Et la Dame de Fer s’en est allée !

Ce lundi 8 Avril, le monde des ouvriers a appris une « grande nouvelle » !

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Oui, Margareth Thatcher a tiré sa révérence, des suites d’un accident vasculaire cérébral, après une longue maladie. Est-ce qu’on a le droit de se réjouir devant la mort ? Question que nous avons adressée à un communiste de la première heure, un pur et un  dur ! La réponse n’en est pas moins dure : « Elle est morte et tant mieux… Cela lui apprendra qu’on ne s’attaque pas au bas-peuple impunément » (sic) ! Non, l’on ne peut se réjouir de la mort d’une si grande figure du monde contemporain. Le social-libéral (de la démocratie sociale Weil-Desmoulins) se doit d’équilibrer la balance de ses propos, tout en rendant l’hommage qui est dû à une « dame inflexible » sur la partie économique de son œuvre, même si le social laisse vraiment à désirer. La Dame de Fer s’en est allée…

Le 10, Downing Street n’aura connu figure plus emblématique depuis le pittoresque Winston Churchill. Mais, son locataire qui nous intéresse ici est une dame, une Lady… La première qui ait jamais occupé les bureaux du chef de l’Exécutif britannique, la première et la seule qui ait effectué trois mandats successifs. C’est dire combien Margareth Thatcher, surnommée la « Dame de Fer », aura marqué l’esprit des Britanniques, notamment les ouvriers et les syndicalistes.

Une Lady qui ne laisse personne indifférent !

On l’a aimée, on l’a détestée ! Peut-être qu’on l’a plus détestée qu’on ne l’a vraiment aimée… Certainement ! Mais, en tout cas, on ne peut que saluer son œuvre accomplie sur le plan économique, afin de redresser l’économie britannique en pleine récession lorsqu’elle prit le pouvoir en 1979, dans un contexte national et international très tendu.

Cette Lady aura marqué plus d’un. Dans le milieu politique, on continue d’étudier la manière très subtile dont elle a réussi à prendre la tête des « Tories », le Parti Conservateur britannique, en éclipsant les vieux dinosaures du parti, et en renvoyant à une retraite anticipée son ancien mentor, Edward Heath, celui-là même qui l’avait nommée, quelques années plus tôt, dans son « shadow cabinet », son cabinet fantôme selon la pratique en cours dans l’exécutif britannique.

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Après, l’ascension fut fulgurante pour une dame dont on connait la réplique cinglante et le franc-parler caractérisé par un « politiquement très incorrect » qu’elle assume. Ainsi, lors des négociations budgétaires européennes, elle n’hésita pas un seul instant à sortir sa fameuse réplique qui continue de marquer nombre de diplomates : « I want my money back – Je veux qu’on me rende mon argent » (l’argent des Britanniques, cela s’entend) !

Une grande impopularité sur le plan social…

On peut dire que Margareth Thatcher aura battu tous les records d’impopularité. En effet, ayant pris le pouvoir dans une période où la Grande-Bretagne traversait une période difficile, elle a voulu initier des réformes percutantes afin de renverser la tendance, ce qui fut fait, mais à quel prix, sur le plan social !

Dans les années 1970, le royaume s’enfonçait dans un marasme économique sans précédent, ce qui a amené le très sérieux Guardian à titrer que « la Grande-Bretagne sera peut-être le premier pays à passer du développement au sous-développement », tant la situation était critique.

C’est dans ce contexte difficile que Margareth Thatcher accéda au 10, Downing Street, avec un objectif très clair dès le début de son mandat : Rétablir les équilibres financiers et assainir les finances publiques. Elle initia une série de mesures, suivant une politique très néolibérale, elle qui s’abreuvait sans modération des idées des grands de cette école à l’époque, Milton Friedman et surtout Friedrich Von Hayek connu aussi pour ses théories sur le développement (Prix Nobel de l’Economie en 1974).

Confrontés à cette situation économique précaire où le pays était menacé par le chaos et la banqueroute, les Britanniques recherchaient alors la rupture et la reprise. C’est ainsi qu’ils donnèrent massivement leurs suffrages au Parti Conservateur de Thatcher qui leur promettait l’ordre et l’emploi.

Le 4 mai 1979, la Dame de Fer prit les commandes de la grande île et commença à déployer son « thatchérisme » avec toutes les oppositions qu’elle suscitait, une politique économique trop rigoureuse et trop austère caractérisée par un désengagement massif de l’Etat (une atteinte au Welfare State, Etat-Providence, cher aux Britanniques) et le démantèlement des grands consortiums industriels nationaux, ainsi qu’une politique de l’emploi plus flexible.

Il n’en fallait pas plus pour soulever la colère des travailleurs qui ont tôt fait de manifester leur ras-le-bol. Car la révolution thatchérienne a imposé beaucoup de réformes douloureuses au monde ouvrier.

On retiendra, et c’est ce qui vaut à la Lady son surnom de « Dame de Fer », que Margareth Thatcher est restée imperturbable et intraitable face aux revendications des syndicats et lors des émeutes qui n’ont pas tardé à éclater. Ainsi, elle ordonna la répression violente des émeutes de Brixton en 1981, tout en restant aussi ferme lors de la grève des mineurs de 1984-1985.

C’est dire à quel point le monde ouvrier la porte en inimitié. Surtout à cause de la relation tendue faite de successions de confrontations, qu’elle a toujours entretenue avec eux. Elle qui, paradoxalement, est issue d’un milieu modeste de la classe moyenne britannique.

…Malgré des succès économiques indéniables !

En définitive, ce que nous retiendrons de cette Lady, en mettant ses réformes dans leurs contextes respectifs, que la Dame de Fer est à l’origine d’importants succès économiques.

Sa politique d’austérité a donc porté ses fruits et les résultats se voient encore aujourd’hui, notamment dans le domaine tertiaire, avec la notoriété mondiale qui est celle de la City londonienne, en ce qui concerne les services financiers qui ont été assainis grâce à l’action de Margareth Thatcher. De quoi réjouir les capitalistes, me rétorquerait mon ami communiste !

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