Centre de promotion de l’artisanat : les artisans crient à la mévente

Les artisans du Centre de Promotion de l’Artisanat (Cpa) à Cotonou, se battent nuit et jour pour produire de belles œuvres. Mais, les Béninois dans leur grande majorité, manifestent très peu d’intérêt pour ces créations.

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L’attraction du Centre de Promotion de l’Artisanat (Cpa), qui promeut les œuvres d’art, entre autres, est en pleine régression. Une situation que déplorent les artisans. Ulrich, un des sculpteurs du Centre, regrette : «Les Béninois ne s’intéressent pas aux œuvres d’art ; s’il n’y a pas de touristes, nous ne vendons pas.» Tous les artisans rencontrés sur le site se plaignent de la mévente qui en découle. «Désintéressement, insensibilité ou impassibilité des béninois, justifient la mévente que nous connaissons ici au Cpa». Renchérit Jacob Hountondji, artiste travailleur du bronze.

A cette impassibilité du public béninois vis-à-vis des œuvres d’art et de l’artisanat, chacun donne son explication. «Nos articles ne disent rient aux Béninois parce qu’ils ne connaissent pas la valeur de ce que nous faisons. Ils disent que ce n’est rien que du traditionnel.» Explique Désiré,  un sculpteur. Pour Emile, artiste peintre, la vraie raison, c’est parce que les Béninois sont, dans leur grande majorité, extravertis». «Mais, ajoute-t-il, il faut dire que c’est aussi par faute de moyen financier». «Moi je n’achète pas les œuvres d’art, parce que mes moyens ne me le permettent pas», confirme Blandine, étudiante à l’Université d’Abomey-Calavi. Quant à Jean-Baptiste, instituteur en vacances à Cotonou, «cette indifférence se comprend très aisément, dans la mesure où l’achat d’une œuvre d’art n’est pas dans l’habitude du Béninois».

A l’ignorance, s’ajoute le fait que le Béninois, en général, n’est fasciné que par ce qui vient de l’extérieur. Chose qui n’épargne pas le domaine des arts. Mensah, peintre de profession depuis 15 ans, confie : «N’achètent nos œuvres que ceux qui ont vécu à l’extérieur. De leur retour, ils essayent de donner plus ou moins d’importance à notre travail». Une telle situation n’encourage pas les artisans dans la création. L’émergence dans tout secteur, comme dans celui de l’artisanat, est subordonnée à la promotion et à la consommation des produits.

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