Sur le plateau de l’émission matinale ‘’Actu matin’’ (Canal 3Bénin) d’hier, notre cher aîné et éminent confrère, François Mensah, s’est offusqué de la manière dont la presse écrite béninoise a commenté le match Algérie # Bénin du mardi dernier.
Il a affirmé que ses confrères de la plume sont passés à côté de la plaque. François Mensah a plutôt relevé que la prestation des Ecureuils n’était pas mal. Il a trouvé qu’ils avaient un fond de jeu et ont même fait douter les Fennecs. Il a fini par se poser cette question: a-t-on vu le même match?
François Mensah est l’un des meilleurs journalistes sportifs béninois. Il a l’art de l’analyse, commente avec dextérité, avec un franc-parler indéniable. Par ces temps, il y a de moins en moins d’ainés pour montrer la voie aux jeunes. François, est l’un des rares modèles auxquels peut se référer la jeune génération de la presse sportive béninoise.
Sur ce match Algérie # Bénin, il a bien raison de dire que le Bénin ne pouvait pas grand-chose. Plusieurs paramètres ne plaidaient pas en faveur des Ecureuils. Le Bénin n’est pas une grande nation de football et nous n’avons pas encore la culture de gagner. On a tendance, dans l’euphorie de quelques bons résultats, à croire qu’on peut aller plus loin. Avant cette 3ème journée des éliminatoires de la Coupe du monde Brésil 2014, le Bénin comptait quatre (4) points et était premier du groupe. D’ailleurs, qui ne le savait pas. Tellement on nous l’a rappelé pour montrer que, même si on n’était pas à la Can d’Afrique du Sud, on a des raisons d’espérer quelque chose.
L’équipe Béninoise a enregistré deux forfaits majeurs avant son déplacement à Blida. Le capitaine des Ecureuils, Stéphane Sessègnon (blessure) : maître à jouer de l’équipe et leader technique. Michael Poté (adducteur) : l’actuel avant-centre béninois le plus en jambes. Ces deux absences majeures ont considérablement affaibli l’équipe du Bénin. Comme d’habitude, le groupe n’a pas eu des matches amicaux pour se préparer. Et comme si les dieux n’étaient décidément pas de notre côté, l’erreur d’arbitrage ou la bourde de Fabien Farnolle (83’) a entraîné la réduction de l’effectif béninois face aux Algériens qui jouaient à domicile.
Passées ces considérations, je ne suis pas d’avis avec mon cher aîné. Quand on dit que l’équipe qui s’est présentée au stade Moustapha Tchaker de Blida a montré un fond de jeu, cela reste à prouver. Je n’ai pas vu une équipe béninoise produire du jeu, multiplier les passes et avancer en bloc-équipe. A plusieurs reprises, on a vu Mouri (capitaine du jour) garder la balle et tourner en rond, faute de preneur. Les poulains de Manuel Amoros ont étalé une fébrilité défensive assez déconcertante avec un Jordan Adéoti hésitant qui se positionnait mal. Imorou n’a pas été du tout dans le match et Ménéssou a juste existé.
Les milieux de terrain béninois étant absents. Cela a permis aux Fennecs de mettre constamment la pression sur la défense. Romuald Bocco et Koukou Djiman ont été l’ombre d’eux-mêmes. Mouri a été en deçà de ce qu’on pouvait attendre de lui. Mais il a en sa faveur le poids de l’âge et les conditions dans lesquelles il est revenu en sélection nationale. Laissons Abou Maïga dans ses travers et accueillons la première sélection, Rudy Gestede.
Qu’on ne vienne pas me dire que l’Algérie avait un Ferghouli tout feu toute flamme. Certes, il était à la baguette du jeu des Fennecs mais, ces Fennecs étaient moribonds. Le score aurait pu être plus salé si Vahid Halidlodzic avait une équipe digne de nous représenter au Brésil. Il y avait presqu’autant de déchets techniques dans le jeu algérien que celui des Béninois. Ces magrébins ont péché cruellement, plusieurs fois, dans le dernier geste. Que dire du coaching béninois? Préférer faire entrer Omotoyossi qui n’a pas de club à Aoudou est incohérent. A voir la rencontre de ce mardi, on avait l’impression de suivre un match de quartier.
Ne crions pas haro sur des confrères qui ont vu autrement le match. Le Bénin a été nul. On pouvait faire mieux. C’est le fond de ma pensée.
Laisser un commentaire