La Turquie vit depuis quelques jours des moments troubles. Comme en Tunisie, en Libye, en Egypte et depuis quelques mois en Syrie, le pays est secoué par des vagues de contestations qui commencent à inquiéter la communauté internationale.
En effet, suite à la contestation d'un projet d'urbanisation visant un parc nationale (parc Gezi), les "petits" mouvements d'humeur ont pris depuis quelques heures une ampleur considérable qui menace même la stabilité du pays selon certains observateurs. C'est sans sourciller que le premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan a affirmé, concernant la mobilisation des jeunes via les réseaux sociaux : "Ces choses que l'on appelle les réseaux sociaux sont des fauteurs de troubles dans nos sociétés actuelles."
Le mouvement initialement d'origine sociale est au fil des heures et des répressions en train de se transformer en mouvement politique, mouvement contre la politique dite répressive du gouvernement islamo-conservateur en place. Parmi les mesures critiquées, l'impossibilité par exemple depuis quelques mois, pour les jeunes femmes d'acquérir la pilule contraceptive sans ordonnance, mesure considérée comme régressive
Lire à cet effet : Turquie : Gezi, parc de plaisirs et de liberté d’où la révolte est partie (Rue89)
Du côté du voisin syrien, en prise avec sa propre révolution, on semble se réjouir des mouvements dans le pays d'Erdogan. Les médias syriens reprennent en boucle les appels à la démission d'une poignée des manifestants et diffusent en continue des informations sur la situation dans le pays, alors même que les médias nationaux turcs, font tout leur possible pour ne pas évoquer le sujet.
Rappelons, que le premier ministre turc s'en était violemment pris au président syrien Bachar Al Assad qu'il accusait de massacrer son peuple, tandis que ce dernier se défendait de sauver son peuple contre les terroristes chargés de destabiliser le pays. Bachar Al Assad avait ensuite accusé le régime turc de soutenir les rebelles. Une aubaine donc pour celui qui cherche à tout pris à neutraliser les rebelles islamistes ou non.