Ces Messieurs qui font le bonheur des banques suisses

Nous nous sommes engagé, dans ces lignes, à vous apporter nos éclairages quant aux grands problèmes de la société, sur les grands débats actuels, et sur les faits récents de l’actualité politique et sociale.

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 Mais, parfois, et c’est le cas de cette chronique, permettez-nous juste d’exprimer notre opinion quant à un problème qui nous tient à cœur, la fuite des capitaux vers les banques étrangères, notamment suisses, avec en ligne de fonds, l’affaire Cahuzac qui nous a écœuré, autant que vous, de la part d’un ministre de la République qui a préféré donner le mauvais exemple, en se soustrayant aux rigueurs de la fiscalité, par l’ouverture d’un compte en suisse.

Une nouvelle race de citoyens est née : ceux qui grugent l’Etat, ces politiciens qui ont de gros revenus mais refusent de participer à la construction de la nation, grâce à leurs contributions fiscales, mais préfèrent aller « mettre à l’abri » leurs bas-de-laine à l’étranger, dans les paradis fiscaux. Ainsi, les banquiers suisses, spécialistes de longue date dans la gestion des fonds mafieux, s’en trouvent aujourd’hui devenir des « caisses auxiliaires des ministres de la République » !

Vous avez dit euros, non c’est du franc suisse… Et c’est votre compte, Monsieur Cahuzac!

C’est le cas de ce monsieur, Cahuzac, un ministre de la République qui a fini par avouer, après maintes pressions depuis la dénonciation par Mediapart, être le titulaire d’un compte suisse créditeur de plusieurs centaines de milliers d’euros, nets d’impôts s’il vous plait !

Lire sur ce sujet : NOTRE DOSSIER: LE COMPTE CAHUZAC

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Et pourtant, l’intéressé a toujours nié être le détenteur de ce fameux compte très créditeur dans les livres de l’Union de Banque Suisse… Peut-être fût-il étonné que l’information soit connue, surtout quand on connaît le point d’honneur que mettent ces banquiers suisses pour ne jamais dévoiler les titulaires des « grands comptes » dans leurs livres. Ils appellent cela le secret bancaire, très cher à la Suisse. Nous aurions bien une autre qualification pour ce fait !

Evidemment, pendant qu’on nous réclame, à vous aussi d’ailleurs, moult papiers d’identité pour ouvrir nos comptes à la Banque Populaire ou la Caisse d’Epargne, il suffit de quelques centaines de milliers d’euros et d’un numéro d’identification pour ouvrir un compte dans ces « paradis».

C’est aussi simple que ça… Alors, évidemment, certaines personnes ne résistent guère à la tentation : ne pas payer leurs impôts, en domiciliant leurs comptes à l’étranger, notamment en Suisse. Ils parlent de « comptes off-shore », nous on vous dit que c’est du vol, surtout quand l’argent qui est déposé dans ces nombreux comptes off-shore, n’est généralement pas propre…

Après les people, voici le gratin politique qui s’exile!

L’échappée fiscale est devenue une discipline sportive très en vogue dans l’Hexagone ; une discipline aussi connue que le Tour de France, dans laquelle s’illustrent de nombreuses sommités culturelles, et maintenant politiques. Au départ, ce sont les artistes fortunés qui ont donné le top, en préférant « s’exiler » pour échapper à la saignée des services fiscaux.

Gérard Dépardieu en Belgique, après Yannick Noah et Amélie Moresmo qui se sont installés en Suisse, mais continuent de vivre et de gagner leur vie… à Paris. Pendant un moment, même le monument de la chanson française, le Johnny national, a menacé de s’exiler si le fisc « ne lui foutait pas la paix » (pardon, c’est pour qu’on le laissât tranquille) !

Alors, quand les ministres font transférer leurs avoirs à l’étranger, on se demande ce qu’ils attendent pour s’exiler, eux aussi, car venant d’eux, cela serait bien toléré. Ils perdraient, du coup, tout électorat, tout fief, ainsi que les revenus qu’ils font transférer sur les comptes suisses… L’argent du contribuable, qui leur en réclame juste une part, en guise de contribution fiscale.

« Et désormais, sachez que l’argent de la France reste en France », parole de citoyen, après les confidences d’un inspecteur de la Brigade Financière à un jeune entrepreneur étranger en métropole.

La faute aussi aux charges fiscales exorbitantes!

En effet, il faut reconnaître que la République ne fait aucun cadeau, à part peut-être quelques niches fiscales, aux grosses fortunes qui sont obligées de payer, parfois jusqu’à la moitié de leurs revenus, en impôts.

Les charges fiscales hexagonales sont parmi les plus élevées de l’Union Européenne, alors il faut reconnaître, pour équilibrer un peu la balance, que les grosses fortunes n’ont pas vraiment tort « d’exiler » leurs fortunes dans les paradis fiscaux, ne laissant qu’une portion congrue sur place, susceptible d’être frappée par la fiscalité.

En proportionnel, lorsqu’on nous prélève, pauvres citoyens moyens, 33% environ de nos revenus, pour un jeune cadre célibataire rémunéré à 25.000 euros par an, cela ne fait que 8.000 euros environ, de quoi faire sauter un rmiste. Mais, lorsqu’on impose à 50% un richissime homme d’affaires ou un artiste dont la fortune s’élève à cent millions d’euros, vous imaginez la saignée… De quoi faire sauter la banque, et la faire passer à Genève, sans aucune obligation fiscale vis-à-vis de la République. Avouons que la tentation est grande.

Mais y succomber est intolérable de la part d’un ministre de la République qui a fait le serment de servir la Nation et le Peuple. Alors, Monsieur Cahuzac, malgré vos aveux tardifs, vous n’êtes en rien excusable.

Un problème international!

Comme la Suisse fait de nombreux heureux ; il serait opportun qu’une vraie coopération s’instaure pour partager les informations bancaires et dénicher les ministres indélicats qui « s’exilent fiscalement » et ouvrent des comptes à l’étranger.

Mais les banques suisses sont vraiment une tombe… Peut-être que les banquiers suisses sont, eux, des croque-morts ! En tout cas, ils continuent d’attirer toutes les fortunes du monde, surtout celles des dictateurs africains dont le sport favori est de détenir un compte à Genève ou à Zurich…

Ainsi croissent les fortunes, ici chez nous, et là chez vous, de ces politiciens qui font le bonheur des banques suisses.

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