Mauvaise gestion à la Sonacop : le gouvernement cherche encore des boucs émissaires

On avait cru lire un rapport de l’Ige qui incriminait le Dg Houessou, nommé en Conseil des ministres par le Chef de l’Etat. Mais le communiqué du Conseil des ministres semble trouver un autre bouc émissaire de la gabegie à la Sonacop.

Publicité

Outre l’accusé, le gouvernement indexe un autre syndicaliste. Sa faute : le délit de «silence». « Cependant les faits révélés à la Sonacop, interpellent la qualité de la gouvernance syndicale dans notre pays. En effet, il a fallu l’alternance à la tête du syndicat de la Sonacop pour que les faits graves ci-dessus évoqués soient dénoncés par le syndicat. La question que le peuple est en droit de se poser est de savoir si l’ancien Secrétaire Général du syndicat, Monsieur Dieudonné Lokossou, en l’occurrence, était informé de ces faits. Si oui, pourquoi, lui si avisé, si prompt à tout dénoncer, a pu garder silence pendant tout ce temps sur des situations aussi graves et préjudiciables à la vie de l’entreprise ».Cet extrait assez surprenant du communiqué du Conseil des ministres montre le vrai visage du gouvernement. Celui d’un exécutif jamais responsable de rien mais qui cherche désespérément à rejeter ses fautes, même les plus élémentaires, sur les autres. Ici donc, c’est Lokossou qui est visé. Le Secrétaire général de la Csa-Bénin est accusé d’avoir fermé les yeux sur les prévarications dans cette maison, alors qu’il était le Sg du syndicat de la maison avant de laisser ce poste à Liamidi Soumanou. Son délit est vite trouvé : le silence. Une accusation insolite qui nous fait rappeler le « délit de proximité » agité par le même gouvernement lorsqu’il voulait bien se dérober et fuir ses responsabilités dans le dossier Icc-services en accusant Houngbédji d’être originaire d’un village proche de celui d’Emile Tégbénou, un cerveau de la bande d’escroquerie à grande échelle.

Du blablabla !!!

Le gouvernement est décidément champignon dans l’art de la diversion du peuple. Sinon, comment un gouvernement peut-il se dédouaner aussi facilement sur les autres. N’est-ce pas lui qui a nommé le Dg fautif ? N’est-il pas censé en savoir un peu plus sur celui qu’il veut nommer avant de prendre cette décision. Un gouvernement sérieux n’est -il pas censé avoir des informations sur ceux qu’il nomme ? Si un minimum d’enquête se faisait sur les gens avant qu’ils ne soient nommés,  le  gouvernement devrait savoir qu’Expédit Houessou n’a jamais rien  géré d’aussi grand et qu’il a même travaillé avec Odific qui a des antécédents avec le pouvoir.  Tout le monde sait que le rôle d’un syndicaliste n’est pas de suivre et de contrôler la gestion d’un Dg. Il est essentiellement là pour défendre ses intérêts corporatistes et matériels, même si à des moments donnés, il peut être amené à réagir sur la gestion des responsables de sa structure. Alors donc, quid de ceux qui ont pour mission de contrôler la gestion. Pendant qu’on accuse un syndicaliste pour son silence sur cette gabegie, on reste muet sur le rôle des contrôleurs, des auditeurs et autres spécialistes de contrôle de gestion. Il est utile de rappeler ici que depuis des années, une commission d’enquête dirigée par le général Lafia Biokpo, séjourne à la Sonacop pour connaître des malversations financières commises pendant la période de l’administration provisoire. Cette commission n’est-elle responsable de rien ? Idem pour les autres, commissaires aux comptes, auditeurs, contrôleurs et responsables de trésorerie. Etaient-ils tous en vacances pendant que la prévarication s’opérait ? Le gouvernement attaque la gouvernance syndicale et s’en prend au ex-Sg du Syntra Sonacop, pour n’avoir rien dit. Pourtant, l’actualité dans le pays nous a montré plusieurs sociétés d’Etat dans lesquelles les syndicats ont dénoncé, ces derniers temps, des malversations de leur Dg, pourtant le gouvernement est resté insensible à leur grogne et n’y a même rien dit jusqu’à ce jour. Pourquoi s’en prendre à un syndicaliste de n’avoir pas alerter l’opinion sur le scandale, alors que ceux qui s’adonnent à ces dénonciations n’ont pas eu assez de réussite avec le même gouvernement.  On peut donc imaginer, à raison, que le gouvernement ne cherche qu’un bouc émissaire pour se dédouaner, après avoir nommé ce Dg et entretenu sa mauvaise gestion pendant des années. On pourrait aussi penser que l’alibi est tout trouvé pour s’acharner contre un syndicaliste qui a la dent dure contre le gouvernement et qu’on cherche depuis des années à faire taire. Qui veut tuer son chien, l’accuse de rage.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Publicité