Cinquantenaire de l’Ua : curieuse absence de Yayi au début des festivités

Il n’était pas à Addis Abéba, samedi, pour le début des festivités marquant le cinquantenaire de l’Union Africaine (Ua). Le Chef de l’Etat béninois, si friand des sommets du genre, a curieusement brillé par son absence et a raté une opportunité inouïe de nouer de nouveaux accords pour le Bénin.

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Depuis plusieurs années déjà, le Chef de l’Etat Boni Yayi compte parmi les présidents les plus assidus aux sommets de l’Ua. A Addis Abéba, présidents, ministres, diplomates, membres de délégations officielles, journalistes et même hôtesses, se sont habitués à sa silhouette longiligne, ses sourires et ses nombreuses conciliabules. Curieusement, depuis ce samedi que les festivités marquant le cinquantenaire de l’Ua ont démarré, le Chef de l’Etat n’y était pas. Cela ne veut pas dire qu’il ne mettra pas pied du tout dans la capitale éthiopienne. Il pourrait, selon des sources officieuses, être à Addis Abéba ce jour, pour la clôture des festivités, alors que tous les Chefs d’Etats sont attendus. Ce sommet, rappelons-le, clôture les festivités qui ont commencé depuis le samedi. Chose bien curieuse pour un Chef de l’Etat friand de voyages et de sommets, où il a pris l’habitude de faire de longues et chaleureuses conciliabules avec ses pairs africains. Loin des protocoles ou du confort des sommets officiels, Boni Yayi était dans la chaleur et la courtoisie de ses visites sur le terrain. Le samedi donc, il était à Kandi dans le nord du Bénin, où il rencontrait les producteurs du coton. Selon une source proche du pouvoir, le Chef de l’Etat a décidé de rester au pays pour s’occuper des problèmes d’ici, las, ajoute-t-elle, des bavardages inutiles qui occupent le temps de ces sommets. Or, le samedi à Addis Abéba, il y avait une bonne opportunité de rencontres pour un Chef de l’Etat qui a fait de la coopération avec les pays riches un axe prioritaire de sa vision de développement. Le Président français François Hollande, le Secrétaire d’Etat américain, John Kerry, des leaders des Brics, comme Dilma Roussef, étaient présents. Le Brésil a d’ailleurs annulé 900 millions de dollars de dette à l’Afrique.   Ce fût une bonne opportunité de négociations des accords de coopération et pour solliciter des aides et demander des financements pour ses nombreux projets. Et ça, Boni Yayi sait faire. Comment comprendre qu’il ait choisi de boycotter un tel sommet avec des avantages si énormes, alors qu’il a même, par le passé, participé à des sommets de moindre envergure que celle-ci ? Yayi a-t-il changé d’options diplomatiques ou est-il déçu par les dysfonctionnements au sein de l’union. On se rappelle que lorsqu’il laissait la Présidence en exercice de l’Ua, Boni Yayi faisait part de ses nombreux projets pour reformer l’union. Ou simplement a-t-il choisi de ne pas se retrouver à Addis Abéba ce samedi, afin d’éviter certains présidents avec qui ses relations ne sont pas très bonnes ces temps-ci. Une chose est sûre, même si Boni Yayi était à Addis Abéba aujourd’hui, il aurait perdu une bonne opportunité diplomatique, lui qui aime tant cela et bourlinguait de continent en continent.

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