Projet de création de l’Agence béninoise des grands travaux : le Syntra-Ttp réaffirme son opposition

Le projet «suicidaire» de création d’une agence béninoise des grands travaux, est de nouveau sur la table du gouvernement. Les mouvements de dénonciation et de contestation des travailleurs aussi. Hier, lors de leur Ag, ils ont encore dit «non» à la création de l’Abgt.

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Classé sans suite après la réaction énergique des travailleurs, le projet de création d’une agence béninoise des grands travaux est de nouveau à l’ordre du jour. Et comme «toute action entraine une réaction», le retour du projet jugé «suicidaire» a fait sortir de leurs gonds, les travailleurs. Réunis en assemblée générale hier, ils ont tapé du poing sur la table pour dire «non» au projet «pirate».

Lors de leur Ag, les travailleurs de l’administration des transports et travaux publics se sont étonnés de la contradiction entre la performance du gouvernement en matière d’infrastructures routières et le rendement de l’administration qualifiée d’«inefficace». «Le régime du Changement crie partout qu’il a réalisé, en matière d’infrastructures routières en 5 ans, ce que les autres régimes depuis 1960 ont réalisé en 45 ans. Est-ce avec cette administration routière inefficace que le régime a réalisé cette performance ?», s’est étonné Jacques Ayadji, 1er Secrétaire général adjoint du Syntra-Ttp. Selon le syndicaliste, pour qui «l’ennemi commun des Travaux publics, c’est Amoussouga-Gero, celui-là qui, entre quatre murs, a introduite une communication pour la création de l’Abgt», l’agence est un projet suicidaire. «Au Sénégal, au Mali, au Ghana» et même en Côte-d’Ivoire d’où l’idée serait venue, les ‘’ageroutes’’ n’ont, nulle part, jamais marché. Encore que «le Bnedt (agence ivoirienne) qui est un bureau d’étude privé, n’exécute pas les travaux, a précisé le Sga Ayadji, qui s’inscrit en faux contre les propos selon lesquels l’idée de création d’une agence des grands travaux est une recommandation de la table ronde sur le dialogue secteur public/secteur privé. Il demande même un débat contradictoire sur l’opportunité ou non de la création d’une agence des grands travaux.

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Si dans sa démonstration, Jacques Ayadji s’est insurgé contre l’auteur de la communication qui a été introduite par la Présidence de la République, institution morale (chose improbable), il a aussi dénoncé les prises de décisions unilatérales du gouvernement qui, pourtant, affirme avoir choisi la gouvernance concertée comme mode de travail. Point de vue que partagent les représentants des centrales et confédérations syndicales qui, dans leurs mots, se sont interrogés : «Quelle réforme peut-on opérer sans les acteurs eux-mêmes ?»

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«Nous disons non»

Pour les travailleurs du sous-secteur des bâtiments et des travaux publics, les causes de la lenteur ou l’abandon des chantiers sont ailleurs et la solution n’est pas de créer une agence. Selon le représentant du syndicat du ministère de l’environnement, les problèmes des chantiers sont à rechercher dans le mode de passation des marchés, la lenteur dans les décomptes, et non chez l’administration.

C’est pourquoi ils ont, une fois encore, sorti leurs griffes pour dire «non». Non au projet de loi portant création d’une agence des grands travaux. Un projet «qui, selon eux, engendrera la dilapidation des ressources de l’Etat». «Nous disons non», a affirmé Paul Hounguèvou, 1er Sga de la Csa-Bénin qui a apporté le soutien de sa confédération. Tout comme la Csa-Bénin, la Cgtb et plusieurs autres syndicats-amis du Syntra-Ttp ont affirmé leur soutien à la «noble lutte» des travailleurs du sous-secteur des bâtiments et des travaux publics. «Nous sommes avec vous», ont-ils soutenu.

Précisons que, pour les travailleurs qui ont chanté et crié «Amoussouga héélou wé», il est possible de trouver des solutions aux problèmes existants, sans recourir à la création d’une nouvelle agence.

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