Acquisition d’intrants pour la campagne cotonnière 2013-2014 : Alcrer dénonce une surfacturation de près de trois milliards

A la faveur d’une conférence de presse donnée ce jeudi au siège de sa structure à Cotonou, Martin Assogba, Président de l’Ong Alcrer, a exposé les derniers rebondissements qu’il a eus,

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dans ce qu’il nomme «magouille et mascarade financière» dans le cadre de l’acquisition d’intrants pour la campagne cotonnière 2012-2013. « Il y a une magouille, une mascarade financière qui se prépare sur le dos des Béninois dans le cadre de l’acquisition d’intrants et d’autres articles pour la campagne cotonnière 2013-2014!» Ainsi s’exclamait hier, le Président de l’Ong Alcrer, à l’occasion d’une conférence de presse à son siège à Cotonou. Dossier en mains, Martin Assogba est revenu sur le sujet après deux sorties médiatiques déjà, en moins d’un mois. Cette fois-ci, il est revenu sur les dernières évolutions du dossier.

Pour mémoire,  rappelle le conférencier, un appel d’offres international avait été lancé par le Ministre de l’agriculture pour cette campagne. 86 sociétés ont soumissionné. Mais, depuis que les résultats sont sortis, après dépouillement et étude des dossiers, il y a un jeu de cache-cache qui se joue avec les sociétés qui devraient être adjudicataires, à l’en croire. La nouvelle, aujourd’hui, d’après les explications de martin Assogba : le Ministre de l’agriculture serait allé faire une commande de 40.000 tonnes d’engrais à un coût global de 15 milliards de francs Cfa auprès de la société malienne Toguna agro industrie. C’est du moins, ce qu’il a entendu de la bouche de l’autorité ministérielle dans un reportage sur les écrans d’une chaîne de télévision de la sous-région. Notons que Toguna avait soumissionné pour 10 tonnes.

Anguille sous roche

Une petite division faite montre que la tonne est ainsi cédée à 375.000 F Cfa alors que Toguna agro industrie, dans le cadre de l’appel d’offres auquel elle avait participé, avait proposé un prix unitaire de 303.875 F Cfa, nous apprend Martin Assogba. Mieux, après le dépouillement, ceux qui étaient chargés des études avaient proposé un prix de 276.250 F Cfa. D’une manière générale, en tenant seulement compte du prix proposé par la société dans le cadre de l’appel d’offres, le Président d’Alcrer dénonce une augmentation de 20 à 25%. Soit 71.000 F Cfa par tonne et 2.845.000.000 (deux milliards huit cent quarante cinq millions) de francs Cfa.

Sabaï katé à la barre

Pour le conférencier, le Ministre de l’agriculture doit expliquer son choix, quant à cette grande différence de prix auprès du même soumissionnaire. «On appelle ça la corruption, la surfacturation» apprécie-t-il. Pourquoi c’est à une société étrangère, deuxième sur la liste, qu’on donne le marché au détriment d’une société béninoise, celle qui était première ; pourquoi c’est dans un pays en guerre, qui a des problèmes sur toutes ses frontières, qu’on va demander l’offre ? … Autant d’autres questions que se pose Martin Assogba. De plus, à ses dires, dans les conclusions de l’appel d’offres, cette société malienne a été déclarée éliminée. Et pour cause ! Dans les observations, lit le conférencier, «Attestation de prévoyance sociale non conforme, non valide, parce que cotisation acquittée jusqu’en octobre 2012».

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Yayi doit réagir «pour ne pas être pris comme complice»

Ce dossier amène le Président de l’Ong Alcrer à conclure qu’«il y a bel et bien une corruption, une magouille autour du Chef de l’Etat». Et il voudrait que le Président de la République se prononce sur le dossier. Ceci, «pour que nous ne le prenions pas comme complice de la situation», avertit Martin Assogba. Pour lui, l’avenir du coton et de l’agriculture béninoise, dépend de cette réaction tant attendu du Président Boni Yayi qui a toujours prôné la renaissance de l’or blanc au Bénin.

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