Crash manqué de l’hélicoptère présidentiel: peur bleue à la Marina

Le Chef de l’Etat n’a pu assister hier à Ouidah à la pose de la première pierre de l’usine de production des machines agricoles. Selon des sources concordantes, ce voyage a été annulé parce que l’hélicoptère qui devrait le transporter a failli se crasher à hauteur d’Ahozon alors qu’il faisait un entraînement.

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La version officielle, « très diplomatique »,  servie à 20h par l’armée, ne dit curieusement rien sur ce voyage du Chef de l’Etat.

Dans la matinée d’hier, entre 09 heures et 11 heures, une bande-annonce de la chaîne nationale Ortb informait les populations, en l’occurrence celles de Ouidah, et les autorités concernées, que la cérémonie de pose de la première pierre de l’usine de production de machines agricoles de Ouidah a été annulée. Elle n’ira pas plus loin. Rien n’a été dit sur les raisons de cette annulation d’une cérémonie prévue depuis plusieurs jours et dont les préparatifs étaient en cours. Pourtant, elle ne doit pas être si anodine que ça. Selon plusieurs sources, l’hélicoptère qui devrait transporter le Chef de l’Etat sur les lieux, a échappé de justesse à un crash et a dû faire un atterrissage forcé à hauteur d’Ahozon. Mais le Président Yayi n’était pas à l’intérieur de l’hélicoptère quand l’accident a eu lieu. En fait, selon les mêmes sources, les pilotes de l’armée de l’air, appuyés par des instructeurs belges, ont constaté que cet engin semblait avoir quelques problèmes techniques, et ont décidé de faire un tour pour voir si le Chef de l’Etat peut faire son voyage en toute sécurité. Mais mal leur a pris. Quelques minutes de vol, puis un bruit peu ordinaire du moteur a contraint les deux pilotes de l’équipage à procéder à un atterrissage d’urgence dans le village. Dans l’entourage du Chef de l’Etat rendu très frileux par la fréquence des complots et des tentatives de coup d’Etat, le bruit court abondamment qu’on voulait encore attenter à sa vie.

La version du « 20h »

Sur le plateau de la télévision nationale, le journaliste annonce un invité. Il s’agit du lieutenant-colonel Didier Ahouanvoédo. Interrogé sur ce crash raté, il affirme que : « Dans le cadre des vols d’entraînement qu’effectue cette composante de l’armée – l’Armée de l’air – l’équipage a décollé de Cotonou à 08 h 45. Après deux tours de piste, le commandant de bord a mis le cap sur Ouidah, toujours dans le cadre de ce vol d’entraînement. Après 20 mn de vol, il a entendu des bruits anormaux qui provenaient du moteur ou d’un autre organe qu’on ne saurait déterminer sur le champ. Dans ces conditions, il a déclenché l’alerte et s’est débrouillé pour trouver une aire égagée pour se poser. Il a fini par se poser  avec succès, en atterrissage d’urgence, dans le village de Diagba, à hauteur d’Ahozon, village de l’arrondissement de Pahou, dans la commune de Ouidah. Aucune perte en vies humaines n’a été enregistrée. Des dégâts matériels ont été enregistrés.

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Les causes profondes et immédiates de cette défaillance technique doivent être déterminées par une enquête  aussitôt diligentée. La version du lieutenant-colonel Ahouanvoédo est restée muette sur le lien entre cet hélicoptère et les voyages du Chef de l’Etat à l’intérieur du pays.

Les non dits de la version officielle

Il faut être vraiment crédule pour croire à la thèse servie par le lieutenant colonel Didier Ahouanvoédo. N’étant pas de l’Armée de l’air, il a pu laisser entendre dans son argument assez de failles. Certes le communiqué rendu public après par le colonel Léonard Batossi, Chef d’Etat major des forces aériennes, n’en dit pas plus, sauf que c’est un hélicoptère de type Agusta A109. Ainsi, il n’a pu rien dire sur les caractéristiques de cet engin acquis auprès des Belges. Ni sur le lien entre ce crash et le voyage annulé de Boni Yayi. Comment et pourquoi, les deux pilotes à bord effectuent un vol d’entraînement jusqu’à hauteur de Ouidah où Yayi doit se rendre ce jour ?  Pourquoi et pourquoi…Heureusement que le Chef de l’Etat n’était pas encore dans cet engin.

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