Révision de la Constitution : que cache le silence du PRD et de la RB?

Le débat autour du projet de révision de la Constitution, qui nourrit actuellement l’actualité sociopolitique au Bénin, est encore loin de livrer son épilogue. Et pour cause les déclarations et autres formes d’expression d’opinions, ne finissent plus de pleuvoir de part et d’autre. Aussi bien du côté des révisionnistes que des antirévisionnistes.

Publicité

Mais, dans la foulée, on se rend compte de ce que certaines formations politiques, qui ont pourtant leur mot à dire, ont choisi de se cacher derrière un mutisme assourdissant.

C’est surtout le cas du Parti du Renouveau Démocratique (Prd), de Me Adrien Houngbédji, et de la Renaissance du Bénin (Rb), de Léhady Soglo. Deux partis qui ont pourtant joué des rôles considérables dans l’animation de la vie sociopolitique du Bénin, depuis l’avènement du renouveau démocratique. C’est aussi-là deux formations politiques dont les pères fondateurs ont été des témoins vivants de l’historique Conférence Nationale des forces vives de la Nation. Une conférence souveraine au cours de laquelle ils ont participé, d’une façon ou d’une autre, à la prise de grandes décisions. Décisions parmi lesquelles figure en bonne place la rédaction de la Constitution du 11 décembre 1990.

On ne comprend donc pas comment des formations politiques de cette facture, se complaisent dans un silence qui laisse pantois. En promenant un regard analytique sur la situation, on se rend d’abord compte de ce que le Prd et la Rb sont deux formations politiques qui, il y a encore un peu plus de deux ans, étaient réunis au sein de l’Union fait la Nation (Un). Mais, au lendemain de la réélection de Boni Yayi, qu’ils avaient combattu ensemble, ils ont décidés de claquer les portes de cette alliance politique, qui se réclame depuis lors de l’opposition. Si la Rb, pour sa part, a affichée clairement sa position en rejoignant la mouvance présidentielle, le Prd lui, nage dans une politique un peu floue sur les bords. Tout en se réclamant de l’opposition, le Parti de Houngbédji reste plus que jamais livide et quasi-absent de la scène politique. A part quelques sorties sporadiques qui ne se limitent, le plus souvent, qu’à quelques communiqués de presse. Le dernier communiqué en date, loin de s’intéresser à l’actualité du moment, c’est-à-dire le crucial débat autour de la révision de la Constitution, s’est plutôt voulu une mise au point autours d’une affaire de fauteuil du Chef de l’opposition.

La tasse du mutisme

Reçu en audience le vendredi 12 juillet dernier par le Chef de l’Etat, le leader des «Tchoko-tchoko», à sa sortie, n’a pas prononcé un seul mot sur le débat de la révision de la Constitution. Il a juste déclaré ceci : «le Chef de l’Etat a accepté de me recevoir pour que nous échangions sur les problèmes d’actualité nationale, notamment les problèmes qui concernent la grève des magistrats. Nous avons discuté de cela, j’ai constaté que le Président de la République a une volonté de trouver un apaisement avec les magistrats et les institutions de la République».

Publicité

Le cas de la Rb parait, quant à lui, assez délicat. On croirait que cette formation est partagée entre deux eaux. Celui de dire non à la révision de la Constitution, au risque de voir lui échapper la Mairie de Cotonou, que ses partenaires de la mouvance ont déjà en ligne de mire ; ou l’autre qui consiste à dire Oui à cette révision, pour se retrouver en contradiction avec sa base. Au point même où certains observateurs de l’actualité politique nationale se demandent si la Rb ne serait pas en train de négocier un marché autour de ce projet de révision de la Constitution. C’est-à-dire la Mairie de Cotonou contre un soutien au projet de révision de la constitution. Une Mairie de Cotonou qui, désormais, on le sait très bien, n’est plus une citadelle imprenable dans la besace des Soglo.

C’est tout de même curieux que ce soit justement ces deux anciens compagnons de l’Un, qui se fassent désirer sur la clarification de leur position par rapport au projet de la révision de la Constitution. Quoi qu’il en soit, la population a le regard tourné vers ces deux goliaths de la politique nationale, qui ont préféré s’abonner à la tasse du mutisme.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Publicité