Recrutement au Mef : 4 mois après sa mise en place, où en est la commission Elègbè?

Une amnésie collective se serait-elle emparée de l’affaire de fraude dénoncée dans le concours de recrutement d’agents au profit du ministère de l’Economie et des Finances ? Après les levées de bouclier, notées ça et là, il y a encore quelques mois, c’est désormais le calme plat.

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Tout se passe comme si le gouvernement a fini par faire avaler des couleuvres à l’opinion publique, sans autres formes de procédure.

Cela fait maintenant plus de quatre mois qu’une commission d’enquête a été mise sur pied, par la Présidence de la République, pour faire la lumière sur ce qui s’est réellement passé, dans le cadre de ce concours. Cette commission dirigée par le Conseiller spécial, du Chef de l’Etat aux affaires politiques, Amos Elègbè, depuis lors, ne s’est plus jamais prononcée sur le dossier. Une commission qui était pourtant censée faire diligence, vue la gravité de l’affaire. Qu’est ce qui peut bien justifier ce silence assourdissant ? La commission Elègbè avait-il besoin d’autant de temps pour livrer ses conclusions ? Doit-on croire que le Conseiller spécial du Chef de l’Etat soit trop absorbé par la question sur la révision de la Constitution, au point de ne pas aller plus vite ? Autant de questions que l’on se pose.

Et pourtant, dans l’affaire Sonacop, l’un des derniers scandales en date, l’Ige avait simplement eu besoin de moins d’une semaine pour livrer ses conclusions. 

Lire : Concours de recrutement d’Ape au profit du Mef : la lettre de la ministre Kora Zaki, un aveu de fraude

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Dans un communiqué publié le jeudi 07 février 2013, la Fesyntra-Finances notait ceci : «Au Bénin, on dit que, pour enterrer un dossier, il faut créer une commission d’enquête…». Tout, aujourd’hui, porte à donner raison à Laurent Mètognon et son équipe. Sinon comment peut-on comprendre qu’on puisse mettre tout ce temps à élucider un dossier, qui apparaît aussi urgent, pendant que d’autres dossiers n’ont eu besoin que de quelques cinq (05) jours. A moins qu’une politique de deux poids deux mesures ne s’érige en règle au sommet de l’Etat, il est temps que le peuple soit situé sur cette affaire qui n’a que trop duré et qui, une fois encore, fait la honte de l’Administration béninoise.

Pourquoi une commission et non l’Ige…. ?

Il est un secret de polichinelle que les dossiers brûlants dont le Chef de l’Etat veut connaître les fonds au plus vite, sont, sans ambages, confiés à l’Inspection Générale de l’Etat (Ige). Mais, pourquoi confie-t-on alors un dossier aussi sensible que celui des fraudes dans l’organisation d’un concours d’Etat, à un conseiller aux affaires politiques de la Marina ? Pourquoi dans un pays où il existe des organisations telles que L’Autorité Nationale de Lutte contre la Corruption (l’ancien Observatoire de Lutte contre la Corruption) et des structures judiciaires compétentes, on choisit de confier une affaire de société à un conseiller politique ? Bien malin, qui pourra répondre à cette question.

Quoi qu’il en soit, le peuple attend religieusement le régime de «l’obligation de compte rendu» qui doit prouver toute sa crédibilité dans cette affaire. A moins que la lutte contre la corruption, souvent évoquée, ne soit définitivement que l’une de ces formules creuses qu’on a pris l’habitude de faire avaler à l’opinion publique depuis 2006.

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