Rituels contre les accidents de circulation : «To-fâ», d’accord, mais éducation d’abord

 

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(Selon Dah Aligbonon, dignitaire du culte Vaudoun) Depuis le dimanche 30 juin 2013 où le Bénin a enregistré en une même journée, deux drames sanctionnés par plusieurs morts, bon nombre de Béninois plaident pour l’organisation de sacrifices à traves le «To-fâ» pour conjurer les mauvais sorts qui en seraient à la base. Rencontré, Dah Aligbonon,  un dignitaire du culte Vaudoun, prime, lui, sur la sensibilisation au respect des lois de la nature et codes de conduite sur les voies. 

Il n’y a aucun rituel collectif qui puisse épargner intégralement les Béninois des événements tragiques qui surviennent, à l’image de ceux du dimanche 30 juin passé  à Porto-Novo et à Gouti. C’est en ces termes que Dah Aligbonon, dignitaire du culte Vaudoun au Bénin, prévient les Béninois des allégations faisant état d’une série de rituels dits «To-fâ», dont la non observance serait la cause des évènements tragiques qui se suivent au Bénin. «J’appelle les béninois à l’observation des règles et des principes de la nature. Lorsqu’on enfreint les principes de la nature, l’on doit subir sa rigueur. Quel que soit le nombre de bœufs tués, quand on a violé une des lois de la nature et que périr par accident ou d’une autre manière tragique en est la sanction, aucun sacrifice ne pourra vous soustraire à cette sentence.» Soutient-il.

Le «To-fâ»,  explique le dignitaire vaudoun, sous une forme de rituels communs pour conjurer le mauvais sort ne peut être efficace. Même du temps de nos ancêtres, il n’était pas collectif. Autrefois dit-il,  l’initiative de faire des rituels de purification et de protection revenait à chaque roi. Et à cet effet, fait-il remarquer, ces rituels divergeaient  d’un royaume à un autre, d’une contrée à une autre. Le Bénin n’étant pas la chasse gardée d’une région donnée, on ne saurait, dans ce cas, adhérer à une telle initiative qui se veut être collective. Toutefois, bémolise Dah Aligbonon, si «To-fâ»  il doit y avoir, je proposerais qu’on accompagne les actuelles têtes couronnées à le faire conformément à leurs convictions respectives. De son expérience, témoigne-t-il, tout rituel de purification, pour être efficace, nécessite que le sujet fasse des confessions sincères. En avoir de tout un peuple est utopique.

Que faire dans le cas d’espèce ?

Dans le cas d’espèce, ce qu’il y a lieu de faire est de solliciter les dignitaires vaudoun de Porto-Novo pour savoir s’il y a d’éventuels divinités qui, pour une raison ou une autre, peuvent cautionner cet accident, conseille Dah Aligbonon. Il poursuit : «Après cette consultation, on pourra faire des rituels qui vont s’imposer.» Mais, ajoute-il, de mon rang d’éducateur culturel, c’est d’abord l’éducation qui doit être priorisée. Pour palier aux accidents de circulation, il faut conscientiser les populations, notamment les jeunes au respect du code de bonne conduite énoncé par le Centre national de sécurité routière (Cnsr). De même souligne-t-il, il faudra que les uns et les autres renoncent aux mauvaises pratiques comme l’adultère, l’inceste, les propos blasphématoires, qui sont des entorses à la nature. A contrario, «Les gens peuvent toujours faire des sorciers ou des forces occultes leur boucs émissaires. Mais je voudrais  leur dire que la voix 40 qui mène au sorcier est le non respect des principes de la nature».

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