«Le Conseil d’administration n’a pas rejeté mon rapport.» «Ce n’est ni de la mauvaise gestion, ni une malversation financière, ni un détournement de fonds.»
Pascal Wanou, Directeur du Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb), réfute ainsi toutes les accusations portées contre lui, à travers des sujets qui depuis quelques semaines font état d’un malaise à la Direction du festival.
Rejet de rapport d’activité du Directeur du Fitheb, rapport accablant d’audit réalisé par l’Inspection Générale du Ministère (Igm) de la Culture sur la gestion du Fitheb, de mauvaise gouvernance et de détournement de fonds ; 52 millions par ici, 25 millions par là… Autant de bruits qui courent depuis peu à la Direction du Fitheb. Mais, dans une interview qu’il a accordée à un organe de presse de la place, Pascal Wanou explique qu’il n’en est rien de tout ceci. Ou du moins, à l’en croire, il s’agit de mauvaises interprétations de faits ou d’actes. «Les gens font exprès de couper les bouts de phrases, pour semer la confusion.» Déclare le Directeur du Fitheb.
Rejet de rapport d’activité?
En ce qui concerne son rapport d’activité, présenté au Conseil d’administration, le Directeur du Fitheb clarifie qu’il n’y a pas eu rejet. «Le Conseil d’administration n’a pas rejeté mon rapport. Le Conseil d’administration ne peut rejeter un rapport d’édition, un ensemble constitué d’une partie technique et d’une partie financière.» A-t-il confié. D’après ses déclarations, c’est la partie financière qui souffre quelque peu. Il s’agit d’un gap financier noté dans le bilan financier de l’édition 2012 du Fitheb, à l’en croire. Un gap financier qui s’expliquerait par «un déficit de ressources». C’est-à-dire, explique Pascal Wanou, que les ressources attendues pour financer les activités de l’événement, se sont révélées, en fin de compte, insuffisantes pour couvrir toutes les dépenses engendrées par l’édition. Et ceci est dû au fait que tous les partenaires et sponsors n’ont pas, ou n’ont pas encore réalisé leurs promesses financières. Conséquence ! «Dans ces conditions, ça vous crée des problèmes. C’est ce qui a donc fait que l’étude du rapport a traîné. Au finish, le Conseil a constaté qu’il y a véritablement eu des difficultés. Mais, puisqu’on ne peut pas continuer de traîner sur l’adoption du rapport, le Conseil d’administration a déclaré, finalement, ne pas pouvoir approuver le rapport en l’état.» Déclare le Directeur qui ajoute : «En l’état, cela veut dire qu’il y a un gap à combler. Ce qui veut dire qu’il y a encore des actions à mener pour mobiliser les ressources, et le Conseil en a donc pris acte.»
Mauvaise conduite de l’audit et acharnement
Dans ce méli-mélo, seule une audition judicieuse peut permettre de voir clair. A cet effet, le ministère de la Culture a dépêché l’Inspection Générale du Ministère, pour auditer la gestion. Mais, déplore le Directeur du Fitheb, le travail de l’Igm souffre d’irrégularités. D’une part, souligne le Directeur, les dysfonctionnements évoqués par l’Igm sur la nature et le fonctionnement de l’institution que je dirige, se défend Pascal Wanou, ne lui incombent pas. La source de ces disfonctionnement, indique-t-il, est à rechercher dans le décret portant statuts du Fitheb, qui a été pris en 1999, avant son accession au directorat de l’institution en 2010.
D’autre part, le Directeur relève un amalgame que le travail de l’Igm a semé dans les esprits, selon lui. Quand l’Igm parle de légèretés ayant occasionné des préjudices d’un montant d’environ 25 millions, rectifie-t-il, il ne faudrait pas l’assimiler à une malversation ou à une mauvaise gestion, comme les gens se plaisent à répandre dans l’opinion publique.
«Je constate d’abord qu’il y a une cible désignée à abattre. C’est ma personne». C’est à cette conclusion qu’est arrivée Pascal Wanou. Il en veut pour preuve, la lettre ministérielle du 15 mai, qui lui a été envoyée aussitôt après la rencontre du ministre avec le Conseil d’administration, le 13 du même mois. Laquelle lettre, à l’en croire, sur recommandation de l’Igm, le sommait de rembourser le solde que l’institution chargée de son audition lui a fait porter. Mais, se demande-t-il, sur quelle base rembourser? «Encore que… » dit-il, « je n’ai même pas eu le prétendu rapport de l’Igm par lequel on m’accuse».
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