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8 Mars 2013 : qu’avons-nous fait et que reste-t-il à accomplir pour le bonheur des femmes béninoises ?

Par Charly Hessoun
il y a 8 ans
(Tout le monde en parle)
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Selon moi, il est important de faire le point des acquis dont nous jouissons et qui favorisent l’émancipation des femmes au Bénin, en ce jour mémorable où les femmes du monde entier réfléchissent pour faire avancer leur cause, proposent des solutions aux gouvernements de leurs pays en vue de permettre au plus grand nombre d’entre elles d’acquérir leur autonomisation sur le plan économique, ne serait ce que pour faire reculer la misère et permettre à nos pays d’être éligibles pour l’atteinte des OMD, baromètre de développement des Nations Unies. Evoluant vers l’éducation pour tous, nos filles ont bénéficié de la gratuité de l’instruction, et on voit bien aujourd’hui que le fossé se comble entre les garçons et les filles. L’autonomisation des femmes également poursuit sa route grâce à l’octroi de microcrédits mis en place depuis l’arrivée au pouvoir du président Boni YAYI. Grâce à ces fonds perçus, certaines femmes ont vu leur niveau de vie s’améliorer et en conséquence leur famille sortir de la pauvreté.

Etat des lieux au Bénin

Sur le plan des textes juridiques, le Bénin a fait un grand bond qualificatif en adoptant le 24 aout 2004 la loi N° 2002-07 portant le Code des personnes et de la famille, venu légaliser les droits successoraux et les conditions du mariage afin de sortir les veuves en l’occurrence de la précarité, la polygamie ouverte ou dissimulée des conjoints et des enfants nés à l’intérieur et hors mariage. L’adoption de ce code a été  une grande victoire pour tout le peuple béninois en général, les femmes béninoises en particulier.

            En 2003, l’excision, véritable fléau de notre société qui porte atteinte à l’intégrité physique des femmes dès leur tendre enfance a été abolie. Et en 2011, nous avons gagné enfin la bataille après la promulgation de la loi contre les violences (toutes formes de violences) faites aux femmes, notamment le harcèlement sexuel. Un arrêté des ministres de l’éducation indique aux enseignants leurs devoirs et les conséquences de leurs actes, lorsqu’ils s’adonnent à cette basse manœuvre.

Un exemple pour édifier

Néanmoins, combien de filles ont vu leur parcours scolaire et universitaire stoppé, raccourci, parce qu’obligées de quitter l’école, l’université particulièrement, à cause des affres du harcèlement dont elles sont l’objet. S.A la vingtaine à peine entamée, a du s’exiler au Sénégal pour fuir les différentes formes de harcèlement (monétaire et sexuel) dont elle était l’objet de la part des responsables de son département à l’UAC. Je pèse mes mots et je fais miens les propos de mon cher ami, Denis Amoussou Yéyé qui écrit : « les hommes béninois qui sont réduits à des débours en nature et en espèces avant de se faire aimer d’une femme, donc de coucher utile eux aussi, sont médiocres et ne doivent guère pavoiser ». C’est criminel de pousser une jeune fille de 21 ans à quitter sa famille pour se retrouver seule à l’étranger, parce que pétrie d’une éducation parentale où la vertu est une réalité, elle refuse de « coucher  utile » pour réussir son cursus universitaire.

            Sa sœur ainée qui me narrait le récit des déboires de sa cadette, m’apprend qu’elle se bat elle aussi pour obtenir son doctorat, tôt ou tard, « afin de venir renforcer le corps professoral de nos universités où les femmes se comptent sur  les bout des doigts ». Comment peut-il en être autrement quand je pense à toutes les béninoiseries auxquelles nous femmes, sommes soumises sur le long chemin de l’instruction ? En plus du harcèlement sexuel et du chantage, on a droit à des menaces, au droit de cuissage, aux mauvaises notes non méritées. Combien parviennent au bout de leurs études, s’il leur faut subir tout ça ?

            Je rends hommage à mes sœurs qui ont réussi à s’en sortir sans passer par la trappe. Et je répète une fois encore après le professeur Amoussou Yéyé à l’endroit des hommes que « ce n’est pas une affaire d’hormones ou de gonades ». Evitons de banaliser ce noble sentiment que Dieu a crée pour nous, hommes et femmes, en ramenant toute relation fusionnelle en un échange  mercantile : «  tu me donnes ton c…. et je t’offre la possibilité de passer en année supérieure ». Certains professeurs vont jusqu’à se faire payer en monétaires. Avilir un si noble métier ! Ca dépasse l’entendement.

La parité n’est pas un luxe, mais une nécessité…

Comment penser l’émergence de notre pays, lorsque des écueils pareils sont solidement plantés sur la route de nos jeunes filles qui n’aspirent qu’à se battre à armes égales avec leurs congénères males ? Certaines personnes me reprochent de prêcher dans le désert. Mais comme me l’a conseillée un confrère, si tu peux impacter 10, 20, 100 ou plus d’individus par tes écrits, alors continue ton œuvre ». « Idéalistes comme tout littéraire que nous sommes, nous avons le devoir de parler à nos compatriotes et de toucher leur cœur en y imprimant des idées fortes », m’a recommandé mon ami sociologue. « Ne te sens guère fatiguée ; continue ta part du job. La nation t’en sera reconnaissante un jour » a renchéri un autre.

En tant qu’écrivain engagée pour la cause des femmes, je me dois de porter loin les cris et les pleurs de mes sœurs, de nos filles ; je dois répercuter leurs aspirations à l’égalité, à la liberté, à l’autonomisation pour une vie plus épanouissante. Senghor l’a dit et bien d’autres l’ont démontré : » le poète (l’écrivain) est à la fois l’amant et le guide de son peuple. Il vit dans et par le peuple, toujours prêt à répondre à l’appel du peuple ». Pour l’écrivain,  être de son temps, c’est être un combattant de la liberté, de la démocratie. C’est à ce titre que je m’attaque aux maux qui nous empêchent nous, femmes béninoises de jouir pleinement des fruits de ces deux facteurs : la liberté et la démocratie. Aujourd’hui nous voulons la parité qui nous ouvrira les portes de l’égalité homme femme ; une loi qui viendra bouleverser toutes les habitudes dans notre société machiste. A cet effet, le vote de la loi par nos parlementaires sera une avancée certaine dans les mœurs de notre pays. Ceci permettra de retrouver un nombre important de femmes dans toutes les sphères politico administratives ; ce qui du coup portera un arrêt à tous ces actes délictueux qu’on reproche aux hommes.

En effet, quand les femmes prendront d’assaut les ministères et autres structures socio administratives du territoire national, tout en accomplissant la tache à elles confiées, elles veilleront à ce que la relève féminine soit assurée en grand nombre, du moment où nos filles pourront suivre leurs cursus scolaire et universitaire dans la quiétude. Il est cependant nécessaire de souligner que la parité sera reçue et bien acceptée par tout notre peuple, si et seulement si celles qui nous représentent dans les hautes sphères de décision sont des modèles d’intégrité, des professionnelles émérites, bref, des femmes leaders dotées du sens des valeurs qu’on attend de notre genre et qui sont capables de fédérer le plus grand nombre autour des intérêts de notre genre.

…Malgré les écueils sur le chemin

De telles valeurs existent au sein de la gent féminine ; « Cherchez et vous trouverez », a dit l’autre. Malheureusement, le vote de la loi a été reporté sine die, le mercredi 20 février 2013. « Notre culture, notre éducation, nos mœurs et coutumes ne permettent pas de voter pareille loi », a résumé un honorable, lorsqu’un journaliste lui a demandé la raison fondamentale d’un tel rejet. On est où là ? Avons-nous des mœurs et coutumes plus rétrogrades que le Sénégal, pays à 95 % musulman dominé par les Mourides ? Ne nous voilons pas la face. Les femmes béninoises ont compris, et, ont le temps qui travaille pour elles. J’avais écrit dans un article précédent intitulé: « La parité, un outil de cohésion nationale», «  Avec la mondialisation, le Bénin ne peut s’enfermer dans sa tour d’ivoire et ne pas suivre le mouvement Genre qui apporte une révolution dans les mentalités, entraînant la femme sur le devant de la scène au même titre que l’homme ».

Continuant sur la même lancée, j’ai émis une prophétie, n’attendant pas autre chose de nos hommes : « Je sais que toute dynamique de changement dérange; parce qu’elle ébranle des certitudes, bouscule des habitudes établies et remet en cause des acquis et des privilèges indus». Tout est dit ; on n’a  pas besoin de chercher plus loin les raisons fondamentales qui ont poussé nos parlementaires masculins à refuser le vote de la loi, que le député Djibril Débouroux, père de quatre garçons (comme il l’a notifié) a introduite au parlement.

Mais, comme Maman Rosine V. Soglo leur a notifié dans son intervention que je peux résumer ainsi: Chers collègues, peu importe le temps que cela durera, cette loi finira par être votée, parce que c’est dans la normalité des choses, et nous devons être en phase avec notre époque. Galilée a été cloué au pilori ; mais avant d’y monter, il répétait encore à l’endroit de ses bourreaux : « Et pourtant, elle tourne ». Eh oui ! la terre tourne. Et le tour du Bénin arrivera pour le vote de la loi sur la parité. Pour ne pas faire mentir Cheik Anta DIOP qui au terme de son étude magistrale intitulée l’Unité culturelle de l’Afrique noire a écrit : « Le berceau méridional (de la civilisation) confiné au continent africain, en particulier est caractérisé par la famille matriarcale… l’émancipation de la femme, le collectivisme social et la solidarité matérielle en droit pour chaque individu… Il est donc clair que la femme négro-africaine, depuis l’Egypte négro-pharaonique en passant par les Empires du Ghana, du Mali, de la théocratie peule du Macina, au grand Jolof et au Royaume du Kayoor de Amari Ngoone Ndeela, a toujours été dotée d’un statut de liberté, d’égalité, de responsabilité et de capacité juridique sans limitation aucune ».

Dois-je conclure comme lui, « hier comme aujourd’hui, comme on le voit, c’est du berceau nordique – indo-européen et eurasien – qu’arrivent toujours à l’Afrique les chocs destructeurs de civilisations et vecteurs de conceptions retardatrices de l’évolution harmonieuse de la société africaine ».

Adélaïde FASSINOU ALLAGBADA
Professeur de lettres-Ecrivain

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