Géopolitique de la Francophonie!

Ce mercredi 20 mars dernier, la communauté internationale a célébré la Journée de la Francophonie, occasion pour tous les pays ayant la Langue Française en partage, de réfléchir pour une meilleure visibilité dans le concert des Nations, tout en œuvrant pour inscrire la Francophonie dans la dynamique d’une vraie organisation intergouvernementale

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, qui rayonne aussi bien sur le plan diplomatique que sur le plan culturel, avec la promotion de la Langue Française qui réunit ces Etats dont le Destin est désormais commun, avec comme objectif majeur d’exister sur la scène internationale, notamment face à l’Anglais. Qu’entend-on par Francophonie? Quels en sont les acteurs ? Quels sont les enjeux de la Francophonie, pour aujourd’hui et pour demain? Telles sont les questions auxquelles nous allons apporter des réponses, pour mettre en lumière l’opportunité de ce grand rassemblement de plusieurs peuples, sur les cinq continents!

20 mars 2013: Le Français est une chance!

L’Organisation internationale de la Francophonie a choisi de marquer la célébration de la Journée de la Francophonie par un thème qui rassemble, tout en indiquant les défis qu’il lui reste à relever, principalement sa reconnaissance en tant que partenaire fiable par les autres organisations intergouvernementales, notamment l’Unesco, et son acceptation par les Etats francophones eux-mêmes, en tant qu’organisation à part entière… «Le Français est une chance»!

Peut-être que c’est aux peuples que ce message est destiné, pour leur rappeler la chance formidable qu’ils ont de pouvoir faire partie de cette grande communauté linguistique, pour pouvoir se faire comprendre des autres, tout en contrant efficacement la vague déferlante de l’Anglais qui semble devenir la première langue de substitution, pour des raisons commerciales. Aussi, plusieurs manifestations sont organisées, ici et là, dont la quinzaine de la Francophonie qui se poursuit ici.

C’est une manière de réaffirmer que la Francophonie compte bien jouer le rôle moteur qui est le sien, afin d’accroître la solidarité en affermissant le désir de vivre ensemble.

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Lire aussi : La francophonie et nous

Une définition…

On désigne par francophonie l’ensemble de ceux qui utilisent la Langue Française, à des degrés divers. Cette définition met donc l’accent sur des relations transnationales, sans aucun cadre institutionnel, à part le partage d’une même langue.

Ce qui nous intéresse ici, c’est plutôt la Francophonie (avec un grand F) que l’on peut définir comme : « L’ensemble des gouvernements ou instances officielles, qui utilisent le Français dans leurs travaux et leurs échanges, contribuant ainsi à la diffusion et à la propagation d’une culture francophone dans le monde, tout en œuvrant pour le rayonnement de la langue qui les réunit, la Langue Française »…

C’est donc la Francophonie officielle, avec ses organes, ses institutions techniques et son fonctionnement.

Bref aperçu historique : Une Francophonie à la recherche de son statut!

L’histoire de la Francophonie commença en 1880 lorsqu’Onésime Reclus inventa le terme, pour désigner l’ensemble des personnes et des pays qui partagent la Langue Française à des degrés divers.

Une étape marquante a été franchie en 1950 avec la création de l’Union Internationale des Journalistes et de la Presse de Langue Française (UIJPLF), la première institution internationale francophone.

Avec les indépendances de 1960 qui introduisirent sur la scène internationale de nouveaux Etats souverains ayant le Français comme langue officielle, l’idée germa de créer un creuset pour les rassembler, par cette affinité culturelle et linguistique.

Pour concrétiser cette volonté, plusieurs institutions furent créées entre 1960 et 1969, notamment la Conférence des Ministres de l’Education Nationale (Confemen), l’Association des Universités Partiellement ou Entièrement de Langue Française (Aupelf), etc.

Ainsi donc, c’est d’abord dans le domaine de l’éducation et celui de la coopération interuniversitaire que la Francophonie s’est illustrée, avant de passer à l’union politique et à l’institutionnalisation des rapports.

De l’Acct à l’Organisation Internationale de la Francophonie!

Un tournant décisif dans l’histoire de la Francophonie intervint en 1970, avec la création d’un organe majeur, la clé de voûte de l’organisation jusqu’à une époque récente, avant d’être remodelée et remplacée : L’Agence de Coopération Culturelle et Technique (Acct) est fondée pour lancer la Francophonie gouvernementale.

Désormais, la Francophonie est mise sur les rails et tient elle-même son destin entre les mains. A travers plusieurs rencontres au sommet, avec des périodicités incertaines, les chefs d’Etats et de gouvernements, ainsi que les ministres, vont conduire, par petits pas suivis de grands bonds, la Francophonie vers ce qu’elle est devenue aujourd’hui :  Une vraie Organisation Internationale de la Francophonie vit le jour à Bucarest (Roumanie) en 1998, pour faire rentrer l’institution de plain pied dans le nouveau millénaire, consciente des défis du présent (bouleversements géopolitiques des années 1990) et du futur (mondialisation et NTIC).

Aujourd’hui, l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) regroupe 51 Etats et gouvernements membres, avec 5 Etats observateurs.

Et demain, une Francophonie plus technique et plus apte à relever les défis du présent et du futur…

A l’occasion de la création de l’OIF, tout le fonctionnement de l’institution a été revu, ainsi que son organigramme. Désormais, la Francophonie s’est dotée d’une voix en la personne de son Secrétaire Général, une éminente personnalité francophone élue pour un mandat de 4 ans.

En tant qu’opérateur principal de l’institution, l’Acct a été maintenue dans son rôle de main agissante de l’organisation. Néanmoins, elle a changé de dénomination en devenant l’Agence Intergouvernementale de la Francophonie, avec comme principaux domaines d’intervention, la culture (promotion des langues et de la lecture), les nouvelles technologies (Internet) et la communication (presse audio-visuelle).

En dehors des deux organes techniques précédents, d’autres opérateurs directs interviennent dans l’atteinte des objectifs que s’est assignés la Francophonie. Il s’agit de l’Agence Universitaire de la Francophonie (Auf) pour renforcer la coopération entre centres de formation universitaire de l’Espace Francophone ; de la chaîne TV5, une télévision planétaire francophone, pour une présence remarquable de la Langue Française dans l’espace médiatique planétaire ; l’Université Senghor d’Alexandrie pour la formation directe des cadres et experts de demain, pour poursuivre le chemin.

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