Vol AF804 du 15 Avril : le coup du cosmétique et du poignard

Vol Paris à Cotonou très agréable ce lundi 15 avril, comme on en découvre de temps en temps dans une  vie et probablement chez bien des concurrents actuels d’AIR FRANCE.

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Dans ce registre, Air Afrique savait d’ailleurs nous régaler, à l’époque, de quelques croustillantes dans le genre, notamment  sur les espaces traversées qu’elle pouvait se vanter de mieux connaître, avec des atterrissages flamboyants comme hier à Cotonou.

C’est le commandant de bord Jean Roucaceras qui nous annonce dès le début du vol que nous aurions droit à une ballade linguistique de charme à travers l’ère bretonne et africaine, nous étions loin de penser que les premières annonces  allaient être reprises en FON, langue la plus parlée au sud du BENIN.

MIKUABÔ. MIDO AIR FRANCE DJI BÔ MI NA YI KOUTONOU AEROPORT BERNANDIN GATIN DO CADJEHOUN. COMMANADANT MINTON Jean ROUCACERAS WÊ DO HO DO NOU MI WE.

Rires francs et amusés dans la carlingue puisque tout béninois qui parle même un petit fon comprend,  malgré le ton saccadé mais très appliqué du speech, que ce qui venait d’être dit lui rendait une petite fierté ; reconnaissance certaine d’une identité pour des passagers qui contribuent modestement à la prospérité d’une entreprise

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Au-delà du caractère séduisant de la démarche, on devrait quand même se poser quelques questions, car il ne faut rien en attendre dans le sens des gratifications qui éblouissent une clientèle ; les Africains* sont exclus des ventes spéciales- enchères depuis très longtemps, et je vous fais grâce du reste.

Venant de cette même AIR France, il y a vraiment lieu d’être interrogateur si l’on se réfère à certaines mesures récentes qui, dans l’absolu, ne devraient pas être du ressort d’une compagnie qui travaille dans une charte-partie et qui ne peut établir des règles internationales particulières à son seul profit.

Quelles étaient-elles ces mesures? Vous avez déjà dû vous entendre dire que

1°) – le SODABI et L’HUILE DE PALME (béninois) seraient rigoureusement interdits sur les vols d’Air France. La mesure n’est inscrite nulle part, mais lorsque vous vous voyez vous l’appliquer, alors que vous auriez pris toutes les précautions pour bien emballer vos victuailles, naturellement vous perdez votre sourire.

2°) – L’heure limite d’enregistrement sur les vols d’Air France à destination des pays africains est portée désormais de 1H à 1H30mn. A savoir que vous devez être dans l’aire d’enregistrement des bagages et avoir été soumis au pointage des agents  de sécurité d’accueil, au plus tard, à l’heure H-1H30 du décollage.

Un comportement que, dans l’ensemble, les clients ou des non-clients  apprécient diversement.

-Oui mais les Africains eux aussi exagèrent trop, a t-on besoin de transporter son garde-manger en Europe ?

-Mais pourquoi donc la France continue toujours de faire dans des admonestations ?

-Même il s’agit de mesures d’efficacité, de questions de sûreté ou de dispositions sécuritaires, on les appellera comme on voudra, elles ne devraient pas être sélectives ; d’où notre questionnement qui conserve encore tout son sens aujourd’hui.

-Air France devrait pouvoir prendre ses responsabilités, disent les plus nombreux, et contraindre les passagers fautifs, s’il ne s’agit que de la résolution des problèmes des casse de contenants de liquide et des préjudices faits à des tiers ; le contrat de transport aérien étant un tout.

-N’est-ce pas encore une restriction déguisée de la France à nos productions*que la France feint pourtant d’encourager ?

Tout ceci dit de manière aussi furtive, manque de précisions pour l’éclairage du commun des mortels. Alors voici notre propre sentiment.

1°) L’huile rouge et le Sodabi, deux dérivés du palmier à huile, une de nos potentialités de richesses à l’exportation, sous toutes ses formes, a déjà subi récemment une campagne occidentale de mauvais goût, contre ses dérivés qui rentrent dans la fabrication de plats alimentaires et dans la fabrication de certains produits cosmétiques.

Pour ou contre la graisse d’huile rouge dans l’alimentation, il faut vraiment croire que le débat peut être tranché par une simple prise de position aussi restrictive alors que tout ce qui nous tue à petit feu dans les conserves nous vient plutôt de l’occident.

A chacun son analyse. Ce qui est probable, c’est que ces mesures n’ont fait encore l’objet d’aucune d’explication sérieuse si ce n’est une affaire de pure commodité d’Air France.

On continue pourtant de fabriquer des  cigarettes là-bas, qui tuent. Je ne vous dis pas ce qu’il en est des nombreux autres composants d’origine animale ou chimique, notoirement nocifs, qui rentrent dans la composition de beaucoup de médicaments. Pourquoi ce tollé contre l’huile rouge ?

2°) Le HLE, ce sigle qui est connu des habitués des vols ariens est l’heure limite au-delà de laquelle vous n’avez plus de chance d’être pris en charge dans le cadre de votre enregistrement pour le vol qui a lieu 1H, 40mn ou 20mn, selon que les destinations sont lointaines, moyen courrier, ou court courrier (IATA – OACI)

Le HLE qui est d’1 heure pour les vols internationaux longs courriers, vient d’être porté à 1H30, de manière totalement discriminatoire, pour les  destinations africaines.

HUMM !! On n’a pas dit qu’on vous connaît !

Il est trop facile pour une compagnie de la puissance tutélaire, de faire passer ses vessies pour des lanternes. Laquelle de ses concurrents peut se le permettre ?

Parce qu’elle est très paternaliste et parce qu’elle reste persuadée qu’aucune velléité d’opposition ne peut se constituer en face, dans ce désert d’imagination et d’action des associations locales des consommateurs…

Le commandant de bord glisse, quelques minutes avant l’atterrissage, que les travaux d’agrandissement du hall d’arrivée de l’aéroport de Cotonou, pourraient causer quelques retards dans la livraison des bagages et s’en excuse. Une bonne nouvelle qui, ajoutée à l’ambiance générale du vol, a été accueille avec satisfaction pour ce que pourraient représenter des améliorations dans l’une des zones encore sinistrées de cet aéroport.

Et il enchaîne : MIKODO TENA DJEWE DO COUTONOU DO TCHEDJOU DOPKO ME ! Il était 18H51 pour un atterrissage prévu à 19H22

Franchement, Bravo ! Un vol que j’ai vécu agréablement, avec un service à bord dans la bonne humeur et des hôtesses plutôt trop souriantes, ce n’est pas tous les jours, alors qui s’en plaindrait ?

Nous nous sommes quand même rendus à AF le mardi 16 Avril pour savoir quelles étaient les motivations réelles et, surtout, les termes et références dans lesquelles étaient formulées ces restrictions.

Voici ce qu’on nous a dit à ces propos, que nous nous permettons de rapporter, non sans une pointe d’humour !

Ecoutez monsieur, moi je vous conseille de bien remplir vos bocaux et les faire sceller chez le forgeron du coin. Comme cela ils ne seront pas détectés par les appareils comme du liquide…

Pour les horaires, c’est pour vous rendre service… Vous savez il est beaucoup plus indiqué, d’ailleurs, de faire le pré-enregistrement, afin d’éviter d’être dans une situation désagréable par la suite…

Les prochains vacanciers n’ont qu’à bien se tenir.

En plus des meilleures commodités qu’il faut attendre de l’agrandissement du hall d’arrivée des bagages, qui, actuellement, contient plus de caddies dépliées que d’espace,  et de la nouvelle trouvaille de la langue fon ou yoruba, pour doper le moral des affidés, ils seront quand même confrontés à cette nouveauté qui consiste à vous interpeler, presqu’au dernier moment, pour vous faire dire ou vous demander tout simplement d’attester que ce n’est ni du Sodabi, ni de l’Huile Rouge que vous auriez dans votre bagage…

Il y a pourtant un contrôleur des bagages de soute par rayons X et, au passage, c’est au minimum 5000Frs Cfa qu’il faut délier parfois, pour que ces même bouteilles ou ces mêmes bocaux vous suivent jusqu’à destination, la rançon de la peur de perdre ce qu’on a mis sa peine et son argent à apprêter, pour sa petite ration ou celle d’un membre de sa famille pour quelques mois.

C’est cette ignorance de nos droits qui fait de nous les proies faciles des mesures d’humiliation ou d’infantilisation, si l’on ne pense pas aussi au risque que vous courrez de rater son vol durant le temps où il faut vite reprendre ses esprits

Entre temps, le mal est fait.

Le comandant de bord revient pour terminer….

ODABÔ

ET NA TCHE NOU MI BÔ MI DO ZE AIR France /KLM. ODABÔ

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