Xwlacodji : la population commémore dans la détresse l’an 1 de la destruction de plus de 450 habitations

(Elle demande la reprise des négociations) Pour marquer l’an 1 du triste événement des 04, 05 et 09 mai 2012, la population de Xwlacodji a initié, ce week-end, une série de manifestations pour se rappeler de ce qu’elle a vécu en ces trois jours.

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Elle n’a pas manqué de demander au gouvernement et à la Mairie de Cotonou, la reprise des négociations. Les 4, 5 et 09 mai 2012, plus de 450 maisons ont été détruites dans le quartier de Xwlacodji, situé dans la 5ème arrondissement de Cotonou, avec plus de cinq mille (5000) personnes sans abri depuis ce jour. Pour commémorer l’an 1 de ce triste événement, la population de Xwlacodji a initié une série de manifestations pour marquer cette situation qui a attristé plus d’un. Le samedi 04 mai, sur la place publique, certaines personnes habillées en rouge et en noir, ont, à travers des chansons et des danses, fait savoir au gouvernement et aux autorités municipales, ce qu’elles attendent d’eux. Pour ces personnes, le rouge et le noir symbolisent le deuil et la détresse. Valère Agnimondji, un des sinistrés, a demandé au gouvernement et à la Mairie de Cotonou de revenir à la table des négociations, et aux communautés vivant dans ce quartier de « se mobiliser et rester éveillées face aux événements qui vont venir d’ici, mais dans le pacifisme». Il a fait savoir qu’on a déjà dénombré six (06) à huit (08) décès. Quant à dame Agbohessi Totaho, l’une des sages du quartier, elle ne veut qu’une seule chose : « qu’on rétablisse leur vodoun en le ramenant là où il était». Edwige Avana, une victime de la casse, a affirmé que « cela fait pitié et est déplorable, car jusqu’aujourd’hui, personne n’a pensé à eux », parce qu’elle est sans activité. Elle a fait entendre que «cette destruction a donné des résultats catastrophiques». Elle a ajouté que « Xwlacodji est premier quartier de Cotonou et pionnier de l’économie béninoise, et que la population ne réclame que justice». Sur les banderoles implantées par endroits, on peut lire des messages tels que « L’an 1 de la destruction de Xwlacodji: Rendons hommage à la population pour l’élégance et la dignité dont elle a fait preuve les 04, 05 et 09 mai 2012. Mobilisons-nous dans l’unité, la solidarité et la fraternité pour nos droits et acquis» ou bien « Destruction de Xwlacodji, 1er quartier de Cotonou : Hommages aux braves et valeureux canotiers Xwla et Xwéla, l’un des principaux pionniers de développement du Warf d’hier, le Port aujourd’hui, poumon de l’économie béninoise».

Trois exigences de la population

 La population de la cité dortoir de Xwlacodji ne réclame que trois choses. Premièrement, elle demande le dédommagement des victimes de la casse des 04, 05 et 09 mai 2012. Deuxièmement, la reprise des négociations. Et troisièmement, les mesures salutaires que le gouvernement et la Mairie de Cotonou doivent prendre pour que justice soit rendue. Quant à Robert Bessanh, Président du Conseil Consultatif Permanant de Xwlacodji, il a déclaré qu’« on continue de poser des actes de provocation en amenant des étrangers sur le terrain». Il a ensuite affirmé : « Nous voulons qu’on reconnaisse nos droits… Il y a plein de nos frères qui sont dans la détresse…. Si les autorités ne nous entendent pas, nous dirons qu’ils ne sont pas avec nous et que nous considérerons que nous sommes les exclure ». Il a invité le gouvernement a agi comme il l’ a fait pour la délocalisation du lieu de la vente de mouton de Zongo ( commune de Cotonou) vers la commune de Sèmè-Podji et du site de la construction de l’aéroport de Tourou de Parakou vers un autre site.  

Cultiver l’amour entre frères

 Dans une chanson entonnée par le père célébrant la messe hier, sur le terrain de Xwlacodji, il a demandé à chacun de s’aimer les uns et les autres car, déclare-il, c’est Dieu qui l’a dit. Il a poursuivi en ces termes : «Si vous vous accrochez à Dieu, vous aurez tout ce que vous voulez» et d’ajouter : « Pour que nous soyons contents de ce que nous sommes, croyez en la parole de Dieu». Il a demandé à la population de Xwlacodji de l’entretenir, car c’est en agissant selon la parole qu’on pourra la découvrir et que rien ne grandit l’homme sans Dieu » et qu’il faut avoir la foi. « Cultiver l’amour entre frères, pas de guerre et aimons-nous les uns et les autres comme Dieu nous a aimés», sont les termes principaux de son message. Il a conclu en ses termes : «Si l’amour existe, on peut s’asseoir et parler».

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