Les travaux de construction du tronçon Godomey-Pahou en souffrance

Les travaux de construction de la route inter-états Godomey-Pahou sont en stand-by depuis plusieurs semaines. Et pour cause. Lancés dans depuis mars-avril 2012, les travaux de la route nationale Inter-états n° 1 (RNIE 1) au niveau du tronçon Godomey-Pahou long de 16 kilomètres et demi, sont censés durer vingt quatre mois.

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Après l’avis d’appel d’offres lancé, le marché a été attribué à l’entreprise chinoise «China Railway N° 5 Engineering Group», en abrégé « Craig 5 ». Un peu plus de dix mois après le début de l’exécution des travaux, le constat fait depuis plusieurs semaines est que les travaux sont suspendus. Après plusieurs jours d’observation, l’on a constaté l’absence des grues, des tracteurs, et des employés sur le site. Lors d’une de nos descentes sur le chantier, l’un des ouvriers rencontrés, avance que les travaux ont été arrêtés pour des besoins d’inventaire.

Mais des sources concordantes qui s’y connaissent en matière de travaux publics au Bénin ont fournis d’autres raisons. Ces sources ont indiqué qu’après dix mois d’exécution, l’entreprise était censée être à 40% de réalisation. Mais actuellement, « nous sommes à 6% d’exécution. Il y a donc un retard de 34% ».  

Installation de matériels

Cette suspension des travaux et le retard qui en découle seraient dus à « l’inorganisation » de l’entreprise en charge des travaux. Joint par  téléphone, Jacques  Ayadji, Secrétaire général adjoint du Syndicat  National Des Travailleurs de l’administration des Transports et des Travaux Publics (Syntra-Ttp) donne des précisions : « Les ouvriers ont  creusé des trous partout. Et c’est après cela qu’ils se sont rendus compte qu’ils n’avaient pas le matériel pour la suite. Donc l’entreprise a fait une pause pour installer les équipements nécessaires pour la suite des travaux.» Il a ajouté que l’entreprise a prévu redémarrer les travaux le 18 mars prochain. Mais il y a un hic, « la saison des pluies est pour bientôt. Et cela pourrait empêcher la reprise effective », fait remarquer  Jacques Ayadji. Tout porte donc à croire que le délai contractuel  d’exécution (vingt quatre mois) ne sera pas respecté.

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Alerte Syntra-Ttp

Dans une correspondance adressée au ministre des Travaux Publics, le Syntra-Ttp avait tiré la sonnette d’alarme, notamment à propos des conditions de sélection de l’entreprise contractante et de ses qualifications pour faire «un bon travail dans le délai imparti». Hier au téléphone, le syndicat n’a pas changé de ton. « Nous ne sommes pas des oiseaux de mauvaise augure. Mais les travaux finiront avec beaucoup de difficultés », a martelé Jacques Ayadji.

EXTRAIT LA LETTRE DU SYNTRA-TTP AU MINISTRE DES TRAVAUX PUBLICS

« A l’issue de l’évaluation et de l’analyse des offres, la commission d’ouverture et d’attribution des marchés/contrats appuyée par la sous-commission technique mise en place à cet effet a proposé l’entreprise SBI International AG comme attributaire provisoire pour la réalisation des travaux pour un montant de trente et un milliards sept cent quarante six millions sept cent quatre vingtdix sept mille cinq cent onze (31.746.797.511) francs CFA hors TVA et une provision de huit milliards quatre cent trente neuf millions deux cent vingt six mille neuf cent soixante neuf (8.439.226.969) francs CFA hors TVA, soit un total de quarante milliards cent quatre vingt six millions vingt quatre mille quatre cent quatre vingt (40.186.024.480) francs CFA hors TVA. 

Cette proposition a été entérinée par la Direction Nationale du Contrôle des Marchés Publics (DNCMP) du Ministère de l’Economie et des Finances.

Le rapport d’évaluation des offres a été ensuite transmis pour avis de non objection à la Banque Mondiale qui a accordé un prêt à notre Pays pour le financement dece projet.

Après examen dudit rapport, la Banque Mondiale a réservé son avis pour rejet prématuré et sans motif suffisant selon elle de trois offres moins-disantes que l’offre retenue (deux à l’étape de l’examen préliminaire des offres et une à l’étape de l’examen détaillé des offres). » Et l’offre de l’entreprise CRAG 5 a été rejetée pour « défaut de fourniture de ses statuts pour permettre la vérification de son éligibilité conformément à la clause 4.2 des instructions aux soumissionnaires, défaut de sous-détails de prix  de trois postes de dépenses, omission des montants en lettres au niveau des bordereaux des prix unitaires qui ne contiennent que les montants en chiffres »

Et « par ailleurs, le syndicat a pu relever le niveau anormalement bas par rapport aux prix pratiqués sur le terrain des prix élémentaires du sable silteux (515 F CFA/m3) et du graveleux latéritique (3090 F CFA/m3) proposés par le soumissionnaire CHINA RAILWAY N° 5 ENGINEERING GROUP. Cela laisse penser que ce soumissionnaire a, entre autres manquements, neutralisé tous les droits et taxes en violation ou en méconnaissance du régime fiscale applicable au présent marché qui fixe clairement le champ d’application de l’exonération.»

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