«Mercredi rouge» : le gouvernement demande aux opérateurs GSM d’intercepter les messages

Joint au téléphone hier pour en savoir d’avantage sur l’ampleur que prend le mouvement ‘’Mercredi Rouge’’, qui ce jour est à sa troisième journée, Maître Joseph Djogbénou a confié que le gouvernement a fait injonction aux compagnies Gsm de filtrer les messages qui en parlent.

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Mouvement de résistance pacifique contre la révision de la Constitution du Bénin, le mouvement ‘’Mercredi Rouge’’ est dans le viseur du gouvernement. Ce mouvement initié par Maître Joseph Djogbénou, et qui est, ce jour, à sa troisième journée, fait l’objet de sabotage de la part du gouvernement béninois. Selon l’avocat au Barreau de Cotonou, Yayi Boni a sommé son ministre de la Communication, Barthélémy Max Ahouèkè, de prendre des dispositions pour intercepter les messages envoyés dans ce cadre aux différents abonnés des réseaux Gsm opérant sur le territoire national, sous prétexte que cela peut amener à des soulèvements. Alors, le ministre a fait appel aux opérateurs mobiles et leur a donné l’ordre de ne plus faire passer aux abonnés, les messages liés au ‘’Mercredi rouge’’. L’homme de Droit affirme que  cet agissement est de nature à intimider, à saboter le mouvement. Mieux, il juge illégale, cette décision du gouvernement, car déclare-t-il, «si une telle décision devrait être prise, ce serait sous autorisation judiciaire, avec l’approbation de la Commission nationale de l’informatique et de la liberté ». Mais, loin de calmer les ardeurs des chantres de ce mouvement, cela sonne comme une source de motivation.

Extension et intensification. D’ailleurs, l’avocat pense que le mouvement a pris, et qu’il ne s’attendait même pas à ce que la mayonnaise prenne de sitôt. Mais, la population est entrée dans la danse dès la première journée, et à la deuxième journée, les gens ont voulu faire plus qu’on leur a demandé. Il confie même que le mouvement s’étend déjà dans tous les départements du Bénin et s’intensifie. Après Cotonou et Abomey-Calavi, pour les deux premières journées, les Béninois des villes de Bohicon, Abomey, Parakou, Covè… sont désormais acquis à la cause, et comptent désormais manifester pacifiquement leur frustration à l’égard des injustices économiques, sociales, politiques… dont ils sont victimes, au quotidien, sans pouvoir riposter d’une quelconque manière.

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Beaucoup de choses. Maître Djogbénou assure que beaucoup d’autres choses sont prévues pour que tous les Béninois suivent le mouvement. Entre autres, il y a le jeu concours d’art oratoire initié sur la page facebook de ce mouvement, pour primer celui qui va présenter le meilleur texte argumentatif contre la révision de la Loi Fondamentale du 11 décembre 1990. 

Il ne s’agit pas seulement  d’un mouvement d’organisations politiques de l’opposition, mais un mouvement ouvert à tous les Béninois «sans voix». Il souligne que certaines organisations politiques se sont déjà ralliées à la cause, même si elles n’ont pas fait de déclarations officielles. Et il rappelle ceci pour finir : «Si vous êtes contre la révision de la Constitution, pour quelque motif que ce soit ; si vous êtes contre les concours truqués de recrutement à la Fonction Publique ; si vous êtes contre l’immixtion du gouvernement dans le fonctionnement de la Justice; si vous êtes contre l’extension de la pauvreté,  le recul caractéristique du Bénin à tout point de vue, mettez un peu de rouge dans votre tenue. Une chemise rouge, une cravate, un foulard, une chaussure … ne sont contraires ni à la loi, ni à la Constitution».

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