Bénin : le métier d’archiviste dans le « noir »

(L’archiviste doit valoriser sa compétence» selon Appolinaire Gbaguidi) Les services archivistiques dans les administrations privées ou publiques au Bénin semblent être laissés aux oubliettes.

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Une triste réalité qui constitue, selon les acteurs du secteur, une tare pour le développement et exige des solutions immédiates tant au niveau des professionnels du domaine qu’au niveau de l’Etat.

Loin d’être une fiction, c’est une réalité. La quasi inexistence des services archivistiques au sein des entreprises, des administrations et autres institutions béninoises, est aujourd’hui un problème récurrent. Alors que les archives sont des documents précieux produits ou reçus par une personne dans l’exercice de ses fonctions, et  pouvant servir de preuve juridique, historique et  civile, ses artisans font  l’objet d’un désintéressement outrageux. Quelles sont alors les causes de cette situation peu reluisante ? Appolinaire Tokandji Gbaguidi, Directeur du centre de documentation et de promotion de la production multimédia (Dcdpm) au ministère de la communication et des technologies de l’information et de la communication (Mctic)  nous en parle.

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Selon lui, cette situation  incombe en partie aux archivistes et aux diverses structures  en charge de la promotion de ce secteur d’activité. «Les archivistes doivent se valoriser en montrant la compétence qu’ils ont reçue lors de leur formation» dit-il. Car selon lui, la plupart des archivistes recrutés dans les structures de la place devraient établir des outils de travail recommandés dans le métier. Une chose qui n’est toujours pas effective. Au nombre de ces outils, il fait ressortir le plan de classement qui définit la classification des archives, le tableau de gestion qui détermine la durée que doit passer une archive dans une catégorie pour passer à une autre, et enfin des bordereaux d’élimination et de versement. Ces différents outils, à ses dires, témoignent de l’utilité et de la compétence des archivistes.

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L’enseignant de l’Ecole nationale d’administration et de magistrature (Enam) à l’Uac, Appolinaire Tokandji Gbagudi, est revenu sur des raisons historiques qui ne favorisent pas la promotion du métier. «Le métier d’archiviste n’est pas très connu chez nous. Nous l’avons hérité de la colonisation. Ce qui fait qu’on n’y trouve pas d’intérêt, comme d’autres fonctions» a-t-il précisé.

Des solutions

Pour donc dompter le mal, il faut, à l’en croire, communiquer sur les avantages du métier, renforcer les stages de recyclages au sein des structures comme la Direction de l’information du pré-archivage (Dip) et redynamiser la formation à la base. L’Etat central doit aussi accentuer son accompagnement et inciter de ce fait un engouement au niveau des jeunes étudiants vis-à-vis du métier. Pour l’heure, un vibrant appel est désormais lancé à l’endroit de ces hommes de mémoire, pour sortir le métier d’archiviste de l’ornière.

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