‘’Qui vit sous le règne de la justice ne se rebelle point.’’ La récente actualité nationale dans les affaires ‘’tentatives d’empoisonnement et de coup d’Etat’’ expose à une perte préjudiciable de confiance en la justice béninoise.
Depuis toujours, le citoyen lambda ayant eu à faire à cette justice ne manque de clamer une insatisfaction parfois doublée d’une perte de confiance en la justice béninoise. Il y a peu, un auxiliaire de justice, non des moindres, un avocat, Me Lionel AGBO a dû se soustraire à une ‘’décision de justice’’ pour signaler, lui aussi, son manque de confiance. Aujourd’hui, ni le juge Angelo Djidjoho HOUSSOU, ni le gouvernement du Président YAYI Boni ne témoignent visiblement d’aucune confiance en cette justice.
Au regard des périls qui pesaient déjà sur les espaces d’expression dans le pays avec de plus en plus de difficultés d’accéder aux médias, surtout les télévisions, et de jouir de certaines libertés publiques, ces évolutions en rajoutent énormément aux inquiétudes du Réseau Ouest Africain pour l’Edification de la Paix (WANEP) au Bénin. Sous un régime où il est quotidiennement fait cas de frustrations de tous genres, assister à cette profonde remise en cause de la nécessaire confiance en la justice ne présage de rien de pacifique pour le pays. Des gens qui vivent sous le règne de la justice ne se rebellent pas, car ils n’ont pas de raison de le faire. C’est l’absence de justice et l’accumulation de frustrations qui engendrent, en grande partie, les conflits violents.
Or au même moment, le pays voit ses frontières de l’est, avec le Nigéria, sous la menace d’extrémistes de Boko Haram mis en déroute dans leurs fiefs du Nord Nigéria. De l’Est à l’Ouest, du Nord au Sud, les béninois vivent sous la hantise d’un malheur fatal et la psychose d’une insécurité généralisée.
Edifié par des expériences et des conséquences de situations similaires en Afrique de l’Ouest et au- delà, WANEP-Bénin appelle à la préservation de la justice béninoise, à la sauvegarde de l’indépendance de la justice et surtout à la restauration de l’Etat de droit démocratique, conditions essentielles de la légitimité des actes des dirigeants d’un Etat démocratique.
Nous avons hérité d’un Bénin en paix et avons le devoir de léguer, aux générations montantes, un Bénin plus en paix.
Ensemble, tissons des relations pour la paix.q
Fait à Cotonou, le 21 mai 2013
Pour le Conseil d’Administration,
La Présidente
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