Alors qu’on croyait finir avec le terrorisme au Sahel avec la fin de la guerre au Mali, le Niger s’invite dans le débat. La fréquence des actes terroristes dans ce pays, jusque là à l’abri, amène les uns et les autres à la réalité selon laquelle le terrorisme transsaharien est toujours vivant.
On avait cru éradiquer le mal depuis le Niger. On avait cru que grâce à l’opération Serval, le terrorisme saharien serait vaincu. A maintes reprises, on a péroré sur les morts des chefs djihadistes comme Abou Zéib et surtout Mokthar Belmokthar. Donné pour mort par le Tchad dont le président Déby a clamé haut et fort que le « borgne » s’est fait exploser à la vue des soldats de l’armée tchadienne, c’est au Niger qu’il s’illustre par son groupe en commettant deux attentats terroristes à Arlit et à Agadez. Ces deux attentats ont été renchéris par un autre commis dans la prison de la capitale par des djihadistes venus d’ailleurs. Il s’agit d’une fronde suivie de tentative d’évasion à la prison civile de Niamey. Ici, c’est la secte Boko Haram qui rend la vie dure au gouvernement nigérian depuis des années qui s’est fait illustrer. Ces éléments emprisonnés ont attaqué à l’aide d’un pistolet leurs gardes, ont abattus certains avant de prendre la fuite. Selon le ministre nigérien de la justice Marou Amadou, 22 personnes dont des terroristes ont réussi à s’échapper. Le Niger est sous le choc. Et ses autorités commencent déjà à solliciter l’aide de la communauté internationale.
Nécessité de Serval 2
L’opération Serval a eu le mérite de libérer le nord du Mali des groupes djihadistes mais elle aura de graves conséquences sur la situation de la sous région. Le premier exemple est donné par le Niger. Naguère calme, le pays a été victime de plusieurs attentats en peu de temps. On a donc l’impression que Serval n’a fait que déplacer le péril « terroriste » du Mali au Niger. Que les terroristes ont échappé bel aux bombardements des Rafale et Mirage Français pour se mette à l’abri au Niger, autre terre propice où ils ont commencé à se réorganiser. La guerre contre le terrorisme n’est pas encore gagnée dans le Sahel. L’ennemi bénéficie d’un relief assez favorable pour s’évader, se camoufler, se cacher, se métamorphoser puis renaître de ses cendres. La France et les pays engagés au Mali n’ont-ils pas mesuré cette dimension de la guerre ? Ont-ils pensé aux effets collatéraux de cette guerre partie pour bien durer. Depuis que Kadhaffi est mort, l’arsenal de guerre du tyran est tombé dans de mauvaises mains. Et les conséquences risquent d’être désastreuses pour tous les pays de la sous région.