Dans sa correspondance adressée au Médiateur de la République au sujet du dernier concours de recrutement d’Ape à polémique, la ministre de la Fonction publique, Mémouna Kora Zaki Léadi a fait de troubles révélations qui démontrent des irrégularités qu’il y a eu lors du concours.
Il n’y a plus de doutes. Il y a bel et bien eu substitution de page et de noms lors du dernier concours de recrutement d’agents permanents de l’Etat. La ministre de la Fonction Publique l’a reconnu dans sa lettre au Médiateur de la République. Dans le communiqué signé par la ministre, la page portant le nom de Idjouola A.Y. Lydie a été soustraite et remplacée par le Directeur général de la Fonction publique (Dgfp) et le Directeur du recrutement des agents de l’Etat (Drae), par une autre avec cette fois-ci le nom de Issa Imorou Hadissou. La preuve qu’il y a eu irrégularité lors du concours de recrutement. Même si cette preuve n’est pas suffisante pour dire qu’il y a eu fraude, il faut reconnaître que la substitution de page et de noms est un acte grave qui justifie la suspicion. Encore que des rumeurs faisaient état de fraudes et de corruption au cours des concours de recrutement dans la fonction publique. Les raisons techniques jusque-là avancées, loin de convaincre, laissent perplexes et suscitent nombre d’interrogations. Le Drae, lors de sa sortie médiatique, a avancé comme argument, «une erreur». Une erreur qui, selon ses arguments, aurait été volontairement glissée par «des personnes mal intentionnées» et qu’ils – lui le Drae et le Dgfp – ont décidé de «corriger» en substituant une page et des noms. On est bien flatté car l’erreur est humaine. Mais des interrogations subsistent et on se demande pourquoi le Drae et le Dgfp n’ont pas, avant de passer à la suspicieuse correction, tenu informée la ministre ? Pourquoi n’avoir pas simplement sursis l’affichage des résultats ? Ou à défaut, pourquoi n’avoir pas attendu l’affichage, pour dans le délai de 60 jours, corriger les erreurs éventuelles sur les résultats ?
Ce sont autant d’interrogations qui entretiennent le flou et confortent la thèse de la fraude. Et pour la crédibilité et l’éthique, l’annulation pure et simple s’impose.
Les chômeurs à nouveau dans les rues
Si leur dernier mouvement de protestation, mardi 26 février dernier, contre les résultats du concours de recrutement au profit du Ministère de l’Economie et des Finances, a tourné en une course-poursuite, les chômeurs et diplômés sans emploi du Bénin seront une fois encore dans les rues de Cotonou. De sources concordantes, les membres de l’Association des diplômés sans emploi et chômeurs du Bénin vont battre, demain mardi, le macadam, pour exiger l’annulation du concours, sa reprise sans frais et la démission de la ministre du travail et de la Fonction Publique. La préfecture accordera-t-elle, cette fois-ci, l’autorisation aux révoltés chômeurs ? Probablement non, même s’il est trop tôt pour le dire. Et là, on craint qu’il ait, mardi, des affrontements entre les hommes en uniforme et les marcheurs. Espérons qu’on n’en arrive pas là.
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