Révision de la Constitution : Yayi lance ses éléments sur le terrain

La machine est lancée. A Parakou, Cotonou et Savalou, les premiers chantres de la révision constitutionnelle ont annoncé les couleurs.

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Députés, maires, leaders politiques, communicants et jeunes anonymes de la majorité présidentielle, tous sont sortis ce weekend pour claironner la révision de la Constitution, chère au Président Yayi. Pour cette deuxième tentative de révision de la Constitution, le gouvernement semble prendre les choses plus au sérieux. Sans attendre le débat dans les bureaux et l’hémicycle du Palais des gouverneurs, le projet reçoit le soutien des acteurs politiques. Tous sont sortis ce weekend, pour soutenir et défendre le projet de leur maître. Tous, à commencer par l’honorable Rachidi Gbadamassi, le trublion, chargé des missions obscures du Président. Lui le lige utilisé par Yayi pour répandre les thèses régionalistes qui ont contribué à affaiblir Bio Tchané dans le septentrion, et discréditer Houngbédji au sud pendant la période des élections. C’est encore lui qui lance la campagne pour la révision de la Constitution à Parakou, dans son fief, en compagnie du maire des lieux.

Son raisonnement paraît bien naïf : «c’est le moment opportun de réviser la Constitution. Le Bénin est le seul pays de la sous-région à ne pas disposer d’une Cour des Comptes». Il soutient qu’il faut réviser la Constitution pour permettre à Boni Yayi de mettre en œuvre les réformes importantes qu’il entend mettre en œuvre pour le développement du Bénin. A sa suite, le maire Soulé Allagbé embouchera la même trompette. «De quoi ont peur ceux s’opposent à la révision de la Constitution ?» Il allègue que les pourfendeurs du projet présidentiel ne doivent pas leur refuser de participer au débat au nom de la dialectique.

Ces deux acteurs politiques seront renchéris par El Hadj Boni Daourou, baron des Fcbe à Parakou. Pour lui, l’heure est grave et il faut que la révision se fasse maintenant, pour aider Boni Yayi à mettre en œuvre ses réformes.

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La sirène du Cajar

Dans cette campagne lancée pour soutenir la révision constitutionnelle, le Cercle d’action des jeunes pour l’avenir de la refondation (Cajar)  a joué un rôle d’aiguillon. Le vendredi, au Conseil National des Chargeurs du Bénin, Bernadin Aligbonon et ses camarades, Eloi Amoussou, Gafar Lawani  et les autres, ont décidé de soutenir cette campagne. Selon sa déclaration, «le Cajar se réjouit des suggestions du Chef de l’Etat, d’organiser une large consultation sur le contenu dudit projet, aux fins de garantir une adhésion véritablement consciente et populaire». Après avoir rappelé que ce projet est écrit noir sur blanc dans son projet de société de 2011, baptisé «En route pour un Bénin nouveau : ensemble plus loin, toujours loin…» et dans les accords politiques signés en 2006 avec l’Abn (Rb, Psd, Madep), il affirme que «le projet de révision de la Constitution n’est pas une décision unilatérale animée par les faux desseins que certains s’évertuent à lui prêter» et rassure les Béninois : «il n’y a pas de peur à réviser la Constitution. Conscients que c’est une occasion inouïe pour les jeunes qu’ils sont, de prendre part à un débat de leur temps, ils réaffirment leur soutien ferme à Yayi et l’encourage à aller jusqu’au bout du processus. Le samedi à Savalou, d’autres jeunes leur ont emboîté les pas. Le discours est resté le même : soutenir la révision. Et comme on peut comprendre, la campagne sur la révision est lancée de façon brouillonne et un peu trop précipitamment. Et laisse entrevoir des doutes sur la sincérité du projet.

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