Hier, a-t-on appris par un article de Sophie Torlotin sur le site de Rfi, la sortie de l’adaptation au cinéma de la bande dessinée «Aya de Yopougon», dans les salles en France. Marguerite Abouet et Clément Oubrerie, ont coréalisé l'adaptation cinématographique, en animation, de leur bande dessinée publiée en six tomes chez Gallimard.
La scénariste d'origine ivoirienne, Marguerite Abouet, et le dessinateur Clément Oubrerie, portent avec succès à l'écran, les deux premiers tomes de leur série de bandes dessinées. On y retrouve les dessins épurés, conservés par l'animation traditionnelle en 2D, et puis l'humour des situations, à mille lieux des clichés misérabilistes souvent véhiculés sur l'Afrique. On goûte aussi, avec plaisir, à la truculence des dialogues. Aya de Yopougon est également portée par une bande son délicieuse, faisant la part belle aux crooners ivoiriens des années 1970.
Zoom sur «Aya de Yopougon»
Fin des années soixante-dix, à Yopougon, quartier populaire d'Abidjan rebaptisé Yop City «pour faire comme un film américain», la vie est douce, mais les histoires de cœur mouvementées. Y vivent, Aya et ses deux amies Adjoua et Bintou. Elles ont dix-neuf ans, l'âge où tout est possible. Mais, si Aya souhaite devenir médecin, Adjoua et Bintou ne pensent qu’à aller gazer en douce, la nuit tombée, dans les maquis. Autour de ce trio choc, on croise des personnages aux destins divers, comme Ignace, le père volage d'Aya qui jongle entre plusieurs «bureaux», Moussa, le fils du puissant Bonaventure Sissoko, qui compte sur sa Toyota pour emballer les filles, Fanta et Koro, les mamans qui s'efforcent de protéger leurs filles, ou Grégoire, le «Parisien», qui flambe son magot au fameux Hôtel Ivoire. Lorsqu’Adjoua se retrouve enceinte par mégarde, les choses se gâtent. Que faire ?
Du livre à l'image animée
Aya de Yopougon est, à l'origine, une BD en 6 volumes, traduite dans 15 langues et adaptée par ses créateurs, Marguerite Abouet, l'auteur, et le dessinateur Clément Oubrerie. Passer d'une BD à un film n'est pas chose facile. Il y a plusieurs enjeux et paramètres à prendre en compte. L'un des points principaux est la musicalité. En Afrique, les mots sont prononcés de manière spécifique, de même que la gestuelle y est différente qu'en Europe. Il a fallu éviter les stéréotypes. Clément Oubrerie explique : "Marguerite a non seulement assuré la direction d’acteurs, mais elle a aussi mimé et joué les personnages qu’on a filmés et qui ont ensuite servi de références pour les animateurs". Par ailleurs, le rythme est essentiel, et a donné une véritable musicalité au film. Les dialogues accompagnent des dessins, davantage complexifiés que dans la BD. Enfin, les couleurs du film sont issues de la BD, bien que plus atténuées.
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