Le grand oral du Gouvernement devant les jeunes (vidéo)

Une forte délégation  gouvernementale, avec à sa tête, le Chef de l’Etat,  était, hier dimanche 12 mai, en face de milliers de jeunes béninois. Au menu de la rencontre qui s’est déroulée au Palais de la République,  la question de l’emploi des jeunes, la  bonne gouvernance, l’économie, le développement.

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Ils étaient des milliers de jeunes béninois, informés du but ou non, à se rendre au Palais de la Marina, dans la matinée d’hier, sur invitation du Chef de l’Etat béninois, Thomas Boni Yayi. Après, environ deux  heures d’attente pour certains, trois à quatre heures pour d’autres, il sonnait alors environ 11 heures du matin lorsque le maître des lieux  fit irruption dans la salle du peuple où l’attendait une foule de jeunes gens et de jeunes filles, parmi lesquels étaient identifiables, avec aisance, certains, peu soucieux de l’enjeu, qui se caractérisaient par leurs rires  aux  éclats et leurs applaudissements inopportuns.   Après l’exécution de l’hymne national et les salutations d’usage, le  représentant de l’Organe consultatif de la jeunesse, Damien Oholabi, fut exhorté à déballer les sujets qui vont meubler,  plus de  quatre heures plus tard, les discussions entre le Chef de l’Etat et ses «fils». « Nous sommes à une heure de vérité pour la jeunesse qui a été la cheville ouvrière de votre réélection en 2011 », a-t-il rappelé, avant de lister les doléances, qui constituent, à en croire ce dernier, les préoccupations de l’heure de la jeunesse béninoise. Il les résumera en l’organisation de l’Assemblée générale de l’organe consultatif des jeunes, la subvention d’ordinateur portatif au profit des étudiants, la mise en œuvre du service béninois de volontariat, la construction d’amphithéâtres dans les universités du Bénin… Et au coordonnateur de ladite rencontre, Christophe Vignigbé, de relayer, dans un langage franc,  les interrogations quotidiennes de la jeunesse  béninoise : « A quand l’ouverture de la valise magique du bonheur que vous nous avez promise, Monsieur le Président de la République ? ». Les réponses à ces interrogations ne tarderont pas.

Pour y répondre, chaque ministre présent est invité à la barre. C’est le ministre de l’Economie et des Finances, Jonas Gbian,  qui planche en premier en confirmant la croissance de 5,4%, tout en projetant 7% et plus pour l’année en cours, en comptant sur l’accroissement de la production du coton. Après lui, c’est au  Ministre Marcel de Souza du  Développement de faire le rapport entre la croissance démographique actuel du pays (3,25%) et le taux du Pib, pour expliquer les difficultés liées au partage de la richesse nationale, avant d’annoncer les reformes de l’environnement des affaires en cours actuellement pour inverser la tendance. Par ailleurs, les ministres du Commerce, de l’Emploi des jeunes, de la Jeunesse,  de l’Education, de la Sécurité et des Affaires Etrangères, se sont aussi prononcés sur les différentes préoccupations des jeunes. A leur suite,  le Chef de l’Etat a pris la parole pour reconnaitre la  responsabilité de son gouvernement dans la situation chaotique que vie la jeunesse béninoise, avant de rassurer les jeunes pour l’avenir. Aussi, a-t-il souligné la nécessité de revoir le système éducatif béninois, pour l’adapter aux réalités actuelles du terrain, ainsi que la fusion des ministères traitant des questions de la jeunesse. Il a fini en  annonçant sa volonté de rencontrer, tous les deux mois, les jeunes pour échanger sur les sujets d’actualité.
Camille A. Segnigbindé

Le dossier concours au Mef passé sous silence

Hier, à la salle du peuple du Palais de Présidence de la République, c’était comme le grand oral du gouvernement face aux jeunes. Un grand oral pour présenter aux « jeunes » et défendre les actions de l’an deux de Boni Yayi II.  Quasiment tous les grands dossiers, qui touchent à la vie de la jeunesse ou pas, ont été abordés. La question du chômage, celle de l’emploi salarial et l’auto-emploi, la crise dans le secteur éducatif, la lutte contre l’essence de contrebande, les réformes portuaires, l’agriculture, la cherté de la vie, étaient tous au menu de cette énième rencontre entre le Président de la République et les « jeunes.» Même le dossier Sonacop, qui fera cette semaine le chou gras de la presse avec le rapport de l’Ige (Inspection générale de l’Etat) et le limogeage du Dg Houessou, a été survolé. Seulement, s’il y a un sujet qui retient encore plus l’attention des jeunes, surtout en cette période de chômage galopant, c’est bien  la fameuse affaire des fraudes et irrégularités dans le dernier concours de recrutement, en date, au profit du ministère de l’Economie et des Finances (Mef). Sur ce dossier, malgré toute la polémique et les preuves de fraudes et irrégularités brandies, le Chef de l’Etat ne s’est pas encore prononcé ouvertement. Voici pourtant bientôt six mois que ce scandale administratif de la Refondation a éclaté. C’est un silence inquiétant des autorités qu’on observe.  Plus rien n’a encore filtré de la commission Elegbè, mise sur pied depuis plus d’un mois, par le Chef de l’Etat lui-même, pour se pencher sur la situation. On a donc cru que le Chef de l’Etat profiterait de cette rencontre avec les jeunes, frappés par le manque d’emplois, pour se prononcer sur  ce dossier fumant. Malheureusement, les porte-paroles des jeunes n’en ont pas fait cas dans leurs déclarations respectives. Pauvres des  sans voix qui, présents dans la salle, brulaient d’envie de soulever la question. Malheureusement, seuls les porte-paroles ont eu le privilège de s’adresser au Président.  Hier, face aux jeunes, le Président de la République, les ministres présents et les porte-paroles des jeunes,  ont tous fait économie de sujets. Même si Yayi a eu l’honnêteté de reconnaitre qu’économiquement, ça ne va pas chez le Béninois lambda.
Léonce Gamaï 

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