Le Président Boni Yayi a finalement désigné, selon, l’information véhiculée par Canal 3-Bénin, ses trois représentants à la Cour Constitutionnelle. Ses choix ont déjoué tous les pronostics et analyses faits jusque là.
Les sept membres de la prochaine Cour Constitutionnelle sont désormais tous connus. Ce sont Théodore Holo, juriste de haut niveau, Zimé Kora Yarou, juriste de haut niveau, Marcelline Afouda et Bernard Dégboé, magistrats (désignés par le bureau de l’Assemblée Nationale) et Euloge Akpo, magistrat, Simplice Dato, juriste de haut niveau, et Lamatou Nassirou, personnalité (désignés par le Président de la République). Et ce conformément aux dispositions de la Constitution en la matière. Ces sept personnalités vont donc animer la vie de la Haute juridiction à partir du 07 juin prochain, date à laquelle les membres de la Cour sortant ont prêté serment il y a cinq ans. L’attente fut longue au niveau de l’opinion publique et des postulants. Et l’accouchement aussi difficile, sans doute, aussi bien pour le bureau de l’Assemblée que pour le Chef de l’Etat. Et pour son accouchement, Boni Yayi drible l’opinion et sort une liste à laquelle on s’attendait peu.
L’article 2 de la loi organique de la Cour stipule qu’ « il est pourvu au renouvellement de la Cour, vingt (20) jours au moins avant l’expiration de leurs fonctions. » Le mandat des membres de l’actuelle Cour prenant fin le 06 juin, il était donc du devoir du bureau de l’Assemblée et du Président e la République de désigner leurs représentants au plus tard à la fin de la première quinzaine du mois de mai. Et aucune des deux parties n’est restée dans ce délai. Le bureau du Parlement, qui a échoué à désigner de nouveaux membres parmi les nombreuses candidatures soumises, a fini par reconduire ses anciens représentants. Des observateurs ont donc vu dans le retard du bureau du Parlement, la résultante de son dilemme de choix. Un dilemme qui l’a emmené à reconduire ses anciens membres pour couper court. En 2008, Boni Yayi avait désigné ses représentants plusieurs mois à l’avance. Mais cette année, il a encore plus trainé les pas que le bureau du Parlement. On voyait donc en son retard, cette année, l’expression d’une certaine difficulté de choix, surtout face aux tractations qui entourent ce genre de nominations au Palais. On redoutait alors que Boni Yayi vienne à reconduire, comme l’a fait le bureau de l’Assemblée, ses anciens représentants. Erreur d’appréciation !
Tous balayés
Depuis plusieurs mois, le départ de Robert Dossou, Président sortant de la Cour était déjà ventilé dans certains milieux. Si on redoutait donc le départ de Dossou, on ne s’attendait pas à ce que Yayi change les deux autres que sont Clémence Dansou Yimbere et Jacob Zinsounon, qui a remplacé feu Robert Tagnon. Et ce, surtout depuis le moment où le bureau de l’Assemblée a renouvelé sa confiance à tous ses représentants. Mieux, pour la Présidence de la prochaine Cour, à part le nom du professeur Théodore Holo, celui de Clémence Dansou Yimbere a été cité avec insistance. Ayant raté le coche en 2008, elle devait jouer sa dernière chance cette année. Mais, elle est finalement écartée.
La surprise vient également des personnes désignées. Aucun de ces noms n’a été cité parmi ceux qui circulaient dans l’opinion depuis plusieurs semaines. Mêmouna Kora Zaki, actuelle ministre du Travail, Réckya Madougou, actuelle ministre de la Justice, Joseph Gnonlonfoun, président de la Cena 2011, le Professeur Noël A. GBAGUIDI directeur de la Chaire Unesco de l’Université d’Abomey-Calavi, Me Kato Atita, avocat de Boni Yayi dans les affaires de présumées tentatives d’empoisonnement et de coup d’Etat, sont entre autres les noms qui ont beaucoup circulé.
On a reproché à Boni Yayi d’avoir trainé les pas dans la désignation de ses représentants à la Cour Constitutionnelle. Et il l’a fait en sortant un cocktail auquel on s’attendait le moins.
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