

– Assemblée Nationale (Président)

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