Croissance économique du Bénin : l’artisanat contribue à 11% du Pib

(Et représente 51% des entreprises béninoises) Les activités entrant dans le cadre de la Journée de la renaissance scientifique de l'Afrique ( Jrsa-2013), ont pris fin le samedi 29 juin dernier.

Publicité

Elles sont clôturées par une communication qui expose la contribution du secteur de l'artisanat à la croissance du Bénin. C'était à l'Isba de Cotonou, avec le Coordonnateur du Bureau d'appui à l'artisanat (Baa), Comlan Cyr Davodoun.

Le secteur de l'artisanat contribue à hauteur de 11% au Produit intérieur brut (Pib) du Bénin. Mais, les pouvoirs publics n'en tirent pas la meilleure part, pour le développement du pays. Et pour cause, ils ne cernent pas correctement les potentiels que regorgent ce secteur, associés à tord à des portefeuilles ministériels sans parallèle. C'est la substance de la conférence donnée, le 29 juin dernier, à la clôture des activités marquant la célébration de la Jrsa, par le Coordonnateur du Bureau d'appui à l'artisanat, Comlan Cyr Davodoun, auteur de plusieurs ouvrages sur le secteur de l'artisanat.

Aux dires du conférencier, le secteur de l'artisanat est très mal cerné par les pouvoirs publics, qui la réduisent à la simple fabrication de gadgets à offrir à quelques touristes. Et pour lever l'équivoque, Comlan Cyr Davodoun explique que le secteur de l’artisanat, à lui seul, se décompose en 42 corps de métiers, avec 210 métiers au total. L'ensemble de ces  métiers se retrouvent dans quatre grands domaines d'artisanat, dont l'artisanat de production utilitaire qui concerne 44,28% des 210 métiers, l'artisanat de prestation de services avec 16,19%, celui de l'art et de décoration avec 14,28%, sans  oublier l'artisanat agroalimentaire avec 25,23%.

Quant à la couverture nationale par des unités artisanales, il faut remarquer que  les départements du Littoral, de l'Ouémé et de l'Atlantique  concentrent respectivement 30%, 13,8% et 12,90%, tandis que le département de l’Alibori, avec 2,3%, demeure le département le moins couvert.

Publicité

Il y a 51% d'entreprises artisanales sur l'ensemble des entreprises au Bénin

Pour démontrer l'importance du secteur de l'artisanat dans la croissance économique, le conférencier affirme, après enquête, qu'au Bénin, sur l'ensemble des entreprises, le secteur de l'artisanat occupe 51%. Dans leur ensemble, ces différentes entreprises artisanales valorisent les matières premières. Et malgré cette importance, le secteur peine à contribuer convenablement à la croissance du Bénin. Pour plusieurs raisons, notamment, d'ordre politique et organisationnel.

À en croire le conférencier, la méconnaissance du secteur de l'artisanat fait que les pouvoirs publics l'associent à tous les portefeuilles, sauf à l'essentiel. Celui des petites et moyennes entreprises, de l’Industrie, ou encore celui de l’emploi par exemple. Car, dit-il, «l'artisanat est une entreprise comme toute autre et peut d'ailleurs mieux contribuer à la croissance du Bénin, s'il est bien administré». Aussi, ajoute-t-il, que cette méconnaissance fait que les artisans sont assujettis à des types de fiscalité variant d'une région à une autre, et d'un métier à un autre. «Du coup, les artisans ne veulent pas s’installer, au risque de se mettre les agents du fisc à dos», aux dires du conférencier.

Par ailleurs, le secteur de l'artisanat se heurte également à des difficultés organisationnelles qui ne favorisent pas son financement. À tout cela, s'ajoutent la question de la réglementation du secteur qui le fait qualifier d'informel.

Pour mieux mettre le secteur de l’artisanat au service de la croissance du Bénin, l'auteur préconise la définition d'un mécanisme d'appui aux entreprises artisanales, dans leur rôle de formation pour les diplômes du Cqp et de Cqm, la mise en place des mesures incitatives au développement des micros et petites entreprises artisanales au Bénin. Aussi, suggère -t-il aux décideurs politiques, de réfléchir à l'instauration d'un impôt synthétique au profit des entreprises artisanales, en remplacement de la Tpu dans les zones ayant un registre foncier urbain, et des autres taxes pour les zones rurales, et d'étudier également les possibilités de positionnement de la problématique de l'entreprise artisanale au centre des préoccupations de la recherche universitaire, à travers le choix des sujets de mémoires et de thèses de fin de formation.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Publicité