L’Honorable Candide Azanaï ou l’esclave de la vérité en politique

Je ne suis membre d’aucun Parti politique depuis 1990. Il m’a été révélé depuis l’école primaire que je sui né pour conciler les antagonismes.C’est pourquoi, je tiens à apporter ma contribution aux débats contradictoires qui agitent mon pays depuis la fameuse sortie médiatique du Chef de l’Etat le 1er  Août 2012.

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J’aurais pû écrire cet article depuis pour être en phase avec l’actualité. Mais c’est les contraintes liées à mon état de santé qui avaient freiné mon ardeur. C’est pourquoi je prie le Journal «La Nouvelle Tribune» qui est encore l’un des plus indépendants et les plus audacieux du paysage médiatique béninois de publier mon article. Car face à la crise que traverse mon pays actuellement et qui est plus aiguë que celle de 1990, il faut des hommes de vérité crue comme Azanaï pour redresser la barque de la mouvance présidentielle et redonner une nouvelle espérance au Bénin.

De mon Observatoire, j’ai suivi comme beaucoup d’autres personnalités, le parcours politique atypique de l’Honorable Candide Azanaï. Cet homme n’est pas n’importe qui dans le paysage politique béninois. Il a participé à la Conférence Nationale des Forces Vives de Février 1990 qui représente le repère et le socle de notre démocratie.

Lire aussi : «Je suis de la mouvance critique», dixit Candide Azannaï

Je prenais souvent les déclarations de Azanaï comme des déclarations tapageuses et coutroversées. Mais sa sortie médiatique du Dimanche 26 Août 2012 ajoutée à la relecture minutieuse de certains de ses propos antérieurs m’amènent à la conclusion que cet homme est sincère. Il est comme Thimotée Adanlin  de l’Union Démocratique des Forces du Progrès, esclave de la vérité et Apôtre de Boudha qui avait combattu l’excès de toutes choses et prômé le juste milieu susecptible de créer un monde meilleur.

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Certaines positions politiques autérieures

L’Honorable Candide Azanaï était un membre actif du parti «La Renaissance du Bénin» dans lequel il avait occupé des postes stratégiques. Il avait été l’initiateur de la Brigade Civile antifraude qui avait permis de déjouer tous les complots lors des premières élections  communales et municipales de 2003.

Malgré tout ce qu’il avait obtenu de ce parti et tous les nombreux services qu’il avait également rendus au risque de sa vie, il n’avait pas hésité un seul instant pour démissionner à l’issue d’une Conférence de presse. Il dénonçait un secret rapprochement des grands leaders du parti RB avec le pouvoir Kérékou qu’ils combattaient tous. Pour lui, discuter avec le pouvoir  sur des questions majeures de la Nation n’est pas un mal. Mais, il aurait soupçonné un plan qui allait fragiliser le processus démocratique chèrement acquis.

En quittant le bateau de la Renaissance Bénin, il s’était rapproché déjà en 2004 du Docteur Yayi Boni pour l’inciter à se présenter aux élections Présidentielles de 2006. Comme beaucoup d’autres plus tard, le Docteur Yayi Boni était la meilleure alternative pour redresser le Bénin et relever  les grands défis du développement. Il était l’un des Chefs des nombreux groupes de pression des jeunes qui avaient dissuadé l’Alliance Wologuèdè de ne pas aller d’un autre côté autre que le Docteur Yayi Boni. Ce qui fut fait. Ce dernier a été donc brillamment élu à la Magistrature Suprême. Tout le peuple était coutent. Le début des prestations Présidentielles était très beau et très bon. Un membre influent du parti du Renouveau Démocratique m’avait confié en secret que même si son leader était élu, il n’allait pas faire mieux.

Au fur et à mesure que les jours passaient, on entendait plus le Député Azanaï. Coup de théâtre : dans le Journal « Le Béninois Libéré »  N° 390 du Mercredi 22 Août 2007, il avait accordé une très longue interview sur le bilan des 18 (dix huit) mois du régime Yayi pour dénoncer les premières dérives du pouvoir. Le pouvoir aurait pû s’approprier du contenu de cette interview qui constituait une longue vision de tout le mal qui était arrivé après et qui pouvait être évité. Mais pour beaucoup de partisans du Président Yayi, proposer des bonnes pistes équivaut aux critiques destructrices.

Le retrait de Candide Azanaï de la RB lui avait fermé les portes du parlement en 2007 parce de la majorité des électeurs de sa circonscription électorale était beaucoup plus attachée au Président SOGLO qu’aux idéaux. La Providence l’a ramené au Palais des gouverneurs en 2011 et il s’était inscrit dans la majorité Présidentielle. Cela ne l’a pas empêché de défendre librement ses points de vue et de  révéler des vérités crues. Sa sortie médiatique sur Canal 3 pour décrypter l’interview du Chef de l’Etat le 1ER Août 2012  a montré une fois de plus que cet homme est vraiment libre de ses pensées et de ses actions, principes chers aux grandes démocraties mondiales.

L’Honorable Candide Azanaï, le premier et le vrai Conseiller Spécial du Président Yayi Boni

La valeur d’un homme ne se mesure pas nécéssairement au nombre de mallettes bourrées d’argent. Beaucoup ne connaissent pas les qualités de Candide Azanaï. L’Assemblée Nationale a toujours besoin des Députés de ce modèle pour éclairer. Nous devons prier pour lui afin que les oiseaux de mauvaise augure et les arrivistes ne le fassent pas disparaître très tôt de la scène politique nationale.

Ses déclarations du 26 Août 2012 sur Canal 3 ne font pas automatiquement de lui un subversif ou un ennemi du Président de la République. Il ne peut pas  détruire ce qu’il avait contribué à construire si tout se déroule dans les règles de l’art. Il faut repréciser qu’il était parmi les premiers visionnaires qui avaient suscité secrètement la candidature du Docteur Yayi Boni depuis 2004.

La lutte que mène aujourd’hui l’Honorable Candide Azanaï est juste et légitime. Elle rentre dans la droite ligne de la position du GCP, entendez Groupe de Concertation Politique créé en 1991 au lendemain de la victoire du Président Soglo et qui insista fortement sur un soutien objectif et non aveugle. Il faut préciser que cette position du GCP a fait l’objet d’un Communiqué officiel Radio-Télévisé lu à l’Hôtel GL par le Très Respecté Amos ELEGBE, actuel Conseiller Spécial du Président Yayi Boni. Pourquoi en vouloir alors au Député  Candide Azanaï qui prône un soutien  critique dans la mouvance ?

Le Président de la République, le Docteur Yayi Boni doit être  maintenant entouré de politiciens expérimentés, honnêtes, libres de leurs idées, véridiques et non des courtisans hypocrites et béni Oui – Oui  qui lui font croire que tout est rose. L’Honorable Azanaï est un de ces hommes avertis  capables d’éviter par anticipation au Chef de l’Etat les dérives naturelles du pouvoir et déventuels mécontentements partisans ou populaires. C’est l’avenir  qui détermine la justesse du choix du présent. Mais, ce qui est sûr et certain,  le Président de la République, le Docteur Yayi Boni saura demain que c’est Azanaï qui est son véritable ami.

Que le Docteur Yayi Boni que je connaissais bien comme un homme toujours gai et de bon cœur comprenne donc que la lutte actuelle de l’Honorable Azanaï vise la préservation à tout prix de l’excellence, de l’efficacité et de tous les acquis de la démocrarie. l’Honorable Azanaï tient à lui montrer que le grand mal susceptible de faire trébucher l’heureux processus du Changement est que beaucoup de ses collaborateurs ne veulent pas dissocier religion et politique. Ce nécessaire principe de séparation dans la gestion des affaires publiques a été fortement  défendu par feu Hamadou Ampâté BA. Et c’est pourquoi, il avait rejeté toutes les propositions de  hautes fonctions politiques de son  meilleur ami, le Président Houphouèt Boigny. Certains collaborateurs immédiats du Président Yayi et sûrement les plus écoutés, sont au contraire plus doués et plus adaptés pour la religion que pour la politique. Ils oublient qu’au vu de la Constitution du 11 Décembre 1990, le Bénin est un Etat laïc.

Beaucoup auraient souhaité que l’Honorable Azanaï fasse des critiques à l’intérieur de sa famille politique qu’est la Mouvance Présidentielle. Mais la rumeur fait état que cette mouvance trop hétérochite pose assez de peaux de bananes aux éventuels concurrents. Aussi, c’est un paradoxe que rencontrer le Chef de l’Etat devient même parfois un exercice très difficile ou carrément une quadrature du cercle pour des barons insoupçonnés. Par exemple, un Conseiller a fait plus de 08 (huit) mois au Palais et n’a pas discuté une seule fois avec son Chef. Excédé, c’est par une lette ouverte au Chef de l’Etat qu’il avait démissionné. Un second exemple : je me suis posé la question de savoir qu’est-ce qui peut pousser le Professeur Albert Tévoédjrè a écrire une lettre ouverte  sur la situation nationale au Chef de l’Etat, alors qu’il avait la possibilité d’aller directement  le voir ou même le téléphoner. Il y a donc quelque chose qui ne va pas en matière d’accès chez le premier Magistrat ou en matière d’écoute.

Conclusion

Il est aisé de comprendre ici et maintenant qu’à l’instar du Parti Communiste du Bénin constitué de militants vraiment convaincus prêts à mourir pour leurs idéaux, que le parti «Restaurer l’Espoir» est aussi un parti des espérances nouvelles pour la jeunesse, parce que composé certainement des cadres intègres, organisés, honnêtes et de vision.

Beaucoup de révélations peuvent être faites sur l’Honorable Azanaï, le leader du parti. Par exemple, il avait repoussé publiquement dans ce pays l’offre de plusieurs dizaines de millions pour qu’il trahisse son parti «La Renaissance du Bénin»  en prélude d’un vote coutroversé  à l’Assemblée Nationale. Cette qualité n’est pas donnée à tout le monde. Cet homme m’a donc l’air d’être sincère et intransigeant sur les principes.

Enfin, à l’opposé des nombreuses marches conformistes, de communiqués alarmistes et de l’exhibition effrayante de grands armadas de guerre, sauvons ensemble notre Cher Président de la République par des conseils vrais pour lui permettre d’appliquer sans mélange et dans la sérénité son ambitieux programme du renouveau économique et partir en beauté en 2016. C’est le combat du leader de «Restaurer l’Espoir», appelation qui remonte naturellement le moral de tous ceux et celles qui souffrent, et aussi de tous les défenseurs des libertés individuelles et collectives arrachées à l’issue de hautes luttes à la Conférence Nationale des Forces Vives de Février 1990.
Par

Cyrille Fanou
Analyste politique
Vancouver Canada

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