Sous l’égide de l’Ambassade des Etats-Unis d’Amérique près le Bénin, le gouvernement des Etats-Unis organise du 3 au 7 juin 2013 à Azalai Hôtel de Cotonou un atelier sous-régional sur le thème :
« Les moyens légaux et la pression de la société civile en matière de lutte contre la corruption et les crimes organisés », un atelier qui permettra aux participants venus du Togo, du Sénégal, du Burkina-Faso, du Niger et du Bénin de passer en revue les normes internationales et les instruments juridiques légaux utilisés dans la lutte contre la corruption et les crimes transnationaux organisés.
Dans l’allocution qu’il a prononcée à l’ouverture de cet atelier, S.E. Michael A. Raynor, Ambassadeur des Etats-Unis d’Amérique près le Bénin a dit ceci : « C’est un réel plaisir pour moi de vous souhaiter la bienvenue ici, à Cotonou, à l’occasion de l’atelier de réflexions sur la corruption en Afrique de l’Ouest, organisé par le Département de la justice des Etats-Unis grâce à l’appui du Département d’Etat américain. La volonté politique est un élément essentiel pour relever les nombreux défis auxquels les pays africains font face en matière de lutte contre la corruption. Selon l’Union Africaine, l’Afrique perd chaque année plus de cent quarante-huit milliards de dollars du fait de la corruption. Ce chiffre correspond à vingt-cinq pourcent du produit intérieur brut de l’Afrique. La corruption augmente de vingt pourcent, le coût des produits et des denrées de première nécessité en Afrique. Mais le coût de la corruption ne se mesure pas seulement en termes de gaspillage de milliards de dollars ou en termes de détournement de deniers publics. Le tribut payé à la corruption se traduit de façon émouvante par le manque ou l’inexistence d’hôpitaux, d’écoles, d’eau potable, de routes et de ponts qui auraient pu être construits avec l’ argent détourné et qui auraient certainement changé le destin de nombreuses familles et communautés. En décembre 2012, Transparency International a publié son indice deux mille douze de perception de la corruption, qui classe les pays en fonction des perceptions de la corruption dans le secteur public. Malheureusement, plus de quatre-vingt pour cent des pays d’Afrique sub-sahariens ont obtenu une note inférieure à la moyenne mondiale. Toutefois, une écrasante majorité des pays Africains ont amélioré leurs scores par rapport à l’indice de deux mille onze de Transparency Internationale. Plus impressionnant encore, dans l’enquête deux mille douze de l’agence, tous les cinq pays ici représentés aujourd’hui ont amélioré les scores qu’ils ont obtenus en deux mille onze; le Niger et le Burkina Faso sont parmi les pays Africains qui ont amélioré leurs scores et classements de façon spectaculaire. Bien que l’indice de perception de la corruption soit basé sur des perceptions, et bien que nous devions nous méfier de tirer trop de conclusions d’une enquête sur les progrès d’un pays dans la lutte contre la corruption, ces tendances sont très positives et reflètent l’effort admirable de vos gouvernements dans la lutte contre la corruption. Au Bénin, par exemple, le Président Yayi a fait de la lutte contre la corruption son cheval de bataille au cours de son mandat. Ainsi en automne deux mille onze, il a promulgué une loi anti-corruption qui fait obligation aux hauts fonctionnaires, de déclarer leurs biens à la prise et à la fin de leurs fonctions. Cette même loi porte sur un large éventail de crimes économiques et constitue le fondement de la nouvelle Autorité Nationale de Lutte Contre la Corruption qui a été récemment créée et dont les membres ont prêté serment en mai dernier au cours d’une cérémonie à laquelle j’ai assisté. Les lois anti-corruption et leur mise en œuvre dans les pays Africains, sont lentement mais surement en train de transformer la corruption en une pratique risquée et plus difficile à adopter ».
Le présent atelier est organisé pour renforcer les efforts déjà consentis à travers le renforcement des capacités existantes. Tout au long de la semaine, les participants recevront une assistance technique pour se doter de connaissances et de compétences appropriées afin de mieux enquêter et de mieux poursuivre les infractions et délits de corruption publique. Ils auront également à explorer plus précisément des techniques proactives et la traçabilité de preuves en matière d’investigation, ainsi que les théories et pratiques de recouvrement des avoirs. A l’issue des travaux dudit atelier, les connaissances acquises permettront aux participants de traiter des dossiers de corruption dans le secteur public, d’élaborer un plan d’investigation, d’être capables de collecter et de sécuriser des preuves documentaires et celles issues de témoignages. Ils seront à même d’élaborer une procédure de chefs d’inculpation, et de mettre en œuvre une stratégie de procès.