Plaidoyer pour le CPD

On trouvera la formule prétentieuse. Soumettons-la, malgré tout, à votre vigilante attention : le bonheur du Bénin et des Béninois tient en trois lettres, à savoir C P D. C, comme Communication ; P, comme proposition et D, comme décision. 

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Henry Ford aura  inspiré cette démarche. Le grand homme américain a écrit   «Ne cherchez pas la faute, cherchez le remède».

Il faut y lire, en filigrane, une recommandation expresse. Si vous voulez guérir, c’est moins sur vos migraines et vos crises de diabète que vous devez vous concentrer. Attachez-vous, en priorité, à trouver les bons remèdes. Et le CPD se propose d’en être un. Qu’en dit la notice de mode d’emploi ?

La communication pour que s’instaure un nouveau style de relation entre gouvernants et gouvernés, entre administration et administrés, entre décideurs et populations à la base. La chaîne institutionnelle de communication, dans notre pays, est déficiente, défaillante et déficitaire. Soit qu’on choisisse de ne rien dire, laissant la rumeur proliférer comme un dangereux cancer. Soit qu’on dise quelque chose. Mais c’est si mal fait que le silence aurait été le meilleur choix. Soit qu’on dise quelque chose que l’on sait tenir à peine debout, tout de fil blanc cousu. Dans tous les cas, la vérité est et reste le ferment de toute vraie et bonne communication. Les Bambara du Mali ne s’y sont pas trompés : «La vérité comme le piment mûr, disent-ils, rougit les yeux mais ne les crève pas» (Fin de citation).

La proposition comme autant de formules de sortie de crise,  de solutions possibles face à un mal qui sévit. Il s’agit de prescriptions, à prendre et à comprendre comme des instructions et des indications utiles. Il s’agit, à l’image de l’ordonnance du médecin, d’un acte assez directif, tel que le patient ne peut l’ignorer ou le bouder sans se mettre en danger lui-même. Rien avoir, par conséquent, avec la montagne de résolutions et de recommandations qui tiennent lieu de conclusions plutôt redondantes à nos conférences, séminaires et ateliers.

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La décision, enfin, pour offrir aux idées les terrains de leur germination, aux pensées l’environnement de leur incarnation.  La décision efficace est celle qui trouve sa place dans l’antichambre des résultats attendus. Elle est à la naissance de toutes les mutations rêvées ou souhaitées. Voilà qui justifie le suivi/évaluation des décisions que nous prenons,   en termes de veille citoyenne sans faille. Une terre abandonnée se couvre de mauvaises herbes. Des décisions non portées à maturité se transforment en de vaines recommandations.

Maintenant que le remède, le CPD, est saisi en sa lettre et compris en son esprit, quels maux soumettre à son action   préventive et curative ? Autrement dit, la liste des maux auxquels nous tenons à opposer la combinatoire gagnante : communication, proposition et décision.

L’opération casque pour motocycliste a fait choux blanc. Il en est de même de l’opération relative à la lutte contre l’essence de contrebande dite «Kpayo». Pendant ce temps, les victimes de ICC Service ont épuisé leur crédit de larmes. Elles n’entendent que l’écho lointain de leur malheur.

Quel avenir pour ces structures qui tournent en roue libre et  qui n’embrayent plus sur grand-chose ?  Regardez la Fédération béninoise de football. Que dire de la Chambre de commerce et d’Industrie du Bénin (CCIB). C’est à désespérer de ce serpent de mer appelé la Liste électorale permanente informatisée (Lépi). Quant au Programme de Vérification des Importations (PVI), Dieu merci !

Que disons-nous, que faisons-nous de ces quelques infrastructures avant qu’elles n’en rejoignent d’autres au musée des éléphants blancs ? Ayons une pensée pour la turbine à gaz de Maria Gléta. N’oublions pas l’aéroport de Tourou. Que ferons-nous du nouveau siège de l’Assemblée nationale ? C’est le calme plat sur le front de la lutte contre l’avancée de la mer. Idem avec les travaux de la route Godomey-Pahou.

Citons pêle-mêle, pour finir, tout ce qui empêche le Béninois d’être bien en sa peau et en son cœur au pays de ses ancêtres : la sécurité, la vie chère, la détresse d’une jeunesse déboussolée, le recul de nos valeurs de vie, des bruits d’empoisonnement et de coup d’Etat, la peur du lendemain. Pas de panique, cependant. Nous connaissons nos maux. Nous avons le remède. L’espoir est permis. Au travail !

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