Conférence-débat sur le régionalisme : creuser un abcès en excroissance au Bénin

Dans l’amphi Idriss Deby de l’Université d’Abomey-Calavi, la section Cotonou de la Jeune chambre internationale Bénin a  organisé samedi 20 juillet dernier, une conférence débat sur le régionalisme en plein essor au Bénin.

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Universitaires, politiques, tête couronnée, acteurs de la société civile, du monde éducatif et jeunes de différents horizons étaient tous réunis ce samedi 20 juillet dans l’enceinte de l’amphi Idriss Deby de l’Université d’Abomey-Calavi.  Objectif débattre d’un mal, le régionalisme qui s’enracine dans les mœurs au Bénin. Un exploit à mettre à l’actif du dynamisme des jeunes de la section Cotonou de la Jci Bénin.  Au programme, deux thèmes. « Régionalisme et régionalismes»  animé par le professeur Dénis Amoussou Yéyé. Et « Les points de vue des personnalités sociopolitiques sur la question du régionalisme et du sectarisme et les questions de l’unité nationale  et du développement durable du Bénin» par le professeur Léon Bio Bigou. Avant la phase du développement de ces deux thèmes, le frère Melchior, professeur Albert tévoèdjrè, Médiateur de la République a, après les mots de bienvenue des présidents de la Jci Cotonou et  de la Jci Bénin, engagé les discussions. Penseur émérite, avec lui on retient une phrase forte. «Vanité des vanités, tout est vanité sauf la fraternité humaine».

Un mal en exacerbation  avec le régime actuel

Les communications terminées, le débat sur le régionalisme a suscité une avalanche d’interventions des participants. Aux dires des intervenants le phénomène connait une exacerbation dangereuse  ces dernières années avec la complicité des politiques accusés d’attiser le feu du régionalisme à travers la création des regroupements sectaires. «Régionalisme, ça existe et est en exacerbation avec le régime actuel» s’est indigné Martin Assogba, Président de l’Ong Alcrer. «Jeunes départissez-vous  de ça, car les politiciens vous utilise à cela » a-t-il notifié aux jeunes  présents  sur les lieux Une évidence reconnue par Zacharie Todan, représentant de l’Union fait la Nation «l’UN qui se veut être un partie de rassemblement vit au quotidien ce fait. Ce sont des groupuscules qui le fomentent». Thierry Dovonon, acteur du système éducatif béninois apprend que le mal affecte aussi l’école béninoise. «Pour charmer les populations  de sa région, un ministre du gouvernement, à son arrivée y a, tout en violant les dispositions en la matière, créé 05 collèges et placer des ressortissants de la région aux directoires de trois». Conclusion d’après lui, on ne fait plus recours aux compétences mais aux fils du terroir. Autant d’exemples qui illustrent  le régionalisme  en croissance au Bénin.

Lire : De la tribalité normale au régionalisme dangereux : il vaut mieux prévenir qu’avoir à guérir

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Des portes de sorties

L’ayant reconnu pour un mal endémique, les participants à cette conférence ont fait des propositions –non exhaustives- regroupées en  un mémorandum qui,  pris en compte par les pouvoirs publics, l’endiguerait. Entre autres les participants ont proposé l’institution d’une journée nationale de lutte contre le régionalisme, la rédaction d’une charte sur l’unité nationale, la convocation d’une conférence nationale sur le régionalisme, l’élimination du principe des quotas aux concours, la création d’Universités thématiques contrairement à ce qui se fait actuellement, la révision  des textes régissant la création de partie politique au Bénin. Ces propositions et bien d’autres réunies  dans le mémorandum, selon Gildas Odilon Sèhlin, seront transmises aux autorités publiques pour servir et valoir ce que de droit.

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