Téléphone portable en milieu scolaire : inculture et échec comme primes de son usage

Occupant les apprenants plus que les études, le téléphone portable, avec les offres promotionnelles alléchantes mais souvent contraignantes des Gsm, est aujourd’hui l’une des sources d’inculture et d’échec en milieu scolaire.

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Au cours, à la maison, dans les rues, dans le lit, la journée, et surtout tard dans la nuit, «c’est le téléphone portable». Les apprenants béninois ont troqué, avec l’aide des réseaux de communication de par leurs offres promotionnelles, certes attirantes mais très contraignantes, leurs cahiers de leçon contre l’instrument de communication, pourtant interdit à l’école, qui est devenu leur outil par excellence.

Ainsi, dans la quête de la source des échecs massifs en milieu scolaire, précisément aux différents examens nationaux, l’usage du téléphone portable par les apprenants, à tout moment et à tout endroit, ne doit pas être occulté. Et cela, enseignants et élèves en sont conscients.

C’est le cas de Koffi, candidat malheureux au Bepc 2013 au Ceg Zogbo, qui reconnaît que le téléphone en est pour quelque chose dans son échec. «Je me suis trop accroché à mon portable cette année. Surtout, avec le nouveau système Kif+», confie l’apprenant qui ajoute : «J’oublie mon cahier aux heures de Kif (12h à 15h et de 21h à 6h), même si  j’ai interrogation». Et le pire, c’est que malgré le fait qu’ils n’aient pas appris leurs leçons, certains apprenants ne sont pas prêts à récolter de mauvaises notes. Et pour cela, ces derniers, désormais dans la passivité, se laissent aller à la tricherie. Et là encore, le téléphone est mis à contribution.  «J’adore mon portable, avec ça, je n’ai plus besoin de me casser trop la tête pour étudier car, on s’en sert pour s’aider (tricher, ndr) au cours des devoirs de classe», fait savoir Thomas, élève en classe de 1ère série D dans l’un des établissements de la place.

Du téléphone à la feuille de composition

L’usage du téléphone portable par les apprenants n’a pas que pour conséquence de les éloigner des cahiers de cours, il influence aussi sur le niveau de langue des élèves. Qui ne font plus la distinction entre leur téléphone, les cahiers de cours et les feuilles de composition. Les abréviations dans les sms téléphoniques, sont souvent ramenées sur les copies de composition. Ce que confirme Bonaventure Adjadja, enseignant ayant participé à la correction des copies des candidats au Baccalauréat 2013. «J’ai lu des mots pas possible au cours de la correction», affirme-t-il.

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Nécessité d’intervenir

Les impacts néfastes de l’usage du téléphone portable en milieu scolaire, vont de l’inculture à l’échec, en passant par la tricherie. Et cela inquiète certains éducateurs qui appellent au secours. «Malgré les précautions prises pour  extirper l’usage du téléphone des salles de cours, il y a de ces élèves qui s’obstinent à échanger via texto», se désole Félicien Chabi, enseignant au Ceg Zogbo, qui pense que l’intervention des autorités est nécessaire. «Les autorités de régulation des GSM doivent agir, pour mettre fin à un certain nombre de choses, car le pire s’annonce», insiste l’enseignant.

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