Venezuela : Hugo Chavez s’en est allé !

Une information tragique nous est parvenue, nous obligeant à surseoir à nos développements sur le management. Ce mardi 5 mars 2013, à 22 heures 25 minutes, le truculent Président vénézuélien Hugo Chavez nous a quittés.

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Annonce faite à Caracas par le Vice-président. Non que notre verve ait été titillée par la nouvelle… Comment ne pas faire un détour pour parler de ce «personnage»! Non que nous soyons révolutionnaire idéaliste. Mais, parce que l’homme mérite un hommage de tous ceux qui œuvrent pour le Changement, pour le progrès social, malgré certaines de ses frasques qui nous contrarient, au même titre que son langage trop violent. Oui, nous devons à Chavez l’oraison funèbre d’un «Homme de Changement» pour un « Homme de Révolution… Sans occulter les inévitables questionnements et analyses que suscitent la gravité de la situation à Caracas, en ces jours de deuil!

Quand le cancer arrêta El Commandante dans sa Révolution…

C’est avec consternation, mais sans surprise que nous apprîmes la nouvelle. Car cela faisait plus de deux ans que Chavez se battait contre ce maudit cancer qui a fini par le terrasser. Notre premier sentiment est la désolation, malgré nos multiples réserves quant aux allégations précipitées de certains, quant à la cause de la maladie de Chavez… L’Amérique, toujours l’Amérique, comme un démon incarnant la Faucheuse qui a fini par emporter Chavez !

…Qui a tant fait pour un pays en quête d’émergence!

Toujours est-il que, même si on n’aime pas l’homme, on doit apprécier positivement son bilan : les avancées sociales, l’amélioration du niveau de vie, la croissance du taux d’alphabétisation au Venezuela avec les nombreuses initiatives du régime en faveur de l’éducation.

Le Venezuela était en quête d’émergence avant l’avènement du régime Chavez. Aujourd’hui, on peut affirmer que le pays est entré dans le cercle des pays émergents, au même titre que ses voisins brésiliens et argentins, avec qui Caracas dispute le titre de Leader dans la région latino-américaine.

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Evidemment, avec la manne pétrolière tout est devenu possible, permettant à Chavez d’obtenir les moyens de sa Révolution, car sans « le nerf de la guerre » rien ne peut être changé, malgré toute la volonté dont El Commandante faisait preuve. Et il aurait continué dans cette dynamique, si la maladie n’en avait jugé autrement, à peine âgé de cinquante-huit ans. Quel gâchis pour le Venezuela!

L’ami du peuple laisse derrière lui des millions d’orphelins!

Chavez était apprécié des «petites gens», ces messieurs du peuple (par contraste avec les «messieurs de la bourgeoisie»), ouvriers, manœuvres, paysans, petits employés, qui ont vu en lui un «sauveur», un «messie», poussant la comparaison jusqu’à l’associer au Christ, photo contre photo!

Evidemment, ceci n’est pas très loin de la tentative de mythification de l’image de Chavez, par un régime en quête de nouveau souffle, afin de faire perdurer l’héritage du Commandante, un héritage très difficile à assumer pour le prochain président du Venezuela, apparemment déjà désigné par Chavez lui-même, de son vivant, en la personne de son vice-président, Nicolas Maduro.

Et Maduro déjà à l’œuvre…

Dès hier, à l’annonce du décès de Chavez, Nicolas Maduro, l’air grave, essayait de se donner une stature présidentielle, pour prendre la suite du Commandante, pour être à la hauteur.

Et, ce ne sera pas simple de prendre la suite de Chavez, tout en gérant sa succession, la Révolution bolivarienne en marche, et assumer son héritage, en qualité de dauphin.

En effet, Chavez était très éloquent, d’un charisme hors du commun, et il savait parler le «langage du peuple» ; il savait aussi l’exciter, susciter son émotion, par ses fréquentes diatribes et ses petites phrases provocatrices, du genre «Gringo go home»! Alors, Maduro a du souci à se faire… Surtout qu’il a commencé son «règne» avec un couac.

…Avec une entorse à la constitution pour commencer!

Selon l’article 233 de la constitution vénézuélienne, c’est normalement le Président de l’Assemblée Nationale qui devrait diriger le pays pendant les trente jours de transition. Mais les barons du régime bolivarien en ont décidé autrement, sur instigation du vice-président, Nicolas Maduro, Président «de facto» depuis l’hospitalisation et l’incapacité de Chavez : C’est donc lui qui tient officiellement la barre du navire vénézuélien depuis ce mercredi.

Etait-ce la vision du Commandante en le désignant comme dauphin? Certainement non ! Car, malgré ses «années de perdition» (tentative de coup d’Etat en 1992) qui lui ont valu la prison, Chavez a toujours su se montrer «démocrate» en se faisant élire et réélire, dans le respect des règles constitutionnelles, même si parfois taillées à sa mesure!

Il sera donc très difficile à Maduro de se donner une image «chavézienne», en commençant de si «belle manière»!

Evidemment, qui mieux que Chavez peut faire du Chavez, sinon lui-même. Le rôle est taillé sur mesure pour El Commandante, ce que n’est point Nicolas Maduro, qui n’a pas cette capacité à convaincre et à rassembler qu’avait son mentor politique. Alors, orpheline, la Révolution? Seuls les prochains mois nous le diront!

Et une oraison funèbre… Pour saluer la valeur de «l’homme du peuple»…

Et nous saluons cet homme aux multiples facettes, qui, du maquis à la rue, de la prison au palais, a su devenir un « rai ami du peuple» en réussissant à l’intéresser à la chose politique…

En tout cas, Chavez le révolutionnaire, tel un éléphant débonnaire, s’en  est allé… Et le chroniqueur ajoute, en remerciant qui de droit, une citation de Georges Padmore : «La jeunesse est révolution, l’âge mûr conservateur, et le troisième âge réactionnaire»! A quel âge était Chavez quand il nous quitta si tôt, à 58 ans…q

El Commandante, Requiescat In Pace!

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