Football : le nouveau chantier

Anjorin Moucharafou jette l’éponge. Il libère la direction de la Fédération béninoise de football, à la suite d’une crise dure et qui a duré.

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Il n’y a pas à s’en réjouir. Importe davantage l’impérieuse nécessité de reprendre notre football en main. Un football, désormais, en miettes. Mais un football à reconstruire, pierre à pierre, pièce par pièce.

C’est un chantier immense qui s’ouvre ainsi à l’initiative de chacun de nous. Tout le monde y a sa place. Ne cédons point à l’esprit de revanche ou à la tentation de la vengeance. Ni exclusion. Ni stigmatisation. Ni chasse aux sorcières. Au risque de retomber dans le même cycle infernal. Nous tournerions en rond si les victimes d’hier devaient se muer, aujourd’hui, en bourreaux. La Maison football doit retrouver la sérénité d’une famille dont les membres ne se sentent forts que quand leurs mains se joignent et se rejoignent pour construire ensemble. Convaincu qu’une chronique ne peut suffire pour le dire, nous brossons, à grands traits, les lignes d’une action de renaissance de notre football. A partir du triptyque : vision, système, résultat.

La vision, c’est là où nous voulons aller. C’est l’horizon visé. Le point de mire sur lequel nous concentrons nos regards. Une telle vision doit intégrer les réalités du football contemporain. Un football de haut niveau, dans l’esprit de la haute compétition. Un football soutenu et sous-tendu par un professionnalisme pur et dur. Le professionnalisme des acteurs. Mais aussi de l’organisation en général. Le professionnalisme des encadreurs. Mais aussi de la gestion des êtres et des choses. Même le football de quartier se doit de se plier aux nouvelles exigences et connaître une mue conséquente. Il doit s’organiser et se discipliner pour être et pour rester la pépinière des grands champions de demain. Quant au reste, il y aura toujours et assez de place, hors des stades, pour les footballeurs du dimanche.

Le système à mettre en place, après l’audit de l’existant, sera assis sur les éléments ci-après.

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• Les structures : celles propres à une gestion ordinaire et pyramidale du football : de la Fédération nationale, au sommet, aux clubs, à la base, en passant par les ligues à divers niveaux. La démocratie et la transparence doivent être de règle. Elles aideront à placer l’homme qu’il faut à la place qu’il faut. L’organisation administrative et technique des championnats ainsi que toutes tâches et missions d’édification d’un football performant participeront à l’animation de ces structures.

• La formation. Elle part des écoles de formation à la base, comme lieux privilégiés de l’apprentissage. Elle se poursuit avec des formules ou approches saisonnières de perfectionnement ou de recyclage. Dans tous les cas, elle est permanente et continue. Elle prend en compte tous les acteurs : personnels administratifs et techniques, joueurs, entraîneurs, arbitres, journalistes sportifs, soigneurs etc.

• Les leviers de l’action. La communication doit bénéficier d’un traitement privilégié. De même, le sponsoring doit faire l’objet aussi bien d’une réflexion que d’une politique neuve. Deux autres leviers à actionner dans le renouveau de notre football. C’est, d’une part, le développement du sport scolaire. Nous devons en faire un vivier de champions. C’est, d’autre part, l’utilisation intelligente et optimale des compétences et de l’expertise de notre plus haute institution de formation et de recherche en matière sportive : l’Institut national de la Jeunesse et de l’Education physique et sportive (INJEPS).

Enfin, le résultat. Nous devons en faire le baromètre de notre football. Les résultats comme critère d’allocation des ressources. Pour qu’on reçoive, désormais, en proportion de ce qu’on a fait. C’est l’avancement au mérite. Les résultats comme critère de sélection et de primes : on ne laisse pas aux vestiaires un bon élément et chacun doit mériter ce qu’il gagne. Les résultats comme le couronnement d’une saine gestion et d’une bonne gouvernance. La rigueur, en ce domaine, nous éloigne de la médiocrité, du laxisme, de l’incompétence, de la corruption

Voilà, dans leurs grandes lignes, quelques idées de réformes. Objectif : faire renaître notre football. C’est ce qui nous permettra de tourner une page et d’en ouvrir une autre. Aussi nous sera-t-il, enfin, loisible de dire : au revoir et merci Anjorin Moucharafou!

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