Les derniers développements de l’actualité sociopolitique nationale ne sont pas de nature à calmer l’indignation des magistrats au Bénin. En effet, convoquée par son bureau exécutif national le vendredi 14 juin dernier, l’Assemblée Général de l’Union nationale des magistrats du Bénin s’est effectivement réunie, hier au Palais de Justice de Cotonou.
Cette rencontre s’est essentiellement penchée sur trois points, notamment : les dernières nominations intervenues le 28 mai 2013 dans les juridictions et à la Chancellerie, le communiqué du Synapolice, issu de sa dernière assemblée Générale, puis la sécurité du juge Angelo Houssou.
S’agissant de ce dernier point, l’Unamab prend à témoin l’opinion publique nationale et internationale de la persistance des harcèlements dont serait encore victime le juge Angelo Houssou, et rend responsables la Police Nationale et le Gouvernement, de toute atteinte éventuelle à l’intégrité physique, tant de celui-ci que de tout autre magistrat.
Par ailleurs l’Assemblée générale de l’Unamab dénonce une déstabilisation programmée du pouvoir judiciaire à travers les dernières nominations du 28 mai 2013 qui, selon les hommes de droit, violent non seulement les règles de préséance, mais également le principe de l’inamovibilité.
Tenant compte de ce qu’en dépit des promesses faites par le gouvernement et le Conseil Supérieur de la Magistrature, les corrections attendues, dans le cadre de ces nominations, ne sont jamais intervenues, les magistrats ont décidé d’observer un mouvement de grève de protestation de soixante douze (72) heures à compter du mardi 25 juin prochain à zéro heure. (Lire l’intégralité du communiqué final de l’Assemblée Générale).
DECLARATION DE PRESSE DE l’AG DE L’UNAMAB
Sur convocation de son Bureau Exécutif, l’Assemblée Générale de l’Union Nationale des Magistrats du Bénin s’est réunie ce jour mardi 18 juin 2013.
Trois points ont été inscrits à l’ordre du jour :
1- la sécurité du juge Angelo HOUSSOU,
2- le communiqué du Synapolice,
3- les dernières nominations intervenues le 28 mai 2013 dans les juridictions et à la chancellerie.
S’agissant de la sécurité du juge Angelo HOUSSOU, l’Assemblée Générale de l’UNAMAB a constaté que bien que le dispositif de sécurité mis en place autour du collègue se soit amélioré, sa vie est menacée par des agents de la police nationale non en uniforme. L’Assemblée Générale de l’UNAMAB prend à témoin l’opinion publique nationale et internationale d’un tel harcèlement et rend responsables la Police Nationale et le Gouvernement de toute atteinte éventuelle à l’intégrité physique tant du juge Angelo HOUSSOU que tout autre magistrat.
En ce qui concerne le communiqué de presse du synapolice, l’Assemblée Générale rappelle que la magistrature encore moins l’UNAMAB n’ont aucun problème avec la police et le Synapolice. Elle invite en conséquence l’opinion publique à ne pas céder à l’amalgame volontairement entretenu entre des problèmes individuels et ceux entre corporations. L’Assemblée Générale de l’UNAMAB précise à l’opinion publique que dans un Etat de droit nul n’est au dessus de la loi et que force doit rester à la loi.
Relativement aux dernières nominations, l’Assemblée Générale de l’UNAMAB note avec amertume qu’en 2011 des nominations à polémique de magistrats avaient été faites, et qu’en dépit des promesses faites par le Gouvernement et le Conseil Supérieur de la Magistrature, les corrections attendues ne sont pas jamais intervenues. Pire, les nominations du 28 mai 2013 plus que celles de 2011 violent non seulement les règles de préséance, mais également le principe de l’inamovibilité.
Face à cette situation qui s’apparente à une déstabilisation programmée du pouvoir judiciaire, l’Assemblée Générale de l’UNAMAB :
-demande au Conseil Supérieur de la Magistrature et au gouvernement de procéder aux corrections exigées par le Bureau Exécutif de l’UNAMAB dans sa correspondance en date du 12 juin 2013,
-invite les chefs de juridiction à surseoir jusqu’à nouvel ordre aux installations des collègues nommés,
-décide d’observer un mouvement de grève de protestation de soixante douze (72) heures à compter du mardi 25 juin 2013 à zéro heure,
-exhorte les magistrats à rester mobilisés pour la défense des principes qui ont de tout temps assurer l’indépendance et le respect du pouvoir judiciaire.
-rend le gouvernement et le Conseil Supérieur de la Magistrature responsables des déconvenues qui découleraient de leur inaction.
Fait à Cotonou, le 18 juin 2013
L’Assemblée Générale de l’UNAMAB