De la nécessité de moraliser la vie publique!

La nécessité de moraliser la vie publique a refait surface, ici et là, depuis que ce cher monsieur Cahuzac s’est rendu coupable de cet acte inqualifiable qui lui vaut toutes les misères du monde en France.

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C’est aussi l’occasion pour nous de revenir, juste en filigrane, sur une défunte cellule de moralisation de la vie publique, ici, qui a rapidement déchanté face à l’ampleur du phénomène d’immoralité publique qui a atteint, depuis, des sommets qui n’honorent pas nos contrées… Pendant que le Président Hollande s’échine à vouloir sauvegarder « l’exemplarité de la République », par des mesures hardies, notamment par la création d’un office indépendant de répression de la fraude fiscale et financière, en s’inspirant du modèle américain. De la nécessité donc de moraliser la vie publique, par un voyage à travers trois pays, trois continents avec des réalités ineffables d’un côté, ici, et un modèle qui séduit, là-bas aux Amériques.

Pour enrayer une corruption microscopique…

Malgré tout le tapage fait autour de l’affaire Cahuzac, il faut au moins remarquer que ce cher monsieur n’est pas membre d’une « grande confrérie de corrompus et de fraudeurs patentés ». C’est donc un cas isolé qui eut l’honneur de déterrer un vieux débat, ou plutôt plusieurs, latents au sein de la République.

Parlant de débats, il s’agit :

1) de l’évasion fiscale (question principale),

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2) de l’enrichissement illicite des politiques (question subsidiaire),

3) de la transparence autour de leur patrimoine, avant et après leurs fonctions, sans oublier la vieille question du cumul des mandats (question connexe, car plus de mandats entraîne plus d’avantages, donc plus de revenus).

Lire aussi : «La volonté de moralisation de la vie publique doit venir des acteurs politiques», dixit Topanou

Ainsi, Monsieur Cahuzac a donc donné au Président Hollande, l’occasion de s’attaquer fermement à toutes ces questions, en les rassemblant sous le générique de moralisation de la vie publique qui va faire bouger quelques lignes en France.

…Le Plan de bataille du Président Hollande!

Mercredi 10 avril 2013, le Président annonce son intention de s’attaquer fermement au problème de l’enrichissement illicite, en dévoilant son plan de bataille qui se résume en la création d’une Autorité-Agence-Office de lutte contre la fraude. Avec pour objectif d’apporter des réponses appropriées dans « une lutte implacable contre les dérives de l’argent, la cupidité et la finance occulte » !

Ainsi, c’est la question principale de l’évasion fiscale, et sa subsidiaire, l’enrichissement illicite, qui intéressent de prime abord le Président Hollande.

Une grande innovation en France… Une vieille pratique aux Etats-Unis!

Dans son plan de bataille, le Président propose aux Français une grande innovation, avec la création d’une instance opérationnelle indépendante, compétente pour réprimer, avec les mesures appropriées, la délinquance financière au sein de la classe politique française… En s’inspirant de l’exemple américain où tous les candidats aux postes les plus importants de la gestion administrative et politique, sont passés au peigne fin par une série d’enquêtes de moralité, aussi bien de la part de l’exécutif qu’au niveau du Sénat ; enquêtes pouvant parfois aboutir à une audition et à une prestation publique de serment pour les très hautes fonctions.

L’instance française, quant à elle, sera composée de magistrats, de juges et autres experts en droit et comptabilité publique, issus de la Cour de Cassation, du Conseil d’Etat et de la Cour des Comptes, et sera ainsi dotée de pouvoirs élargis et de procédures exceptionnels lui permettant d’étudier de manière approfondie la situation de chaque ministre, avant et après sa nomination, afin de prendre, éventuellement, les sanctions adéquates.

L’Etat montre ses muscles en sortant la « grosse artillerie » ! Un message fort envoyé aux candidats potentiels de l’évasion financière vers les paradis fiscaux. La France a donc fait le choix de la répression, contrairement aux Etats-Unis qui ont plutôt adopté un modèle plus axé sur la prévention et la responsabilisation des décideurs.

Aux Etats-Unis on présente mains-propres… Et dans nos contrées on s’accommode à l’opacité!

Ce jeune Etat démocratique qu’est le Bénin, a vite compris la nécessité de moraliser la vie publique, surtout quand on connaît le niveau acromégalique atteint par la corruption dans ce pays, où Transparency International a fort à faire pour amener les gouvernants à prendre des mesures afin d’assainir, un tant soit peu, la vie politique et de faire redescendre la corruption des sommets qu’elle a atteints.

C’est dans ce contexte qu’une certaine Cellule de Moralisation de la Vie Publique a été créée, confiée à une brave dame qui a tôt fait de comprendre qu’elle était prise comme « un épouvantail », juste bonne pour donner le change aux nombreux vautours et autres rapaces qui nichent dans la hiérarchie politique et dont la seule occupation est de « vider les caisses de l’Etat pour remplir leurs poches, sans rien laisser au peuple » !

Evidemment, quand on s’attaque à une telle gangrène, on n’a aucune chance de réussir, sauf peut-être accroître son hypertension artérielle, à moins d’amputer le membre : Arrêter tous les corrompus et tous ceux qui se sont enrichis illicitement sur le dos de l’Etat ? La pauvre n’en aura pas terminé dans cent ans, tellement ils sont nombreux !

Après quelques tentatives, la Cellule de Moralisation a fini par se fondre dans l’opacité générale, dans « un pays où tout le monde mange et où personne ne refuse jamais un bon repas » !

N’aurait-elle pas dû commencer par exiger la déclaration des revenus de chaque dirigeant ? Puisque, dans nos contrées, ce sont les rémunérations qui font les patrimoines, en s’accumulant, même (et surtout) de façon illicite.

Lorsqu’on parle de moralisation de la vie publique, il s’agit aussi de morale privée, surtout sexuelle. Et les Etats-Unis l’ont bien compris, eux qui vont jusqu’à investiguer dans la vie privée des candidats, pour voir s’ils sont réellement exemplaires et peuvent représenter dignement l’Etat… Comme quoi l’Oncle Sam a toujours une longueur d’avance, même si les plus gros scandales sexuels viennent toujours de chez eux!

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