La Cour rejette la nomination d’Euloge Akpo

Tard dans la nuit d’hier, nous avons appris, de sources concordantes, que la Cour Constitutionnelle a rejeté la nomination du magistrat Euloge Akpo, comme représentant du Président de la République au sein de la Haute juridiction.

Publicité

Et pour cause, le magistrat n’a pas comptabilisé quinze ans d’expérience professionnelle comme le stipule l’article 115 de la Constitution.

Vous avez dit «grande réputation»

Selon l’article 115 de la Constitution, la Cour Constitutionnelle  comprend  entre autres « deux Personnalités  de grande réputation professionnelle  nommées, l’une par le Bureau de l’Assemblée  Nationale et l’autre par le Président de la République. » La personnalité de « grande réputation professionnelle » nommée par le Président de la république est Lamatou Nassirou. « Grande réputation professionnelle », a-t-on dit. Pourtant Lamata Nassirou est la grande inconnue des trois représentants de Yayi à la Cour. Elle a n’a d’ailleurs été révélée à l’opinion publique béninoise qu’avec sa nomination, jeudi 30 mai dernier. Son Cv nous apprend qu’elle est titulaire d’une maîtrise en sociologie et d’un Dess (Diplôme d’études supérieures spécialisées) en gestion des projets. Est-elle une illustre personnalité dans le monde des « gestionnaire de projets » ? Son expérience professionnelle prouve le contraire. 

La Cour Constitutionnelle est l’une des institutions dont dépend la survie de la démocratie béninoise. Son rôle est d’autant plus important qu’elle est le gendarme qui veille au respect de la loi fondamentale par toutes les autres institutions de la République. Ainsi, la logique aurait voulu que siègent à cette Cour des «sages» des personnalités totalement accomplies sur le plan professionnel. Des personnalités qui sont sur le point d’achever la courbe de leur parcours professionnel. Ce type de personnalité serait à priori moins malléable et moins corvéable. Pour le moment, on  retient que, malgré le tollé légitime et justifié suscité par leur désignation, Boni Yayi n’a pas rebroussé chemin. Et seule la nature des décisions que rendra la prochaine Cour, permettra de savoir s’ils sont malléables  et corvéables ou pas. Sans préjugés!
Souleymane Boukari

Akpo, l’erreur « volontaire » de Yayi

Encore une rançon de la gouvernance par la précipitation. Hier, alors qu’on était à la veille de l’installation de la prochaine Cour Constitutionnelle, cette dernière rend un arrêt qui discrédite complètement le Chef de l’Etat. La Cour a, en effet, invalidé la nomination du magistrat Euloge Akpo, une des trois personnes désignées par Boni Yayi. La raison c’est qu’il n’a fait que treize ans dans sa corporation, alors que la Constitution exige un minimum de quinze ans. Et là on s’interroge. Comment un Chef d’Etat qui a tous les moyens de la République pour avoir les informations qu’il veut, et un panel de collaborateurs de toutes spécialités, peut-il ignorer une information aussi sensible sur quelqu’un qu’il a décidé de nommer lui-même ? On se rappelle que, la veille de sa proposition par le Chef de l’Etat pour siéger à la Cour Constitutionnelle, il avait été promu par le même gouvernement, Président du Tribunal de première instance de Cotonou, au cours d’un redéploiement qui a suscité un tollé chez les magistrats. Et, dès le lendemain, l’Unamab avait bien contesté sa nomination à ce poste, avant que le Chef de l’Etat ne décide de l’envoyer à la Cour Constitutionnelle. Boni Yayi pouvait-il ignorer tout cela, ou a-t-il commis volontairement cette erreur pour  une raison encore non avouée ?
Marcel Zoumènou

Publicité

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Publicité